"Comme il sait, de traîtresse manière, Se faire un beau manteau de tout ce qu'on révère !" Tartuffe, Molière
"Cet habit, c'est une force". Pensées, Pascal
"N'est-il pas visible que, comme c'est un crime de troubler la paix où la vérité règne, c'est aussi un crime de demeurer en paix quand on détruit la vérité ?" Pascal
"Maintenant, apprenez définitivement le terrible secret de votre Créateur qui voulait faire de vous des combattants contre l'Esprit Duel qui habite votre "dualité" et les subtiles "tentations" de toutes sortes qui, en ces jours de ténèbres, mènent le monde. Dans Matthieu XXIV-22 : "...Et si ces jours-là n'étaient pas abrégés, aucune créature ne serait sauvée ; mais ces jours-là seront abrégés à cause des élus ". Matt.XXIV-24 : " Il y aura de faux christs, et de faux prophètes s'élèveront et feront de grands signes et des prodiges, jusqu'à séduire s'il était possible, les élus eux-mêmes. Vous voilà prévenus ". Oui, c'est de Matthieu."
André Bouguénec, L'ultime grand secret, Article Qui créa Lucifer, p. 145
Le sophiste
André Bouguénec nous a soumis cette parabole, plusieurs fois :
Peut-on se rendre chez la marchande demander 100 g. d'amour ?
Cette "marchande" c'est le sophiste, qui fait profession de vendre sa sagesse, de vendre un produit dont il peut tordre la définition en permanence : l'amour (infini) ayant aussi un prix (fini). Dans l'Eglise, cette démarche est appelée "simonie". Elle est aussi au fondement de toutes les hérésies.
L'amour c'est simplement un mot : une science... payante, soumise à indexation, amenant la marchande à jouer avec la conscience de ses clients et potentiels clients : "si vous n'achetez pas mon produit, c'est que vous ne voulez pas aimer". Si donc vous ne vous sacrifiez pas... c'est que vous n'avez pas de coeur.
Le mot "amour" prenant alors un sens de "sacrifice", de plus en plus cher. C'est cela le canibalisme : se faire bouffer le coeur, au nom du coeur, de la peur fondamentale de ne plus être aimé, d'être rejeté du groupe, qui lui, "aime".
Amour prouvé par un prix validé (par eux-mêmes), qui en a fixé la limite.
Pour l'unique enrichissement de la marchande, qui ne vend jamais que des mots, mais qui en tire une substance bien concrète, pour elle.
Dès lors, "l'amour", c'est son intéret. Et elle n'a qu'à faire croire qu'il vous en manque, mais que sa "sagesse" vous permettra de vous compléter. Sagesse concernant, forcément, la parole : l'art de vendre.
Elle pourra ainsi former tout un tas de petits vendeurs-dictateurs, "prouvant" le bien-fondé de son produit.
Mais attention, car il faut toujours un manager général, plus "informé" que les autres, et pouvant en permanence jouer de cette terreur de manquer de "coeur", puisque le "coeur" est fonction d'un "prix", donc d'une preuve "finie". C'est seulement quand l'individu commence à renacler sur les demandes du manager, que le "coeur" reprend un sens infini, et permet de dire : "tu manque de coeur si tu ne participer p
Et qui dira qu'il n'a nul besoin d'amour (et son corollaire de "sécurité" ou "d'acceptation), alors que cet amour appelle un "prix" totalement arbitaire.
Votre "amour" / sacrifice sera le signe, la preuve que vous pouvez prétendre à la "parole", à connaitre le secret de la sophistique.
D'ailleurs, qui aurait l'idée d'aller "acheter de l'amour", ajoute André Bouguénec. Pourtant nous y allons, parce que nous sommes ici placés devant le groupe, et que la peur de l'opinion nous meut... (qui oserait ne pas "suivre l'amour" sans passer pour un "fou" ?) alors nous"suivons", et celui qui n'aura pas la volonté de payer, sera exclu du "coeur", passera en jugement, de lui-même : se disant, s'auto-censurant, puisque se disant dis-je : "je manque de coeur", et les vendeurs/oppresseurs ont alors bien raison de me rejeter. Le dégout de soi permet alors au "vendeur" de confirmer à nouveau la réussite de ses ventes, puisqu'ainsi il peut se défaire, sans même combattre, de ceux qui ne veulent pas de son produit... douteux.
Car Dieu merci; il est encore des gens qui sentent l'odeur fétide des Tartuffe et autres bonimenteurs de ce type.
Voilà comment en effet ce Tartuffe met la pression pour vendre un produit toujours plus oppressant (vous faire obéir à ceci ou cela), dont vous n'avez nullement besoin, sous couvert du doux argument de "l'amour".
Le mot "amour" ne sert ici qu'à attirer la clientèle, et permet de s'offrir une rente à vie, car au nom de cette entité magique, et l'usage d'une habile technique d'entonnoir, le cancrelat s'installant dans votre esprit, pourra indéfiniment resserrer son emprise, pour que tout et n'importe quoi devienne prétexte à en demander plus, pour 'l'amour". C'est-à-dire en invoquant l'amour comme "raison", devenant elle-même, par cette habile confusion, un outil mathématique irréversible, à "suivre" (passer d'un point à un autre).
Le marchand d'amour (un marchand de rêves...) à un privilège immatériel qu'il verrouille, et qui lui permet de surenchérir en permanence comme "propriétaire" du cœur, de sa définition, donc de ses limites (fini ou infini ?), à partir desquelles il jugera et classera les "participants" et les "exclus".
Celui qui sacrifiera le plus de soi obtiendra alors les clés de cette "sagesse".
Le mot sophiste signifiait "savant", n'est qu'un rationaliste, un calculateur qui sait donner le prix très mathématique de son "amour", calculé en nombre de voix, d'acheteurs, puis de vendeurs, et ici la clientèle est infinie. C'est pour cela que nous n'osons pas nous mettre en contradiction avec le manipulateur.