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Le procès d'Arnaud Mussy, du Néo-Phare, en 2004, fut considéré comme la première application de la loi About-Picard sur la manipulation mentale ou « sujétion psychologique »

Manipulation mentale et lavage de cerveau sont traités dans deux articles différents de Wikipedia, mais le passage de l'un à l'autre ne semble être que de dégrés.
 

Manipulation mentale
 

Méthode délibérément mise en oeuvre pour contrôler ou influencer la pensée, les choix, les actions d'une personne, via un rapport de force ou d'influence.
 

Les méthodes utilisées faussent ou orientent la perception de la réalité de l'interlocuteur en usant d'un rapport de séduction, de suggestion, de persuasion ou de soumission non volontaire ou consentie.
 

"La manipulation consiste à construire une image du réel qui a l'air d'être le réel". Philippe Breton
 

La manipulation va de la ruse à toutes les formes de mensonges possibles.
 

Elle conduit à prendre le pouvoir sur le psychisme.
 

C'est "la modification de l'état mental de l'individu par un autre, dans le dessein de lui faire faire quelque chose". Ce qu'on peut résumer dans la formule :"consentement fabriqué".
 

Différence avec l'influence : La motivation et la force exercée y sont transparentes. Alors que la manipulation est trompeuse et sans avantage pour la personne manipulée.
 

 
 

Définition en psychologie : action secrète sur une personne ou un groupe de personnes.
 

Tout l'art de la manipulation consiste à priver le manipulé de sa liberté sans qu'il s'en rende compte, et qu'il soit persuadé d'être libre.
 

La manipulation consiste à "rentrer par effraction dans l'esprit de quelqu'un pour y déposer une opinion ou provoquer un comportement, sans que ce quelqu'un sache qu'il y a eu effraction".
 

 
 

Le premier terme utilisé pour parler de manipulation est "ruse" (métis). C'était une habileté technique permettant de surmonter les problèmes. Il n'y avait pas de dimension psychologique.
 

Dans l'Antiquité, la ruse et la rhétorique étaient des qualités importantes en politique. Au Moyen-Age apparaissent les mots "manigance" puis "imposture" ou la domination de l'autre est recherchée.
 

La démocratie ouvre tout droit à la manipulation des masses à faire voter et consommer.
 

On parle enfin de manipulation mentale et de lavage de cerveau, pour décrire les méthodes soviétiques, CIA, projet MJK-ultra, sectes et religions.
 

Selon certains auteurs, le concept de manipulation manque de rigueur scientifique et d'approche critique.
 

 
 

 
 

Fonctionnement
 

Elle réduit à néant la liberté sans se dévoiler, en identifiant la résistance à vaincre puis en construisant un message artificiel pour s'imposer. Elle s'oppose alors à l'argumentation qui dévoile à la fois son but et sa méthode.
 

Elle joue sur les besoins fondamentaux d'appartenance et de reconnaissance. Elle fait en sorte que le manipulé préfère, dans le doute sur ce qui est demandé, suivre les autres plutôt que rester seul.
 

Autre levier : L'engagement : conséquence du besoin de cohérence, c'est-à-dire du comportement social qui pousse à continuer dans les voies dans lesquelles on s'est engagé, par souci de continuité et de stabilité. Dans ce contexte, le manipulateur orientera les choix de la personne en prenant en compte les engagements pris tout en laissant au manipulé l'illusion du libre-arbitre. Sans quoi il provoquerait la rebelion.
 

 
 

La mise en scène est préparatoire à la manipulation.
 

Exemple de manipulation : procéder par étapes pour faire accepter une action, en utilisant le principe de cohérence.
 

 
 

 
 

Sectes
 

La manipulation mentale est associée au travail des sectes. On parle aussi dans ce contexte de "mind contrôl" (contrôle mental).
 

Pour Abgrall, pas de "secte" sans "manipulation mentale".
 

La secte fait plus appel à l'émotion qu'à la raison. Elle cherche à répondre aux doutes et aux peurs (fin du monde), à quoi elle ajoute un "matraquage d'amour".
 

L'adepte est doublement victime, car il subit la manipulation et l'impose à son tour aux autres.
 

 
 

 
 

Manipulation par la terreur
 

En terrorisant quelqu'un on arrête sa pensée. il peut alors tomber dans tous les pièges. Il a été montré que cette technique ne fonctionnait qu'un temps.
 

 
 

 
 

Psychothérapies
 

Pour Tobie Nathan, les sectes sont en gros des organisations thérapeutiques. Elles cherchent à créer un être nouveau : toute psychothérapie peut alors mener à une dérive.
 

