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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Extraits de 'Contre la philosophie universitaire', Schopenhauer - Schopenhauer

Préface
Philosophe-fonctionnaire
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Philosopher n'est pas une tâche comme les autres dont il serait légitime de tirer des moyens de subsistance pour soi-même et une famille. La rigueur de la pensée ne peut s'accommoder des compromissions qui naissent inéluctablement de la course à l'aisance.

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A vrai dire, le portrait-charge accuse ses traits : le professeur de philosophie - celui qui se donne à tort pour philosophe - est marié, père de famille, fonctionnaire et reçoit donc un salaire de l'Etat qui l'emploie, après l'avoir recruté à partir d'une appréciation de ses compétences techniques. A l'inverse, le vrai philosophe, tel que les Anciens le concevaient, pratique la philosophie comme un art privé, vit de ses propres moyens et, subordonnant le vivre au philosopher, reste souvent célibataire. Pour mieux mesurer l'écart, posons seulement la question suivante : quel rapport penser entre le déroulement d'une carrière académique et la conversion philosophique, ce moment décisif dans la naissance d'un philosophe ? Montée de l'opinion à la vérité, la conversion produit « un changement total de la personnalité ». Selon Pierre Hadot, « dans l'Antiquité, la philosophie était essentiellement conversion, c'est-à-dire retour à soi, à sa véritable essence, par un violent arrachement à l'aliénation de l'inconscience' ».

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Entendons une philosophie qui ne s'adresse plus aux hommes pour qu'ils changent d'existence et inventent une nouvelle manière de vivre, mais un enseignement destiné à communiquer à des jeunes gens des compétences techniques pour qu'ils puissent, devenus spécialistes, former à leur tour d'autres spécialistes.


[...] de temps en temps n'en croasser que plus fort sur les enfants intellectuels avortés et les fausses couches de leur propre association, dans la conscience tranquillisante que ce que tout le monde ignore est comme s'il n'existait pas, et que dans ce monde les choses valent pour ce qu'elles paraissent et indiquent, non pour ce qu'elles sont : c'est là la méthode la plus sûre et la moins dangereuse contre le mérite, méthode que je recommanderai en conséquence à tous les imbéciles qui cherchent à assurer leur vie par des choses pour la pratique desquelles il faut des dons supérieurs. Mais je ne réponds pas des conséquences futures.
Il ne faut toutefois pas prendre ici à témoin les dieux, comme s'il s'agissait d'un inauditum nefas (crime inouï). Tout cela n'est en effet qu'une scène du spectacle que nous avons sous les yeux de tout temps, dans tous les arts et dans toutes les sciences : la vieille lutte de ceux qui vivent pour la chose avec ceux qui vivent d'elle.


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Mais le pire, c'est qu'un homme dans cette situation est assailli, à chaque pensée qui surgit dans sa tête, par le souci de savoir si elle s'accommode avec les vues de l'autorité supérieure. Cela paralyse son esprit, au point que les pensées mêmes n'osent plus surgir. L'atmosphère de la liberté est indispensable à la vérité.

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Hegel, par exemple, à la doctrine révoltante que la destination de l'homme trouve sa plénitude dans l'Etat, à peu près comme celle de l'abeille dans la ruche : ce qui a pour effet de dérober complètement aux yeux le but élevé de notre existence.

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L'esprit du temps est empoisonné, toutes les branches de la littérature se corrompent, tout essor intellectuel élevé s'arrête, et un obstacle de longue durée vient s'opposer au développement du bon et du vrai. Tels sont les fruits de la philosophie salariée. Voyez, comme, preuve à l'appui, ce que, depuis Kant, on a fait de la philosophie, et ce qui est ainsi advenu d'elle. L'histoire réelle de la charlatanerie hégélienne, et la façon dont elle s'est répandue, suffira d'ailleurs à illustrer un jour au vif ce que je viens d'établir.
En conséquence, celui qui vise non à la philosophie d'Etat ni à la philosophie pour rire, mais à la connaissance et à la recherche à tout prix de la vérité, les cherchera partout ailleurs que dans les Universités, ailleurs que là où leur sœur, la philosophie ad normam conventionis, gouverne la maison et dresse le menu.

