Académie métaphysique

 

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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Liminaire à l'étude de la conjuration moderne - René Guénon

Nous n'ajouterons plus qu'une dernière réflexion : l'histoire du spiritisme, à nos yeux, ne constitue qu'un épisode de la formidable déviation mentale qui caractérise l'Occident moderne ; il conviendrait donc, pour la comprendre entièrement, de la replacer dans cet ensemble dont elle fait partie ; mais il est évident qu'il faudrait pour cela remonter beaucoup plus loin, afin de saisir les origines et les causes de cette déviation, puis d'en suivre le cours avec ses péripéties multiples. C'est là un travail immense, qui n'a jamais été fait en aucune de ses parties ; l'histoire, telle qu'elle est enseignée officiellement, s'en tient aux événements extérieurs, qui ne sont que des effets de quelque chose de plus profond, et qu'elle expose d'ailleurs d'une façon tendancieuse, où se retrouve nettement l'influence de tous les préjugés modernes. Il y a même plus que cela il y a un véritable accaparement des études historiques au profit de certains intérêts de parti, à la fois politiques et religieux ; nous voudrions que quelqu'un de particulièrement compétent ait le courage de dénoncer notamment, avec preuves à l'appui, les manœuvres par lesquelles les historiens protestants ont réussi à s'assurer un monopole de fait et sont parvenus à imposer, comme une sorte de suggestion, leur manière de voir et leurs conclusions jusque dans les milieux catholiques eux-mêmes ; ce serait une besogne fort instructive, et qui rendrait des services considérables. Cette falsification de l'histoire semble bien avoir été accomplie suivant un plan déterminé mais, s'il en est ainsi, comme elle a essentiellement pour but de faire passer pour un « progrès », devant l'opinion publique, la déviation dont nous avons parlé, tout paraît indiquer que celle-ci doit être elle-même comme l'œuvre d'une volonté directrice. Nous ne voulons pas, pour le moment du moins, être plus affirmatif là-dessus ; il ne pourrait s'agir, en tout cas, que d'une volonté collective, car il y a là quelque chose qui dépasse manifestement le champ d'action des individus considérés chacun à part ; et encore cette façon de parler d'une volonté collective n'est peut-être qu'une représentation plus ou moins défectueuse. Quoi qu'il en soit, si l'on ne croit pas au hasard, on est bien forcé d'admettre l'existence de quelque chose qui soit l'équivalent d'un plan établi d'une manière quelconque, mais qui n'a d'ailleurs pas besoin, évidemment, d'avoir jamais été formulé dans aucun document ; la crainte de certaines découvertes de cet ordre ne serait-elle pas une des raisons qui ont fait de la superstition du document écrit la base exclusive de la « méthode historique » ? Partant de là, tout l'essentiel échappe nécessairement aux investigations, et, à ceux qui veulent aller plus loin, on a vite fait d'objecter que ce n'est plus « scientifique », ce qui dispense de toute autre discussion ; il n'y à rien de tel que l'abus de l'érudition pour borner étroitement l' « horizon intellectuel » d'un homme et l'empêcher de voir clair en certaines choses ; cela ne permet-il pas de comprendre pourquoi les méthodes qui font de l'érudition une fin en elle-même sont rigoureusement imposées par les autorités universitaires ?

Mais revenons à la question que nous envisagions : un plan étant admis, sous n'importe quelle forme, il faudrait voir comment chaque élément peut concourir à sa réalisation, et comment telles ou telles individualités ont pu, à cet effet, servir d'instruments conscients ou inconscients ; qu'on se souvienne ici que nous avons déclaré, à propos des origines du spiritisme, qu'il nous est impossible de croire à la production spontanée de mouvements de quelque importance. En réalité, les choses sont encore plus complexes que nous ne venons de l'indiquer : au lieu d'une volonté unique, il faudrait envisager plusieurs volontés diverses, ainsi que leurs résultantes ; il y aurait même là toute une « dynamique » spéciale dont les lois seraient bien curieuses à établir. Ce que nous en disons n'est que pour montrer combien la vérité est loin d'être généralement connue ou même simplement soupçonnée, en ce domaine comme en beaucoup d'autres; en somme, presque toute l'histoire serait à refaire sur des bases entièrement différentes, mais, malheureusement, trop d'intérêts sont en jeu pour que ceux qui voudront le tenter n'aient pas à vaincre de redoutables résistances. Cela ne saurait être notre tâche, car ce domaine n'est pas proprement le nôtre ; nous ne pouvons, en ce qui nous concerne, donner à cet égard que des indications et des aperçus, et d'ailleurs une telle œuvre ne pourrait guère être que collective. En tout cas, il y a là tout un ordre de recherches qui, à notre avis, est autrement intéressant et profitable que l'expérimentation psychique ; cela demande évidemment des aptitudes que tout le monde n'a pas, mais pourtant nous voulons croire qu'il en est au moins quelques-uns qui les possèdent, et qui pourraient avantageusement tourner leur activité de ce côté. Le jour où un résultat appréciable serait obtenu en ce sens, bien des suggestions seraient par là même rendues désormais impossibles ; peut-être est-ce là un des moyens qui pourront contribuer à ramener, dans un temps plus ou moins éloigné, la mentalité occidentale aux voies normales dont elles s'est si fort écartée depuis plusieurs siècles.