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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Coran - Encyclopédie théologique de l'abbé Migne

CORAN, mal à propos nommé Al Coran. C'est le livre sacré des musulmans, qui le regardent comme le recueil des lois divines promulguées par Mahomet, comme la parole de Dieu incréée, descendue du ciel et communiquée à ce prétendu prophète. Ce mot Coran veut dire lecture par excellence. On l'appelle encore Kitab, le livre, ou Kitab Allah, le livre de Dieu ; Mashaf, le code ; Forkan, la distinction du bien et du mal, du vrai et du faux, et Kélam schérif, la parole sacrée.

J'emprunte à Mouradgea d'Ohsson (Tableau général de l'empire Othoman) les détails suivants sur le Coran, son contenu et sa rédaction : « Les mahométans croient que ce livre est tiré du grand livre des décrets divins, et qu'il est descendu du ciel, feuillet par feuillet, verset par verset. Leur législateur s'en servit pour éclaircir chaque fois ses assertions, appuyer ses prédications, et résoudre les différents problèmes dans l'ordre politique. C'était presque toujours dans les moments de perplexité et d'embarras où il se trouvait, que ces feuilles lui descendaient du ciel. Elles répondaient exactement aux diverses circonstances de sa vie et de sa doctrine, puisqu'il les publiait à mesure qu'il était question d'autoriser un projet, d'approuver ou de rejeter une action, d'absoudre ou de condamner quelqu'un, de confirmer ou d'abolir différentes lois, établies même par des versets précédents, etc.

Ce livre est donc le recueil des dogmes et des préceptes de la religion musulmane. Il contient 114 chapitres (Sourates), 6666 versets, et 30 sections ou cahiers. Tous les chapitres ont des titres qui, tirés simplement d'un mot remarquable, n'annoncent pas toujours les matières qu'on y traite, comme les chapitres de la Vache, de la Table, de la Lumière, du Manteau, etc. Et tous, excepté le neuvième, ont pour épigraphe cette formule essentiellement musulmane : Au nom de Dieu clément et miséricordieux. Cependant l'ordre de leur rédaction actuelle n'est pas celui dans lequel Mahomet les a reçus et promulgués. D'après les meilleurs auteurs nationaux qui ont écrit l'histoire de ce législateur, sa prétendue mission lui a été révélée en songe, dans la quarantième année de son âge, par l'archange Israfil, la nuit du 19 de ramadhan 6203, qui répond à l'ère chrétienne 809, treize ans avant l'hégire, qui est l'époque de sa retraite de la Mecque à Médine. Dès cet instant, continue l'auteur suédois, Mahomet, saisi d'une sainte frayeur, se voue à une vie solitaire. Il se retire dans une grotte de la montagne de Hira, qui domine sur la Mecque. Il y passe les jours et les nuits en jeûnes, en prières et en méditations. Au milieu d'une de ses extases profondes, l'ange Gabriel lui apparaît et lui ordonne de lire. Mahomet répond qu'il ne sait pas lire. L'ange le prend dans ses bras, le presse, le serre avec force, lui renouvelle le même ordre pour la seconde et troisième fois, en le serrant toujours davantage, et lui met enfin dans la bouche ces paroles : Lis, au nom de ton Créateur, etc.

Ce premier des chapitres du Coran est cependant le quatre-vingt-seizième du livre rédigé. Peu de jours après, étant en oraison sur la même montagne de Rira, Mahomet voit encore apparaître l'ange du Seigneur, qui, assis sur un trône éclatant, au milieu des nues, lui récite ces paroles : O toi qui es couvert d'un manteau ! Lève-toi et prêche. Ce second des chapitres forme le soixante-quatorzième du livre. C'est ainsi que l'ange Gabriel, disent les mêmes écrivains, remit, par ordre de l'Eternel, à son prophète, dans les vingt-trois dernières années de sa vie, feuillet par feuillet, chapitre par chapitre, tout le livre du Coran. Ce grand ministre des volontés du Seigneur, ajoutent-ils, qui avait apparu douze fois à Adam, quatre fois à Enoch, cinquante fois à Noé, quarante-deux fois à Abraham, quatre cents fois à Moïse, et dix fois à Jésus-Christ, honora de sa présence le dernier et le plus auguste des prophètes vingt-quatre mille fois. Il ne lui apparaissait jamais que le visage resplendissant de gloire et de lumière ; il exhalait autour de lui les parfums les plus odoriférants, et s'annonçait par un bruit sourd, semblable au son des petites cloches. Sa présence jetait toujours l'effroi dans l'âme du prophète ; une sueur froide couvrait tout son corps.