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Préface

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Pour dissimuler leur manque d'idées réelles, beaucoup s'abritent derrière un appareil imposant de longs mots composés, de phrases creuses embrouillées, de périodes à perte de vue, d'expressions nouvelles et inconnues, toutes choses dont le mélange donne un jargon d'aspect savant des plus difficiles à comprendre. Et, avec tout cela, ils ne disent rien. On n'acquiert aucune idée, on n'accroît aucunement sa connaissance, et l'on doit se contenter de dire en soupirant : « J'entends bien le claquet du moulin, mais je ne vois pas la farine. » Ou bien l'on ne constate que trop clairement quelles idées pauvres, communes, plates et rudimentaires, se dissimulent derrière l'ambitieux pathos.

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[...] Ils exposent habituellement des idées abstraites générales et excessivement larges qui revêtent nécessairement, dans la plupart des cas, une expression indéterminée, hésitante, amortie. Mais ils sont contraints à cette marche acrobatique parce qu'ils doivent se garder de toucher la terre, où, rencontrant le réel, le déterminé, le détail et la clarté, ils se heurteraient à des écueils dangereux, qui mettraient en danger leur trois-mâts avec sa cargaison de mots. Au lieu de diriger vigoureusement et sans écarts leurs sens et leur intelligence vers le monde visible, comme la chose vraiment donnée, non falsifiée et non exposée en elle-même à l'erreur, grâce à laquelle nous pouvons en conséquence pénétrer dans l'essence des choses, ils ne connaissent que les plus hautes abstractions, telles que être, essence, devenir, absolu, infini, etc.. Ils partent a priori de celles-ci et bâtissent sur elles des systèmes dont le fond n'aboutit en réalité qu'à des mots, qui ne sont à vrai dire que des bulles de savon ; on peut jouer un instant avec elles, mais, dès qu'elles atteignent le sol de la réalité, elles crèvent.


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[...] une alliance naturelle contre le bon, et travaillent de toutes leurs forces à empêcher son succès. Il ne faut pas se faire illusion à ce sujet : en tout temps, sur toute la surface du globe, en toute circonstance, la nature elle-même a organisé une conjuration de tous les cerveaux médiocres, méchants et niais contre l'esprit et l'intelligence.
« Il ne doit y avoir au monde que des bousilleurs, rien que des bousilleurs, afin que, nous aussi, nous soyons quelque chose ! » C'est là leur mot d'ordre, et leur instinct les pousse aussi naturellement à supprimer les gens capables que le chat à prendre les souris.

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Révélons donc une bonne fois le secret public, exposons le monstre à la lumière du jour, quelque effet étrange qu'il puisse y produire : en tout temps et partout, dans toutes les conditions et dans toutes les circonstances, la médiocrité et la sottise ne haïssent rien si profondément et avec tant d'acharnement au monde que l'intelligence, l'esprit, le talent.
Qu'en ceci elles restent toujours fidèles à elles-mêmes, elles le montrent dans toutes les sphères, toutes les circonstances et tous les rapports de la vie, en s'efforçant partout de supprimer, d'extirper et d'anéantir ceux-ci, pour subsister tout seuls. Nulle bonté, nulle douceur ne peuvent les réconcilier avec la supériorité de la force intellectuelle. Il en est ainsi, cela ne changera pas et durera toujours. Et quelle terrible majorité la médiocrité et la sottise ont de leur côté ! C'est là un obstacle fondamental aux progrès de l'humanité en tout genre.


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Il suffit d'évoquer le répugnant exemple de l'hégélianisme, cette arrogante soi-disant philosophie qui a remplacé la pensée et la recherche personnelles réfléchies et sincères par la méthode de l'automatisme dialectique des idées, c'est-à-dire par un automatisme objectif qui fait de son propre mouvement ses cabrioles en l'air, ou dans l'empyrée.