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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Les pharisiens - Encyclopédie théologique de l'abbé Migne

PHARISIENS

Une des trois grandes sectes qui se partagèrent la nation juive, environ un siècle et demi avant Jésus-Christ. Les deux autres étaient celles des Sadducéens et des Esséniens. Les Pharisiens liraient leur nom du mot hébreu pharash, séparer, parce qu'ils se distinguaient et se séparaient en quelque sorte des autres Israélites, par un genre de vie plus régulier et plus exact.

Ils accordaient beaucoup au destin ou à la fatalité, aux décrets éternels de Dieu, qui à réglé et ordonné toutes choses avant tous les temps. Josèphe, qui était pharisien et qui nous dit que les sentiments de cette secte approchaient assez de ceux des Stoïciens, avoue que les Pharisiens ne donnaient pas tout au destin ; mais qu'ils laissaient à l'homme la liberté de faire ou de ne pas faire les actions de justice, de manière que leur fatalité ne ruinait pas le libre arbitre.

Les Pharisiens croyaient l'immortalité de l'âme, l'existence des esprits et des anges ; ils admettaient une espèce de métempsycose, non des âmes de toutes sortes de personnes, mais seulement des gens de bien. Celles-ci pouvaient passer d'un corps dans un autre ; mais celles des méchants étaient jugées dans des lieux souterrains, et étaient condamnées à demeurer éternellement dans des cachots ténébreux. C'est en conséquence de ces sentiments que quelques-uns d'entre eux disaient que Jésus-Christ était ou Jean-Baptiste, ou Elie, ou l'un des anciens prophètes, c'est-à-dire que l'âme de quelqu'un de ces personnages recommandables était passée dans son corps et l'animait.

Le peuple était fort prévenu en faveur des Pharisiens, à cause des apparences de vertu, de science et de piété qu'il voyait en eux ; car ils passaient pour savoir mieux que personne les lois et les traditions de leur pays; leur vie était fort austère, leur extérieur composé, leur nourriture simple : Ils s'éloignaient de la sensualité et du plaisir; enfin ils étaient attachés jusqu'au scrupule à l'observation littérale de la loi.

Cependant Jésus-Christ , dans l'Evangile , ne les ménage nullement, et témoignant beaucoup de mépris pour leur prétendue vertu et leur science, il fait voir que leur vie, réglée en apparence, avait plus d'ostentation que de réalité, lis jeûnaient beaucoup, faisaient de longues prières, payaient exactement la dîme, même des choses qui n'étaient pas ordonnées dans la loi, distribuaient de grandes aumônes ; mais tout cela était corrompu par l'orgueil et par l'hypocrisie ; c'étaient là leurs vices dominant ; le faste, l'ostentation, l'esprit de domination et de vanité étaient les vrais principes de leur conduite; la vaine estime des hommes, les louanges, la gloire, étaient leur premier objet. Semblables à des sépulcres ornés et blanchis, ils paraissaient au dehors tout autres qu'ils n'étaient au dedans.

Ils portaient des phylactères, ou des bandes de parchemin sur leur front et sur leurs poignets, plus grands et plus apparents que le commun des Juifs ; les franges de leurs manteaux étaient plus longues qu'à l'ordinaire ; et il y en avait, dit saint Jérôme, qui y attachaient des épines lesquelles leur ensanglantaient les jambes lorsqu'ils marchaient, pour les faire souvenir de prier Dieu, et de penser continuellement à sa présence. Ils lavaient souvent leurs mains, et ne retournaient jamais à la maison, après avoir été dans le marché et dans les rues, sans se les laver depuis le coude jusqu'à l'extrémité des doigts ; ils se baignaient même fréquemment tout le corps dans l'eau froide, pour le purifier. Toute la vaisselle dont ils se servaient à table, leurs lits de table et tout le reste étaient souvent plongés dans l'eau ; par une vaine affectation de pureté, ils n'auraient pas voulu toucher un homme qu'ils croyaient de mauvaise vie, par exemple un publicain, encore moins boire et manger avec lui.

Saint Epiphane raconte des effets surprenants de leur mortification et des austérités qu'ils pratiquaient pour conserver la pureté du corps : quelquefois ils s'imposaient ces exercices pénibles pour quatre ans, quelquefois pour huit ou dix ans, avant de se marier. Ils se privaient presque entièrement du sommeil, et priaient continuellement. Il y en avait qui couchaient sur une planche étroite, afin que, s'ils venaient à s'endormir trop profondément, ils tombassent par terre et s'éveillassent pour vaquer à l'oraison. D'autres couchaient sur de petites pierres inégales et pointues, pour s'empêcher de dormir à leur aise ; il y en avait même qui couchaient sur des épines pour se mettre dans une espèce de nécessité de toujours veiller. Le Sauveur leur reproche de faire de longues prières, se tenant debout dans les synagogues, ou au coin des rues, et sous prétexte d'oraison, de consumer les maisons des veuves.

