2 Thessaloniciens
Si l'on nous attribue une inspiration, une parole ou une lettre prétendant que le jour du Seigneur est arrivé, n'allez pas aussitôt perdre la tête, ne vous laissez pas effrayer.
Ne laissez personne vous égarer d’aucune manière. Car il faut que vienne d’abord l’apostasie, et que se révèle l’Homme de l’impiété, le fils de perdition, celui qui s’oppose, et qui s’élève contre tout ce que l’on nomme Dieu ou que l’on vénère, et qui va jusqu’à siéger dans le temple de Dieu en se faisant passer lui-même pour Dieu.
Ne vous souvenez-vous pas que je vous en ai parlé quand j’étais encore chez vous ?
Maintenant vous savez ce qui le retient, de sorte qu’il ne se révélera qu’au temps fixé pour lui.
Car le mystère d’iniquité est déjà à l’œuvre ; il suffit que soit écarté celui qui le retient à présent.
Alors sera révélé l’Impie, que le Seigneur Jésus supprimera par le souffle de sa bouche et fera disparaître par la manifestation de sa venue.
La venue de l’Impie, elle, se fera par la force de Satan avec une grande puissance, des signes et des prodiges trompeurs, avec toute la séduction du mal, pour ceux qui se perdent du fait qu’ils n’ont pas accueilli l’amour de la vérité, ce qui les aurait sauvés.
C’est pourquoi Dieu leur envoie une force d’égarement qui les fait croire au mensonge ;
ainsi seront jugés tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui se sont complus dans le mal.
Quant à nous, à tout moment nous devons rendre grâce à Dieu à votre sujet, frères, vous qui êtes aimés du Seigneur, puisque Dieu vous a choisis en premier pour être sauvés par l’Esprit qui sanctifie et par la foi en la vérité.
C’est à cela que Dieu vous a appelés par notre proclamation de l’Évangile, pour que vous entriez en possession de la gloire de notre Seigneur Jésus Christ.
Ainsi donc, frères, tenez bon, et gardez ferme les traditions que nous vous avons enseignées, soit de vive voix, soit par lettre.
[Le Mystère d'iniquité c'est le temps de Babylone, nommé Temps de Jérusalem]
Le Temps Total, de l'Alpha à l'Omega, enferme tous les temps ; il n'en constitue point la somme. Il en est du Temps comme du Corps mystique, lequel contient tous les hommes sans en être l'addition. Non, Jérusalem, la Sainte Cité, n'est pas une somme, mais la plénitude de chaque homme dans la plénitude de l'Unique. Mais Babylone — Babylone ! — la Cité de la terre, celle où conduit le Sens de l'Histoire, oui, Babylone, est une somme, une masse, une juxtaposition horizontale. Et là, oui, le temps est horizontal et linéaire, mesurable mécaniquement et divisible infiniment. Il est le ciel inflexible et inexorable qui pèse sur Babylone.
Voilà six Jours, voilà six mille ans que notre Génération a travaille et sué tout au long de la grande Semaine de labeur ; à présent, elle ne veut pas du Dimanche ! Car le Dimanche est le jour du Seigneur et de l'adoration. Et que s'adorant lui-même, l'homme ne sait plus adorer Dieu. Et tel est le grand Soir avant le Septième Jour. Et tel est le Mystère d'iniquité : l'acceptation de Babylone et le refus de Jérusalem.
Alors eut lieu le dénombrement de Jérusalem en vue du Royaume. Et c'est, cela, le mystère de la Consolation.
Temps singulier, en vérité, que ce temps où il n'y a plus de temps, où les plus souterraines et saintes espérances s'élèvent du cloaque des pires horreurs !
Or, le Jour de Yahvé, ce ne sont point là de nouveaux temps ; mais un temps de transition, mais UN TEMPS HORS DU TEMPS, destiné à combler l'espace qui s'étend entre une Fin et un futur Commencement. Cependant, pour hors du temps que soit ce temps, il n'en est pas moins soumis à une grande rigueur et à de strictes mesures. C'est en outre un temps d'une densité extrême, car il est celui des récapitulations. Enfin, et avant que d'aborder ce qu'en révèle expressément la Bible, disons encore que c'est un temps de CONFUSION.
Cette confusion, chacun de nous, assurément, la reconnaît et la dénonce. Mais peut-être ne perçoit-on pas si aisément son caractère, ni la double nature de son essence.
