Laurence Talbot est une femme écrivain qui étudie l'histoire, les  mots pour remonter l'histoire de l'homme. A partir de leurs légendes,  leurs traditions. On correspond depuis plusieurs années. Et je lui ai  envoyé Couple et Alchimie. Et elle m'a dit :"Ah, j'ai pas le  temps, à mon âge (80 ans), je vais pas me lancer dans une autre étude,  etc." Il lui reste environ 3000 pages manuscrites parce qu'elle ne peut  plus publier, parce que les éditeurs sont des "mafiosi", comme on dit en  Italie, et n'édite pas qui veut. Elle a enquiquiné des linguistes avec  ses écrits.
Couple et Alchimie ne lui a pas plu. Elle l'a renvoyé  à André, mais regrettait la dédicace qu'André y avait insérée. Alors  André a découpé la page dédicacée et lui a renvoyé. 
Elle lui répond. C'est bizarre, elle croit en Dieu sans y croire.  Elle est dans la mouvance païenne matérialiste. Selon elle, ce que André  lui dit dans sa lettre (qui accompagnait la dédicace découpée), est  "matter of fact". C'est bien pourquoi, dit-elle, la mécanique naturelle  du système de la création m'époustoufle.
André : Elle dit bien la mécanique naturelle de la création  m'époustoufle. Alors déjà elle se rend pas compte pour une femme  intelligente qu'il y a un paradoxe entre système mécanique et création.  C'est pas un système mécanique qui crée ! Un système mécanique produit, mais ne conçoit pas, il ne crée pas.
Laurence Talbot continue : ... et pourquoi la chimie qui régit  l'Univers est l'expression première des gens et pourquoi la chimie qui  régit l'Univers est l'expression première de la divinité.
André : Vous avouerez, comme image de la divinité...
Laurence Talbot : ...En ce que, si nous la percevons partout, comme  elle existe, nous ne pouvons cependant l'expliquer. Alors je la  vénère....
André : C'est tout. Elle vénère la chimie. Ça vous fait pas rigoler ça ?
Laurence Talbot :... à ma façon, c'est tout, en me méfiant des interprétations qui vont bon train à notre époque.
André : Mais elle ne fait que ça dans sa lettre. Elle interprète  cette mécanique extraordinaire comme une chimie n'est-ce pas, qui  l'époustoufle. Elle ne peut faire que de l'interprétation. L'homme, même  parlant de Dieu ne peut faire que de l'interprétation : vous voyez pas  Dieu. Donc vous faites des interprétations. Chaque fois que vous  exprimez quelque chose, de toute façon, vous êtes l'interprète entre la  chose et votre pensée. Puisque vous concevez la meilleure façon  justement d'exprimer, d'interpréter ce que vous ressentez, ce que vous  voyez ou ce que vous voulez faire.
Laurence Talbot : ... fin de la lettre et formule de politesse.
André lui a répondu que c 'était dommage de ne pas s'instruire un peu plus.
"Je sais qu'à son âge elle a pas le temps. Enfin..."