« Mahomet, par son exemple, inspirait à ses disciples la vénération la plus profonde pour le Coran. » La lecture du sacré Coran, « disent les auteurs nationaux, opérait toujours en lui une espèce d'extase. Il s'agitait, « se levait, se calmait, se passionnait, s'attendrissait, etc., selon l'esprit et le caractère de chaque verset, de chaque passage de ce saint « livre. »

Révéré comme le recueil des lois divines, il est l'objet des hommages les plus profonds de tout musulman. On n'y touche jamais sans être en état de pureté légale, et sans le baiser et le porter au front avec les plus grands sentiments de respect et de dévotion. Les plus zélés se font un devoir de l'apprendre par coeur. On jure par ce livre, on le consulte dans les occasions importantes, en tirant un présage des mots qui se présentent les premiers à l'ouverture ; on le porte avec soi à la guerre, on en inscrit les sentences sur les bannières, on l'enrichit d'or et de pierres précieuses, et les mahométans ne souffrent pas qu'il tombe entre les mains des infidèles, c'est-à-dire des chrétiens, des juifs et des idolâtres. Quant au contexte, il est écrit en arabe, dans le dialecte cora'ischite, qui est le plus pur ; et quoiqu'en prose, les versets ou sentences en sont rimés. Le style en est ordinairement correct, quelquefois majestueux et sublime, surtout quand il parle de Dieu et de ses perfections, souvent concis et obscur. Le discours est mis tantôt dans la bouche de Dieu, des anges ou de Mahomet. Chaque chapitre porte en tête le nom du lieu de la rédaction primitive, qui est Médine ou la Mecque.

Parmi ceux qui ont parlé du Coran, il en est qui en ont loué le mérite outre mesure ; d'autres au contraire l'ont regardé comme un amas informe d'absurdités ; ces deux jugements sont exagérés et doivent se corriger l'un par l'autre. Il est vrai que c'est une compilation qui n'est soumise à aucun ordre analytique, mais on y trouve des passages fort beaux sur la grandeur, la bonté, la sainteté de Dieu. Un grand nombre de textes sont extraits plus ou moins littéralement de nos saintes Ecritures ; mais les faits historiques empruntés à la Bible sont horriblement corrompus. Cependant les musulmans prétendent qu'ils ont le texte véritable, et que les livres sont falsifiés.

Il y a plusieurs écrivains français qui se sont appliqués à extraire du Coran les principales maximes et à les rédiger dans un ordre logique, entre autres Brunet, dans son Parallèle des religions, et M. Larcin de Tassy, dans les Doctrines et devoirs de la religion musulmane, imprimés à la suite du Coran de Savary. Nous avons vu plus haut que ce n'était pas Mahomet qui avait rédigé le Coran, tel que nous l'avons. En effet, les chapitres en avaient été écrits sur des feuilles volantes, et même sur des omoplates de mouton. Plusieurs en tirèrent des copies où se trouvèrent nécessairement des différences ; pour obvier aux inconvénients qui en pourraient naître par la suite et qui en naquirent en effet, le khalife Abou-Bekr, beau-père et successeur immédiat de Mahomet, nomma, pour recueillir toutes les copies et en former un tout complet, une commission composée de Zaïd, fils de Sabil ; Abdallah, fils de Zobéïr ; Sa'ïd, fils d'Ali ; et Abderrahman, fils de Harith. Mais, au lieu de suivre, dans cette rédaction, un ordre logique ou au moins un ordre analytique, ils se contentèrent de ranger les chapitres suivant leur longueur ainsi le second chapitre a 286 versets, et les suivants vont en diminuant graduellement jusqu'aux derniers qui n'en ont que 3, 4 ou 6. Cette rédaction fut déposée chez Hafza, file d'Omar et veuve de Mahomet, afin que l'on pût y avoir recours lorsqu'il naîtrait quelque difficulté touchant sa lecture. Il arriva justement ce qu'Abou-Bekr avait prévu ; car, du temps du khalife Othman, il se trouva plusieurs copies différentes de ce livre. Othman, les ayant fait ramasser toutes, les fit corriger sur l'original de Hafza, et ordonna la suppression de tous les exemplaires qui n'y étaient pas conformes. Mais les schiites incriminent la rédaction faite sous Abou-Bekr, parce qu'elle fut opérée sans qu'on eût consulté l'exemplaire demeuré entre les mains d'Ali, qui, selon eux, était le plus fidèle et le plus complet. C'est pourquoi on trouve chez ces schismatiques des chapitres et des passages qu'on ne lit point dans le Coran des Sunnites. M. Garcin de Tassy et Mirza Kazem-Beg ont donné un de ces chapitres inconnus dans le Journal asiatique de 1842 et 1843.

Le Coran renferme un certain nombre de maximes conformes à celles de l'Ancien et du Nouveau Testament, et de plus un certain nombre de faits bibliques, plus ou moins défigurés, ainsi que nous l'avons observé plus haut. C'est pourquoi on pense que Mahomet aura été aidé dans ce travail par quelques évêques, prêtres ou moines hérétiques, relégués par les empereurs dans les déserts de l'Arabie, après que les hérésies des nestoriens, des eutychiens et des monothélites eurent été condamnées par les conciles œcuméniques. On va même jusqu'à citer le moine Sergius, nestorien, et un jacobite nommé Batiras, comme ayant puissamment concouru à la rédaction : il paraîtrait aussi que les juifs, qui à cette époque étaient fort répandus en Arabie, ont de leur côté contribué à la composition de ce livre. Il est de fait que le Coran est rempli d'une doctrine analogue à celle des juifs, des nestoriens et de plusieurs autres hérétiques du même temps, et par conséquent très opposé au catholicisme.

On a donné en Europe un grand nombre de traductions du Coran ; nous citerons en latin celle de Maracci, ouvrage plein d'érudition, et en français celles d'André du Ryer en 1734, celle de Savary en 1783, et celle de Kasimirski en 1540.

Encyclopédie théologique de l'Abbé Migne, Tome 24 : Dictionnaire des religions, premier volume, article : Coran, Editions Migne, 1848