"Plus un chagrin creusera votre être, plus vous pourrez contenir de joie". Khalil Gibran
Par  comparaison, il est évident que quelqu'un qui nait dans la joie,  dans  une famille aisée, de laquelle il reçoit toutes les satisfactions,  ses  joies vont être assez ternes et se fatigueront vite. Il exigera   toujours quelque chose de plus, alors que quelqu'un qui aura souffert, a   été privé, ou d'amour ou de moyens, etc. il est évident que celui-là  au  moindre plaisir ou au moindre cadeau, pour lui c'est quelque chose   d'énorme et à plus forte raison, si l'amour lui vient, c'est un bénéfice   qu'il appréciera au suprême degré.
C'est pour ça que la nuit  et le jour existent, que le mal et le bien  existent, que le froid et  la chaleur, la lumière et les ténèbres  existent. Autrement nous  n'aurions pas de degrés d'appréciations.
C'est le manque qui a donné la tristesse, donc si le contraire arrive, c'est la joie qui apparaît.
"Lorsque vous êtes tristes, regardez dans votre coeur, vous pleurez pour ce qui fut votre délice." Khalil Gibran
On pleure toujours sur un manque. Parce que l'homme est égoïste perpétuel, fatalement.
S'il  n'était pas conçu d'égoïsme, il n'y aurait pas d'évolution, il n'y   aurait pas d'ambition, il n'y aurait pas d'envie, il n'y aurait pas de   perfection, il n'y aurait pas de faim, pas de soif, etc. C'est pour ça   qu'on appelle l'âme, l'égo. On amène tout à soi. Alors il s'agit de   ramener à soi ce qui est ou peut être en retour, bon pour amener aux   autres.
Il ne faut pas être ennemi du bien-être. 
De plus en plus maintenant, des maisons sont brulées, ou lorsqu'il y a   une bombe, un attentat dans une ville, vous voyez des femmes, des   hommes, et c'est la même ritournelle, "je n'ai plus rien", etc. et   évidemment ils ont les larmes aux yeux, et ça c'est terrible. Vous voyez   comme quoi l'être humain est particulièrement attaché à ce qu'il a   bâti, en tant que foyer où il vit, avec ses souvenirs, avec ce qu'il a   aménagé pour son bien-être, pour son abri aussi, fruit de son travail.
C'est très dur comme expérience, très dur.
Et voyez-vous déjà en sémantique : l'homme c'est le sire, le sir, le  seigneur, et ça vient de dominus,  qui a donné demeure de l'homme. Domus  c'est la maison, dominus c'est  le seigneur. Voyez-vous comme quoi ça  fait corps, comme l'escargot avec  sa coque. C'est une même chose.
Et on peut faire de la psychologie d'un personnage sans le connaître,   simplement en rentrant chez lui, en observant comment il a aménagé sa   maison, ce qu'il a collectionné, comme j'ai fait de la psychologie en   analysant des tableaux de peintres, etc. et bien c'est la même chose, il   y a incorporation, il y a fusion entre l'être humain et ce qu'il   trouve, achète, aménage, arrange, n'est-ce pas…
Parce que ce  qu'il va faire là ce sont des choses qui leur plaisent. Ils  ne vont pas  mettre des choses qui vont lui déplaire. Donc c'est bien  des reflets  de lui-même qu'il va arranger. C'est pour ça que c'est si  facile de  connaître quelqu'un par ce qu'il a arrangé dans sa demeure.
Mais  dès l'instant où un être humain est capable de réaliser qu'il est   éternel, désormais, que l'Univers est sa demeure, il peut, tout en étant   déchiré d'être privé de... d'une maison, d'un appartement, de ses  biens,  avoir quand même la notion, la force et la conscience de se  reprendre et  de dire : "mais il reste moi, je suis vivant et c'est moi  qui ai fait  ma demeure, et j'ai une demeure future qui m'attend parce  que je vais la  faire". Et c'est là que intelligemment, cette personne  peut dire "je  redeviens constructeur, je redeviens créateur. On était  confortablement  installé dans un coin, et puis on ne pensait plus à  renouveler sa  demeure. Et en vérité on se renouvelle soi-même.
