Le grand phénomène actuel, de l'actualité, c'est cette recherche de  l'indépendance, des individus, et même des associations et des partis  politiques. Vous avez par exemple la grève des enseignants qui ne  veulent pas de directeur d'école. Quelque chose d'invraisemblable.
Et dans d'autres domaines vous voyez n'est-ce pas le refus d'un  dirigeant quel qu'il soit. Chacun se sent petit chef, se sent  suffisamment capable de choisir et de diriger sa vocation ou son métier,  etc. C'est le refus, même, de conseils. Alors ça c'est à double  tranchant.
C'est bien d'un côté, car pour que l'homme choisisse une voie, pour  que l'homme choisisse de renverser sa façon de voir par rapport à un  dogmatisme, il a besoin d'être indépendant. Donc depuis 80, en réalité  depuis le fameux Mai 68 (amour) et 80 = L'amour. Donc en 68 il y a eu la  préface des pulsions d'indépendance.
[Coupure...]
Alors 68 était indispensable pour préparer 80 et vous avez vu ce  qu'il en a été. Ce sont les jeunes qui se sont manifestés, jusqu'à  inquiéter le Gouvernement, De Gaulle, etc. Bon, ça a laissé des traces  très profondes, et maintenant, non seulement les jeunes, mais les  adultes aussi recherchent leur indépendance.
Vous voyez des gens qui démissionnent de leur parti. Ex : Garaudy :  démission du Parti Communiste. C'est quand même quelque chose  d'extraordinaire. Les intellectuels commencent à quitter la ruche. Ceux  qui pensent et disent qu'un communisme c'est très bien, mais il ne doit  pas être dogmatique à la façon de Moscou. Il y a des modifications à  faire. Ça a créé des remous. Et ça c'est symptomatique, non seulement si  vous voulez, de personnalités en vue mais partout.
Les enfants dans une famille sont difficiles à maintenir. Ils veulent leur indépendance. Et ça c'est important.
Mais est-ce que cette indépendance va être bénéfique, à partir d'un  choix positif ? Tout le problème est là. Alors il y a une... parce que  cette volonté d'indépendance va se fixer sur quoi ? Sur des salaires,  sur des grades, sur des temps de travail, voyez-vous, mais pas sur  l'essentiel, rarement sur l'essentiel.
C'est-à-dire que cette pulsion, les gens ne savent pas à quoi  l'attribuer fondamentalement. Alors que c'est un revirement total de la  façon de penser. Ça arrive chez certaines personnes. Il y a une étape  qui se réalise en eux et ils sentent que ça peut pas continuer comme ça.  Il y a une expérience à faire, toute autre, que celle que l'on fait  maintenant.
C'est pour ça que vous voyez, d'un côté, il y a des quantités  d'associations qui veulent s'occuper des vieillards, des affamés, des  sans-travail, etc., des aides diverses. Donc voyez-vous cette  indépendance a suscité au point de vue bénéfique, une valorisation de  l'être.
Alors, qu'est-ce que ça peut donner d'ici 2001 ? En général, ça va  empirer, faut pas se faire d'illusion, et en particulier il y aura des  évolutions. Même parmi des responsables, c'est-à-dire des scientifiques,  des biologistes, des médecins, des physiciens. Ça a déjà commencé.  Alors si bien que là aussi des ces disciplines scientifiques, il y a le  refus des patrons.
Il y a pas tellement longtemps, il y avait que les patrons qui  avaient le droit de parler. Les mandarins. En médecine, en physique et  autre. Les deux découvreurs de l'ADN par exemple, furent parmi les  premiers qui se sont révoltés de leurs mandarins et ils ont créé un  scandale et évidemment ils ont gagné.
Et ça continue, donc, c'est pourquoi il y a des pionniers dans la  façon de penser aussi bien la génétique, aussi bien dans l'avortement,  aussi bien dans la recherche en mutations génétiques qui deviennent de  plus en plus scandaleuses. Il y en a qui prennent position.
Pourquoi ? Parce qu'on ne tient plus compte, ni de l'ordre des médecins, ni d'un patron, ni d'un mandarin.
Alors il y a ceux qui toujours, ménagent leurs avances pour avoir  leur place, et ceux qui rejettent jusqu'à perdre une notoriété (quelque  fois leur emploi) dans un climat de respectabilité, eh bien ils  préfèrent prendre une position, virile.
Alors observez cela dans l'actualité, et vous verrez que ça va  empirer, ou s'améliorer mais individuellement. Et ça c'est important.
