Académie métaphysique

 

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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Portrait de Jacques Monod, idolâtré d'un certain clergé - Rémy Chauvin

"Mais il y a eu la grande réunion de la semaine suivante, où les dirigeants de l'association avaient invité Modod. Beaucoup de prêtres dans la salle, quelques-uns, très rares, en soutane (ça ne se portait déjà plus beaucoup), une ambiance surchauffée, des applaudissements nourris lorsque est entré le grand homme.

Au fait, pour un « grand » homme sa stature était assez réduite ; des traits réguliers et dédaigneux, des yeux froids, des cheveux ondulés soigneusement peignés et entretenus. Un beau visage, qui avait le don de mettre en transe la partie féminine (abondamment représentée) de l'assistance.

Pour l'intérieur du personnage, Monod et sa famille constituent une dynastie protestante, qui a donné le jour à une foule d'hommes estimables et savants. Jacques Monod, notre prix Nobel, a reçu évidemment, cela se voit dans son livre, une éducation protestante rigide dont il s'est débarrassé par la suite ; mais votre éducation vous colle au système nerveux et il en reste toujours quelque chose, au moins dans les réflexes ! Chez Monod, c'est la conviction intime, fréquente chez les protestants, que le vrai ne peut être gai : il doit être au contraire austère, rigoureux, inexorable (il emploie sans arrêt ces adjectifs), tout ce que vous voudrez, mais pas drôle. Et le réflexe était inscrit dans ses neurones, il fabule autour.

Le voilà qui vaticine. Il est dogmatique, suffisant ; on voit qu'il est conscient d'être "Nobel preisträger" comme diraient mes amis d'outre-Rhin. Enfin il est comme il est, chacun a ses petits défauts ; mais ce qui m'ahurit, c'est l'attitude des ecclésiastiques qui l'écoutent. Ils en ont la bouche ouverte d'admiration, ils boivent ses paroles. Pourtant, il n'est pas tendre pour les croyances qui nous sont communes (rectification : je croyais, jusqu'à ce jour, qu'elles nous étaient communes). Très poli, mais enfin, il ne nous envoie pas dire que nous sommes dépassés, naïfs, non scientifiques et patati et patata. Les marxistes n'échappent pas non plus aux foudres du prix Nobel ; notamment Althusser, qu'il appelle « le révérend père Althusser ».

Mais le plus incroyable, c'est la discussion qui a suivi. Se peut-il que je sois resté si longtemps en marge ? Il y a un prêtre qui raconte ses difficultés, et - les oreilles m'en tintent encore - demande à Monod : « Monsieur, à votre avis, que devons-nous faire pour sortir de notre schizophrénie ? » C'est la meilleure, tout de même ! Ces prêtres qui ont tant d'assurance, qui n'écoutent personne, le jour où ils veulent prendre conseil, ils s'adressent à Monod ! Qui répond avec condescendance n'importe quoi. Car enfin, son laïus, comme nous disons sans respect dans les laboratoires, ça ne vole pas très haut. Le philosophe en Monod ne vaut pas l'homme de science, loin de là. J'ai l'audace de lui poser une question, et l'auditoire a dû percevoir que je n'étais pas d'accord, car un silence scandalisé s'établit. Je l'interroge sur ce qu'il appelle « postulat d'objectivité » (si je me souviens bien). Il me répond mais, hélas! j'ai le front de ne pas me satisfaire de sa réponse et de le dire : alors là, les gloussements de la bande de pintades qui le suit partout me coupent la parole ; je me fais vertement apostropher ; d'honorables ecclésiastiques me feront savoir discrètement à l'issue de la séance que mon intervention a été trouvée d'un goût douteux."

Extrait de Complot dans notre Eglise