Y  a des mémés qui sont maniaques, et qui, définitivement, y'a un tableau   a un clou, un souvenir à un clou, et ça bouge plus, et puis d'autres   qui de temps en temps bougent leurs meubles, et qui disent, "tiens c'est   mieux comme ça". Ils changent leurs décors, et c'est pas plus mal ma   foi, ils mettent un peu de vie dans leurs habitudes. C'est bien.  Il y   en a d'autres qui disent: "Ah, j'en ai marre de mon appartement, je vais   changer, prendre plus petit ou grand, ou mieux placé, etc." Enfin  bref,  c'est-à-dire que dans ce monde difficile d'aujourd'hui, il est  difficile  d'avoir des projets de changement. Hélas ce que je dis-là ne  convient  pas à ces jours d'épreuves.
Mais dans la vie… moi j'ai déménagé 10 fois à Nantes, par la force des   choses. Pas tellement par plaisir. Mais enfin quand même, quand une   obligation ou une occasion arrive, il n'est pas mauvais évidemment de   changer de corps, d'améliorer son habitat.
L'homme est fait  pour vivre  dans la joie.  Enfin je veux dire par là qu'il faut savoir  consoler les  êtres qui ont tout perdu ou qui ont eu des malheurs comme  ça pour leur  faire comprendre qu'ils vont faire un nouveau foyer et  peut-être mieux  que le précédent. Avec peut-être une épreuve au départ,  mais c'est comme  ça.
Bon, vous avez par exemple Yves P.-P.  qui a perdu son commerce, sa  situation, tous les espoirs qu'il avait.  Bon il a pas jeté le manche  après la cognée. Il a un tempérament  entreprenant. Bon ben il a voulu un  avenir devant lui et puis il l'aura  parce que …. Si ça se trouve il  sera peut-être mieux qu'il n'a été.  Evidemment, le temps, entre ce qu'on  a perdu, ce qu'on quitte et ce  qu'on va reconquérir, ça va être une  épreuve, mais comme par hasard,  cette épreuve va bâtir un être humain.
Donc il faut pas  toujours maudire les épreuves, les soucis et les  malheurs. Dans la  réalité divine c'est comme ça. Et lorsque vous verrez  plus tard les  petits soucis que vous avez sur la terre, vous direz :  "heureusement  que ça m'est arrivé, heureusement que ça m'est arrivé.  Parce que voilà,  j'ai compris telle et telle chose, j'ai solidifié mon  énergie" ; donc  ce sont des vues accrochées à vos murs, à vos  tapisseries….
En  tout cas, lorsque vous… c'est pas parce que vous avez un nouvel   appartement. Montez un appartement, lorsque vous aménagez vous faites   pour vous (censuré – rires), vous devez le faire pour votre plaisir,   mais n'oubliez jamais que vous devez avoir des amis, vous devez les   recevoir, et de ce que vous allez exposer, pensez à faire plaisir à ceux   qui viendront vous voir.
Moi, avec Annette, je ne peux plus faire ce que je veux, mais longtemps   dans ma vie, j'avais l'habitude d'acheter à l'avance des cadeaux, des   bouquins, tout ça, et puis quand j'avais des amis, des visites, j'en   distribuais. Maintenant je ne peux plus faire quoi que  ce soit. Rien ne   m'appartiens plus. Bah ! si bien que j'avais des dessins, des  tableaux…  "Ça te plait" ? Bon eh bien prends-le". Donc vous avez des  souvenirs à  vous, qui sont parmi vos amis aussi, et puis bon ils sont  content  d'avoir également un témoin de votre amitié, de votre  gentillesse.