Les séducteurs cherchent à recevoir une bonne image d'eux-mêmes.
Le pervers ne supporte pas la communication. C'est quand la victime tente de communiquer que son jeu apparaît au grand jour.
S'il doit justifier sa haine, il invoque une persécution du fait de la victime même. Il se dit être en état de légitime défense. Il devient le persécuté.
C'est un paranoïaque. Tout ce qui ne va pas est la faute des autres, qui sont unis dans un projet contre lui.
Par un phénomène de projection, sa haine est à la mesure de la haine qu'il s'imagine que la victime lui porte.
La victime est coupable, en permanence, d'un délit d'intention.
Son but est d'accentuer les défauts de l'autre pour le déstabiliser, mais cette accentuation est hors communication. Tout est « coup bas ».
En réalité le pervers est jaloux de ce que la victime possède et que lui n'a pas. Alors il la dévalorise pour que ses défauts soient plus vus que ses qualités.
Le pervers agit de façon déguisée, froide, comme s'il énonçait des faits, des vérités. Si la victime réagit de façon plus ou moins violente, c'est elle qui devient l'agresseuse.
C'est une violence fermée, cachée, aucun des acteurs n'en parle à l'extérieur.
Quand la victime réagit, l'agresseur se pose alors en victime, la culpabilité de la victime réelle l'empêche alors de réagir.
Il y a deux phases :
- Phase d'emprise : on cherche à inhiber la pensée de la victime.
- La victime réagit : on provoque alors en elle des sentiments, des actes, des réactions, par des mécanismes d'injonction.
Le pervers essaie de pousser la victime à agir contre lui pour ensuite la dénoncer comme « mauvaise ». Ce qui importe, c'est que la victime paraisse responsable de ce qui lui arrive. L'agresseur se sert d'une faille de l'autre : une tendance dépressive, hystérique ou caractérielle, pour le pousser à la caricature et l'amener à se discréditer lui-même...
Le pervers cherche à injecter en l'autre ce qui est mauvais en lui. « Corrompre » est son but suprême.
Leur force de destruction tient beaucoup à la propagande qu'ils font pour démontrer à l'entourage à quel point l'agressé est « mauvais », et qu'il est donc normal de s'en prendre à lui.
Ne pas emmener les autres dans le registre de la violence est un échec pour le pervers. C'est donc le seul moyen d'enrayer le processus de propagation de la perversité.
L'individu normal peut subir des phases de perversité et de haine, mais chez lui elles sont suivies de remords et de regrets. Le pervers « assume » son unité dans le conflit interne (névrose), puisqu'il n'y a pas de culpabilité.
Nous sommes tous plus ou moins pervers, et souvent pour se défendre, mais le pervers narcissique se bâtit avec sa perversion.
Les traits narcissiques (égocentrisme, besoin d'admiration, intolérance à la critique), sont plus ou moins partagés par tous, mais ne sont pas pour autant pathologiques (conflictuels).
La projection est un processus de défense qui consiste à mettre au crédit d'autrui toutes les difficultés, tous les échecs, pour ne pas se remettre en cause. C'est de l'irresponsabilité. Le pervers escamote la douleur psychique et la transforme en négativité.
Le narcissique veut se voir dans un miroir, comme une coque vide, qu'il cherche à remplir « en apparence » de multiples facettes prises chez les autres, mais qu'il n'arrive pas à faire mûrir en lui.
Y compris au niveau émotif. Il n'a pas d'émotions, il les mime. Mais il ne s'en rend pas compte. S'il se rend compte de son vide, il est sauvé.
Le pervers n'affronte pas ce vide, le non-pervers l'affronte.
Il tente de se remplir des qualités des autres, en les imitant, ou au pire en détruisant celles des autres, en espérant que cela les fera apparaître chez lui.
Son raisonnement : « si les autres sont nuls, alors je suis meilleur qu'eux. ».
Il faut donc critiquer. Ils cassent tout enthousiasme autour d'eux.
La prise de pouvoir chez les paranoïaques se fait par la force tandis que celle des pervers se fait par la séduction.
La victime des pervers est innocente. Pourtant, même les témoins de l'agression la soupçonnent. Elle a parfois le tort d'être trop lucide.
La faille dans laquelle s'insinuent souvent les pervers : la dévalorisation et la culpabilité.
La victime est elle-même narcissique, et à tendance à se dépenser pour plaire, elle en fait trop, en « montre » trop de ses joies, etc. L'autre veut prendre. La rencontre est idéale.
Les victimes sont souvent très lucides. Elles « voient » ce qui se passe. C'est quand elles commencent à parler qu'elles sont le plus dangereuses.
Le pervers est conscient de sa malveillance et la cultive. Le mieux est de se taire face à des attaques souvent mensongères et de mauvaise foi. Répondre, c'est s'embourber.
Mieux vaut une bonne crise, une campagne de réhabilitation de soi et le dévoilement des pratiques du pervers. On devient alors l'agresseur, mais il faut l'assumer si l'on souhaite un retour à une situation normale.
Les armes du pervers : dénigrement, dévalorisation, mise à l'écart.
A l'agression, il faut répondre avec humour et ne pas rentrer dans le jeu de l'agressivité. De plus, il faut être irréprochable. Il faut surtout garder son sang froid, apprendre à ne pas réagir aux provocations de l'agresseur. Ce qui est difficile, surtout si la victime a été choisie pour son impulsivité. Elle doit apprendre à se calmer et attendre son heure.
Il n'est pas mauvais que, par un renversement, la victime inquiète son agresseur.