Pratiquement il n'y a pas de choix involontaire. Quand tu fais un choix involontaire, tu t'es préparé à le faire. Tout le temps ! C'est une envie, c'est une prise d'habitude qui fait qu'instinctivement tu vas aller dans la direction que tu vas prendre. Mais parce que ton comportement précédent te mène à ce choix.

C'est un conditionnement.

C'est pour cela que si un homme reste dans ses conditionnements, il peut pas se créer de personnalité, il est influencé par tout ce que la société ou ses envies provoquent sur lui-même. Et un être, je parle d'un être viril (une femme ou un homme), qui analyse justement ces influences extérieures, va modifier ses choix, modifier ses façons de penser, et à ce moment-là il se fabrique une personnalité propre, qui lui appartient, et qui ne fait pas partie du troupeau bêlant. A ce moment il commence à devenir. Même si ce sont des mauvais choix, mais il les choisit pour une raison.

C'est un commencement de libération. C'est ça qui est important.

Mais 68 par exemple, c'est un phénomène fantastique dans l'histoire de l'humanité. Même s'il y a eu des conneries de faites, ça ne fait rien. C'est une volonté de libération des conditionnements de politiques, de systèmes, etc. Et ça c'est formidable. Et ce qui est arrivé à "Mai 68" (= 135, n'oubliez pas), c'était un 13 Mai, c'est exactement ce qui est arrivé à cette engeance angélique le jour où ils ont voulu choisir une façon de faire. Et à ce moment-là c'était le commencement du cheminement vers leur divinité.

Il faut donc se libérer d'abord. Alors évidemment c'est long, parce que dès l'instant où on se libère, ça déconne. C'est l'apprenti-sorcier qui va tout essayer. Ses instincts vont jouer, ses envies, ses prétentions, vanités, ambitions, etc. et à ce moment-là évidemment il va accaparer des quantités d'éléments empiriques, et là-dedans il va nager, il va choisir, il va avoir des répercussions satisfaisantes, jouissantes, et puis d'autres terribles.

Et à la longue il va créer une expérience. Ex-péri, c'est-à-dire "tour" et ience : il va faire le tour des choses. Et à la longue, à la longue - c'est pas sur une seule incarnation, il y en a plusieurs - Il finit donc par savoir choisir un peu mieux puis un peu mieux parce que à chaque fois qu'il choisit quelque chose de mauvais de plus en plus les lois vont le contrer et il s'apercevra que ça va de plus en plus mal. Donc il va "biaiser".

Il faut donc rester indépendant des influences qu'on n'analyse pas, et les analysant il faut essayer de les comprendre et de bien choisir à mesure qu'on les comprend mieux, et à mesure qu'on comprend les réactions à partir des choix qu'on a fait. Et c'est tout un système, c'est toute une psychologie dont l'âme humaine ne se rend pas compte de ce qu'il est en train de faire. Ça met du temps, parce que c'est très long, si subtil qu'il ne se rend pas compte.

Mais en réalité vous avez des conversions qui se font en quelques mois, quelque fois presque instantanément. C'est rare mais ça arrive. Et déjà vous, ou certains d'entre vous, vous pouvez dire : "il y a 5 ans, il y a 10 ans, à côté de ce que je suis, sans avoir été guidé, sans avoir choisi [à l'époque,  ?] maintenant [j'ai ?] une vue lucide, une vue consciente, [alors ?] qu'est-ce que je serais dans 20 ou 30 ans ? Je serais en train de chercher ou je m'en fouterai de tout. Donc il y a des conversions qui peuvent se faire très vite, par une rencontre, une lecture, par une rencontre de quelqu'un qui a une expérience de la vie, qui va donner des conseils.

On choisit ou on choisit pas. On peut dire : "Ah ben lui il a fait son expérience, je vais faire la mienne". Evidemment ! L'expérience des autres ne sert jamais pratiquement. N'empêche que si on écoute certains conseils et si on essaie de modifier un comportement...

Pourquoi est-ce difficile ? Parce qu'en général, quand on essaie de modifier un comportement, on va à l'encontre de ses satisfactions, on va à l'encontre de ses instincts, de ses envies, donc c'est toujours contraignant. Et c'est pour ça qu'on n'en voit pas.

Alors que lorsque vous voyez une personne qui a une poitrine de vélo et qui se retrouve évidemment un peu dégradée, un peu handicapée par rapport aux copains qui ont des biscoteaux pour plaire aux filles, qu'est-ce qu'il va faire ? Il va se convertir et faire des exercices et on change.

C'est une conversion, c'est un choix, et ce choix-là provoque automatiquement des efforts, des contraintes. Oui mais c'est comme ça qu'on devient quelque chose d'autre. Il y a une transformation.