Dans l'Eglise également il y a des révoltes dans le clergé.
Donc il y a un réveil. Mais ce réveil, ne croyez pas qu'il vient  comme ça, c'est voulu. C'est le phénomène du Verseau, et c'est le  phénomène le plus important de cette fin d'un temps. C'est  l'indépendance.
Alors ça semble évidemment terrible, lorsqu'on voit les terrorismes,  lorsqu'on voit les jeunes qui envoient balancer leurs facultés, leurs  maitres et tout ça. Et pourtant il faut passer par là. Il faut passer  par là justement pour que la sélection se fasse.
En même temps que l'indépendance, comme par hasard, l'homme est de  plus en plus dans la dépendance des lois de la terre. Plus il fait de  conneries, plus il est lié aux réactions des lois matérielles, des lois  cosmiques, des lois des énergies, des lois de l'alimentation. La  médecine n'a jamais autant proliféré au point de vue des médicaments  justement, et des soins, parce que de plus en plus l'humain veut rester  indépendant dans ses choix. Malheureusement les lois agissent et donc il  faut soigner, il faut prendre des précautions.
La dépendance vis-à-vis de l'Univers, vis-à-vis du cosmos, etc. les  accidents de fusée, etc. Bon, là aussi, plus l'homme avance, plus il est  dépendant des lois extrêmement précises, subtiles et fines. Maintenant y'a pas de pardon pour la moindre négligence à la mesure de la  sophistication d'une science.
Il devient esclave de ses choix.
Question : Cela remet en cause la hiérarchie ?
Oui, bien sûr, Georges Roux l'a dit, Marcel l'a repris : L'homme est  ingouvernable. Il ne peut que se gouverner lui-même : de deux choses  l'une : ou il se laisse aller à ses instincts, ou il accepte un principe  de direction, c'est-à-dire une foi, une croyance, une discipline  morale, pas forcément divine, hein ! Mais il faut qu'il ait une  structure qu'il ait choisie. Et, du fait qu'il l'a choisie, il se  gouverne. C'est pas forcément bien, mais il obéit à ce qu'il a choisi.  Ça c'est également très important, et maintenant nous sommes à l'heure  des choix, des choix les plus divers, les plus complexes, les plus  subtils, qui ne sont pas les moins importants, au contraire.
Alors des hiérarchies il n'y en a plus. La preuve : tout le monde  veut commander, personne ne veut être commandé. Evidemment "personne"..  J'exagère, mais enfin de plus en plus n'est-ce pas, il y a ce manque de  dépendance aux [doctes ?], ce manque de dépendance aux chefs.
Alors évidemment il n'y a qu'un seul chef. C'est Dieu, c'est le  Christ. Jésus l'a bel et bien dit : "Vous n'avez qu'un seul maitre" :  c'est-à-dire les lois en réalité.
Bon, Moïse a donné la préface, le Décalogue, mais qui obéit à ce  décalogue ? C'est ce qui a fait la morale chrétienne, parce qu'elle date  de Moïse en réalité. Alors bien sûr on obéit quand même peu ou prou  quand on est croyant. Mais quand on voit l'Islam, a quel point il est à  côté d'une morale, on se demande à quoi rime une religion, qui croit  justement a un apport des règles divines. 
Donc maintenant la hiérarchie, il n'y en a plus. Parce que j'ai lu cette semaine dans Le Point  que les grèves sont belles et bien préparées pour mettre le  Gouvernement en otage, et pour bien spécifier que c'est eux qui  gouvernent, c'est eux qui maintenant tiendront le manche. Donc ils sont  pas contents pour quoi que ce soit, pour que le Gouvernement devienne  incapable, les fonctionnaires se mettent en grève.
Parce qu'ils s'entendent tous maintenant, les uns et les autres, les  syndicats aidant, ou même dépassés, parce que en dehors des syndicats,  vous avez des promoteurs de déstabilisation, payés par l'étranger.
En réalité, tout ça fait partie de l'Apocalypse, au point de vue  péjoratif bien sûr. Il y a déstabilisation des structures pour rebâtir, à  partir, de nouvelles structures. Mais il faut que l'homme voit  justement qu'il peut aller dans la pagaille. Il a pas encore vu et vous  n'avez pas encore vu. La pagaille on y courre, et tant que l'homme  n'aura pas vu qu'il aura de la merde jusque là, s'il bouge pas, ça  rentre dedans ! Il sera obligé de s'arrêter ! On est là !