Comment va se terminer cette première période de guerre et de révolution ? Par la guerre rallumée, effroyable, universelle, mêlée d'une révolution universelle, à laquelle nous prépare ce que nous voyons déjà : la contestation universelle.
Hélas ! hélas ! hélas ! Peu à peu, sans presque s'en apercevoir, le monde passera de la paix de l'Église dans la paix
de l'Antéchrist.
L'Antéchrist sera un être éminemment séducteur. Et que si ces jours-là n'étaient abrégés, les élus eux-mêmes, nous enseigne l'Ecriture, courraient grand risque d'être séduits.
Le Christ, c'était Dieu qui se fit homme. L'Antéchrist, ce sera l'homme qui se fera Dieu. Et sans doute, à partir de l'Evangile. Mais à condition que Jésus soit nié HISTORIQUEMENT. Il lui va falloir tout d'abord procéder à la « DÉSINCARNATION » du Verbe. Cette théologie-là, apparemment la théologie de l'Antéchrist, est déjà fort élaborée.
Et telle est, sans doute, la surnaturelle opportunité qui engagea la Vierge Marie, lors de la plus complète de ses apparitions eschatologiques, de choisir l'humble bourgade de Fatima. Or Fatima, seul nom de cette sorte qu'assurément il y ait en chrétienté, est le nom de la fille du Prophète de l'Islam. De même Paul VI, ce pape dont les actions ont un tour si suprêmement eschatologique, s'en est allé tout d'abord vers les frères de l'Eglise en Abraham, Israël et Ismaël, les Juifs et les Arabes, puis vers les religions de l'Orient, enfin à l'O.N.U., temple de l'irreligion, mais où se trouvaient réunis tous les peuples de la terre, afin qu'ils puissent entendre, de la bouche même du Vicaire du Christ, le solennel avertissement eschatologique si nettement formulé en saint Matthieu :
La parole du Royaume sera proclamée à la face de tous les peuples : ALORS VIENDRA LA FIN.
[L'antéchrist contre Marie]
Mais ici, où l'exercice de la foi demeure encore permis, le Dragon s'applique à la pervertir.
Or, il y a un signe qui ne trompe pas sur la pureté de la foi de ceux qui en ont reçu, avec le dépôt, la charge de l'enseigner. Et c'est la fidélité à Marie. Pour autant qu'ils l'oublient, en minimisent le rôle, voire, tout simplement, la rejettent, ils se font — oh ! très inconsciemment pour la plupart - les alliés de l'Ennemi. Ils entrent dans le combat de la Femme et du Dragon, renforçant la puissance de Satan par l'affaiblissement de Marie.
Car, encore une fois : ce n'est pas entre le Christ et Satan que se fait l'affrontement, mais entre Celle, la plus petite, mais qui avait dit :
Je suis la Servante du Seigneur,
Et l'Autre, le plus grand, qui avait jeté à la face de Dieu : Non serviam !
Le Satan, l'Adversaire, ayant enfin réussi à convaincre les hommes de devoir vider la religion de son essence surnaturelle, la détournant d'un Dieu considéré dans sa transcendance et dans le mystère de son incarnation rédemptrice, doit se résoudre, en un premier temps, à se faire nier lui-même, afin que son propre mystère — Mystère d'iniquité — n'apparaisse point comme l'ombre — et donc le témoignage — de la présence de Dieu.
Alors, parvenus au point où nous sommes, à ce stade extrême du naturalisme, le pape s'oblige à proclamer l'enseignement de l'Ecriture touchant le Diable et à dénoncer le joug insidieux que le Prince de ce monde fait pour lors peser sur le monde. Mais, dans l'Eglise, ceux qui en sont devenus les maîtres effectifs, parce qu'ils détiennent les chaires et disposent de tous les instruments modernes de diffusion de la parole, déplorant qu'un pape s'attarde à ces vieilleries, se gardent bien de faire écho à ses avertissements.
Or, cette négation du mal, en tant que péché, et du Prince de ce monde, en tant qu'être réel, sont l'étape ultime par laquelle Satan doit passer avant son affirmation et sa « manifestation ». Alors, il se présentera devant les hommes, et ceux-ci l'acclameront comme sauveur et messie. Ces jours ont été prophétisés :
Je suis venu au nom du Père, et vous ne me recevez pas ; mais qu'un autre vienne en son propre nom, et vous le recevrez ! (Jean 5, 43)
Il sera celui qui s'élève au-dessus de tout ce qui est appelé Dieu ou est objet de culte, allant jusqu'à siéger dans le sanctuaire de Dieu, et de lui-même se proclamant Dieu !