Les traditions des Pères en matière de religion étaient le principal sujet de leurs études. Par le moyen de ces traditions ils avaient surchargé la loi d'une infinité d'observances frivoles ; ils l'avaient même corrompue en plusieurs articles importants, comme Jésus-Christ le leur reproche dans l'Evangile. L'amour du prochain était presque aboli dans la pratique par leurs mauvaises interprétations. L'observation du sabbat est un des articles sur lequel ils avaient le plus raffiné. Le Sauveur eut souvent des prises avec eux sur ce point ; et ce fut un des prétextes dont ils se servirent pour le faire mourir, prétendant qu'un homme qui n'observait pas le sabbat de la manière dont ils l'entendaient, ne pouvait être envoyé de Dieu. Ils soutenaient que, ce jour-là, il n'était pas permis d'opérer des guérisons, même par une seule parole , que les malades ne pouvaient la demander ; ils se scandalisaient qu'un paralytique, guéri le jour du sabbat, osât emporter son lit, qu'un homme affamé froissât des épis de blé entre ses mains pour en manger les grains , etc. S'ils faisaient eux-mêmes quelque bonne œuvre, ils avaient bien soin de la faire en public pour s'attirer les louanges et l'admiration des hommes : ainsi, quand ils jeûnaient, ils affectaient de paraître au dehors avec un visage pâle et défait, avec un air exténué et abattu ; ils faisaient sonner de la trompette devant eux, lorsqu'ils voulaient faire l'aumône.

Nous voyons encore, dans les livres des Juifs, ces traditions dont les Pharisiens faisaient un si grand cas, et qui furent écrites cent ans après la résurrection de Jésus-Christ. Il n'est pas possible à ceux qui ont été élevés dans d'autres maximes de s'imaginer les questions frivoles dont ces livres sont remplis : S'il est permis de monter sur un âne le jour du sabbat, pour le mener boire, ou s'il faut le tenir par le cou ; si l'on peut marcher, le même jour, dans une terre nouvellement ensemencée , puisque l'on court le risque d'enlever avec ses pieds quelques grains, et par conséquent de les semer de nouveau ; - si , le même jour encore, il est permis d'écrire assez de lettres pour former un sens ; - s'il est permis de manger un œuf pondu ce jour-là même. Touchant l'absence du levain pendant la solennité de Pâques, ils examinent : s'il faut recommencer à purifier une maison, en cas qu'on y voie une souris transporter quelques miettes de pain ; - s'il est permis de garder du papier collé, ou un emplâtre dans lequel il entre de la farine ; - si, après que l'on a brûlé le vieux levain, il est permis de manger ce qui a été cuit avec les charbons qui en sont restés; - et un millier d'autres cas de conscience semblables, dont est rempli le Talmud avec ses commentaires.

Le Talmud décrit sept ordres de Pharisiens : les premiers sont ceux qui mesuraient leur obéissance sur le profit et la gloire. - Les seconds ne levaient point les pieds en marchant, pour marquer une plus grande mortification et une plus grande modestie. -Les troisièmes se frappaient la tête contre les murailles en marchant, jusqu'à en tirer le sang, sans doute par une ostentation de vertu, de patience et de mortification. - Les quatrièmes cachaient leurs têtes dans un capuchon, et regardaient de cet enfoncement comme du fond d'un mortier, pour marquer un esprit de recueillement, de pénitence et de componction. Les cinquièmes demandaient d'un air présomptueux : Que faut-il que je fasse ? Je le ferai. Qu'y a-t-il que je n'ai point fait ?- Les sixièmes obéissaient par amour pour la vertu, et pour mériter la récompense promise aux observateurs de la loi. Enfin, les septièmes ne remplissaient leurs devoirs que par la crainte de la peine, ou dans la vue intéressée de la récompense. On voit dans ce dénombrement divers degrés de perfection pharisaïque et diverses classes de ces célèbres sectaires du judaïsme.

Benjamin de Tudèle, qui vivait sur la fin du XIIè siècle , dit qu'il trouva dans son voyage des Pharisiens qui déplorent sans cesse la désolation du Sion et de Jérusalem ; ils s'abstiennent de chair et de vin, et vont d'ordinaire vêtus de noir : ils demeurent dans des cavernes ou dans des huttes à la campagne. Ils jeûnent tous les jours, à l'exception du sabbat, et prient continuellement pour la délivrance d'Israël.

Les sentiments des Pharisiens modernes sont les mêmes que ceux des anciens : ils soumettent à destin toutes les choses qui ne dépendent point de la liberté de l'homme; ils disent que toutes choses sont en la main du ciel, excepté la crainte de Dieu ; c'est-à-dire que dans l'exercice des œuvres de piété, ils ont le libre arbitre, et peuvent se déterminer librement au bien ou au mal. Basnage dit qu'ils ne sont pas éloignés de ceux qu'on appelle Remontrants en Hollande; ils approuvent le concours de Dieu dans les actions méritoires, et ils laissent à l'homme une entière liberté de se déterminer entre le bien et le mal.

Les Pharisiens d'aujourd'hui sont moins rigides que leurs ancêtres sur la nourriture et sur les autres austérités du corps ; mais ils n'ont rien relâché de leur vanité, de leur hypocrisie et de leur entêtement pour les traditions de leurs pères. Ils ont conservé leurs sentiments sur la métempsycose, et la révolution des âmes, et sur la liberté de l'homme.