Se mettre à la place des autres
Ce qui crée les adversités entre les êtres c'est de ne pas admettre que   les autres sont différents de nous, qu'ils n'ont pas le même caractère,   les mêmes conceptions des choses, les mêmes possibilités que  nous-mêmes.  Nos opinions ne sont pas forcément les leurs, et quand  elles le sont  c'est toujours avec des nuances qui nous sont étrangères  et qui ont pour  eux toute leur importance.
Nous ne pouvons pas être, quelle que soit notre faculté psychologique,   des "voyants extra-lucides" du caractère intégral des gens. Déjà notre   sens intuitif nous guide, mais nous devons accepter une fois pour toute   que ceux que nous appelons "nos semblables" sont à la fois "comme nous"   et étrangement étrangers aux concepts et aux caractères qui forment  nos  individualités réciproques.
Il faut les accepter comme ils sont et s'en complaire (évidemment dans   l'ordre particulier qui nous préoccupe en ce cours) une fois pour toute.   Il ne s'agit pas de se faire une raison et de rester indifférent ou de   masquer une aversion intime. Non, il faut vraiment vouloir leur   sympathie et leur être sympathique. Sinon ces personnes peuvent sentir   votre manque de sincérité et se fermeront à toute tentative d'influence   artificielle.
Voyez-vous, quels que soient les individus qui font l'ensemble de   l'humanité, quels que soient les caractères les plus durs et ceux-là   mêmes sont les plus susceptibles d'influence, il y a un fond commun à   tous les hommes et c'est la sensibilité, hors les exceptions communes à   toutes choses.
Encore une fois, nous n'avons nullement le droit de juger si un être   mérite ou non la sincérité de notre sentiment, l'expression d'une part   de notre sensibilité à son égard. L'abnégation de ce dilemme en nous   suffit à atteindre ou à transformer des êtres réputés irréductibles.
En cours de relation d'affaire, vous pouvez parfaitement décrocher un   succès imprévu parce que, dans le cours de votre conversation vous aurez   fait vibrer une fibre oubliée chez votre interlocuteur dont les   sentiments furent peut-être sclérosés par des événements que vous   ignorez.
Dites-vous bien qu'à circonstances identiques, c'est le vendeur qui aura   apporté le plus d'humanité dans le dialogue, à technique égale, qui   l'emportera.
Il ne s'agit évidemment pas d'être mièvre, mais de se mettre à la place   de qui vous écoute pour comprendre quelle satisfaction vous pourriez  lui  donner en vous intéressant de telle ou telle façon à lui ou à ce qui lui est  proche.
N'oubliez jamais que c'est le premier abord, le premier contact qui va   faire ressentir à la personne que vous appréhendez l'impression qui va   provoquer en elle un climat sympathique de réceptivité ou une attitude   réservée, préventive, ou bien une réaction défavorable, antipathique qui   portera d'emblée préjudice à vos intentions.
En matière de réactions humaines, les éléments qui les suscitent sont   extrêmement variés, voire complexes, un cours entier de psychologie   suffirait à peine à cerner ce problème, mais nous insistons sur   l'essentiel état de votre comportement qui devra être de sincérité et   d'altruisme.