Quant à sa venue, à lui, l'Impie, elle se fera par l'action de Satan, accompagnée de toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges trompeurs ; et aussi par toutes les séductions de l'iniquité, pour tous ceux qui se vouent à la perdition et qui se détournent de l'amour de la vérité qui les eût sauvés.
Quant à l'image de la Bête, pour laquelle seront « mis à mort tous ceux qui refuseront de l'adorer ». (Ap. 13, 15), l'Apocalypse nous affirme qu'elle sera animée et aura pouvoir de parler. Sans qu'il nous soit présentement possible de savoir de quelle sorte sera cette image et comment elle parlera, soyons assurés que cela se réalisera de la manière la plus rigoureuse. Mais aussi, n'en doutons pas, de la plus insidieuse, en sorte que beaucoup seront abusés. En effet, ne savons-nous pas que les saints eux-mêmes, en ce temps-là, courront le risque de succomber à la séduction ?
L'iniquité, c'est Babylone, c'est la cité des hommes qui se détournent du Ciel pour ne plus regarder que la terre.
La Cité de Dieu a pour base temporelle une loi éternelle. La cité des hommes a aussi une loi, fonction des temps et des moments. La loi de Dieu fut définitivement exprimée par Jésus et consignée dans les Evangiles. Mais, pour les hommes qui ont rejeté Dieu, la loi qui leur permet d'édifier au mieux la cité des hommes est pour lors, et sans conteste, le Marxisme. Pour qui s'est enfin libéré du joug de cette chimère qu'était Dieu, il y a là, en effet, tous les éléments nécessaires à l'érection d'une solide cité. Une cité qui se propose le bonheur de l'humanité dans la paix et la justice. (Que si, bien au contraire, ce soit là que se trouve la chimère, ce n'est pas le lieu d'en débattre.)
Avant cette paix promise, la guerre est, bien sûr, inévitable. On admet cette fatalité ; on se soumet à sa nécessité. Comment, en effet, autrement que par la violence, renverser ce qui met obstacle à l'établissement de cette terre nouvelle, enfin lavée de la superstition, sans autres cieux que les infinies profondeurs cosmiques ?
Voilà donc l'humanité libérée de l'illusion du Ciel métaphysique et toute tendue désormais à parfaire l'harmonie d'un monde bien solide et bien concret. Et c'est en cela, justement, que réside le mystère d'iniquité, projection en
formes durcies du mystère de l'aérienne et spirituelle Jérusalem.
L'avertissement a été vain. Nous sommes aujourd'hui les témoins de la séduction qui a conduit les clercs, et par eux les fidèles, à cette première désolation de l'Abomination.
Alors, le naturalisme est entré dans l'Eglise. La divine et verticale transcendance s'est écroulée dans l'humaine et horizontale immanence. Le Christ, Homme-Dieu, est descendu au rang du plus élevé des hommes.
Et telle est la première séduction, propre au temps de l'Antéchrist-Légion, pour les égarés chez qui l'AMOUR DE LA VÉRITÉ qui les eût sauvés, n'a point de place. Alors Dieu leur envoie une force d'erreur, qui les porte à croire au mensonge, afin que soient jugés ceux qui n'auront pas cru à la vérite, mais AURONT ACCUEILLI L'INIQUITÉ. (II Thess. 2, 10-12).
Lui, parce qu'on le sait l'être d'abomination, on l'imagine sous des traits abominables. Mais, alors, on le reconnaîtrait ! Et qui donc irait vers lui, sinon le nombre infime des pervers ? Or, il est dit que si Dieu n'abrégeait les jours de la séduction, les élus eux-mêmes risqueraient d'être séduits. Et comment le seraient-ils, sinon que l'Antéchrist, lui qui prendra le visage de l'Agneau, ressemblera au Christ. Mais ses paroles seront celles du Dragon.
C'est alors que le Fils de perdition, celui qui s'oppose et qui s'élève au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou qui reçoit un culte, ira jusqu'à siéger dans le temple de Dieu, en proclamant être lui-même Dieu. (II. Thess. 1, 4)
C'est le Père qui me rend témoignage. a dit le Christ.
C'est moi qui me rends témoignage. dira l'Antéchrist.