 
 

 
 

Création de la perception
 

Recouvre toutes les actions consistant à fournir / camoufler une information sélectionnée pour influencer émotions, motivations, raisonnements...
 


 
 

 
 

Lavage de cerveau
 

Lavage de cerveau : on recrée une personnalité en recréant une mémoire, par l'usage de drogues et divers traitements. Il y a manipulation car la victime ne s'en rend pas compte. Tous les sentiments et les croyances peuvent être remodelés.
 

Idée de "purification". Pour faire renier toutes les croyances passées. On agit directement et réellement sur le cerveau : tortures psychologiques, drogues, slogans, électrochocs, messages sonores ou répétitifs
 

Exemples de méthodes :
 

- Tortures, amabilités, menaces...
 

- Tortures, enseignement et propagandes
 

- Suralimentation, chaleur humaine
 

- Drogues
 

A la fin, les victimes elles-mêmes finissent par exagérer leurs erreurs ou inventions mises dans la tête (exemple des procès soviétiques).
 

 
 

 
 

Soviétiques
 

URSS :
 

Les pays de l'Est communiste le pratiquaient dans des "centres psychiatriques" pour soigner les "dissidents", appelées des "schizophrènes", ou dans les goulags. Ceux qui acceptaient de se faire "réformer la pensée", voyaient leur peine réduite, ou commuée en "assignation à résidence".
 

Le journal l'Humanité en France était complaisante et relayait le bien-fondé de ces pratiques. Ceci depuis les années 30 jusqu'aux années 80. Les centres étaient de "doux établissements de soins", les goulags, des "centres d'aide par le travail", proches des "colonies de vacances", d'ailleurs communistes elles aussi.
 

Prison de Pitesti (Roumanie) :
 

Tortures psychiques : privation de sommeil, eau et nourriture, électrocution, quasi-noyades, obligation d'ingérer des excréments, soumission à des températures extrêmes, viols, coups, piqures sous les ongles, injections de substances chimiques...
 

Tortures psychiques : humiliations, manipulations, chantages affectifs, menaces sur la famille...
 

Ce : quotidiennement.
 

Cette prison avait pour but de rééduquer complètement les détenus politiques (étudiants, religieux, membres de partis dissidents, juifs sionistes...)
 

Les objectifs de l' "expérience" étaient :
 

- abandon de leurs convictions politiques ou religieuses
 

- altération de la personnalité jusqu'à obéissance absolue
 

- obtention de dénonciations de la part des "purifiés".
 

Lorsque l'expérience réussissait, le détenu n'était plus capable que de répéter les slogans de la langue de bois du parti. Il pouvait alors être libéré. Sinon, le détenu était transféré dans un autre camp, où la mortalité était importante. On estime à 12 000 le nombre de détenus qui sont passé par ces camps en 40 ans.
 

Le but des souffrances durant le lavage de cerveau est de faire en sorte que la personne ne puisse plus penser clairement. Elle est alors plus facile à presser, suggestionner.
 

 
 

 
 

Faux souvenirs et TCC
 
 

Certaines thérapies proposent l'oubli du passé. Ce qu'on pourrait apparenter à un lavage de cerveau.
 

Les faux souvenirs sont assez faciles à créer. Surtout lorsque l'influenceur bénéficie d'une aura "scientifique", ou qu'il a des titres.
 

Il dit : "Mais si... tes parents ont raconté que.. il y avait des témoins... des photos... "et la personne finit par se souvenir.
 

Une étude montre comment le fait de poser des questions de façon habile, peut carrément modeler des témoignages.
 

Les TCC "restructurent" l'information. Il y a des thérapies pour oublier, par l'hypnose : on dés-ancre ce qui était trop ancré, ce à quoi on donnait trop de valeur (disproportionnée, et donc affectant la "clarté" d'une pensée "rationnelle"). On a accusé les TCC d'être du lavage de cerveau.
 

 
 

 
 


 CIA :
 

"Le meilleur agent est l'agent qui ne sait pas qu'il est un agent".
 

Ont également fait des expériences. Il y a des témoignages :
 

Une femme fut traitée par des électrochocs et des messages répétitifs. Elle oublie tout et retombe en enfance. Sa mémoire est effacée. Des années après, âgée, elle reconnait à peine sa propre fille, sur des photos prises à l'époque des faits.
 

Le Dr Cameron, psychiatre travaillant pour la CIA, pratiquait ce qu'ils appelaient la "restructuration", c'est-à-dire l'effacement de la mémoire du patient, pour mieux le reconstruire. il "coupe le passé" de la personne.
 

Une autre personne dit avoir, dans le cadre d'une "thérapie" contre des douleurs au visage, subit des électrochocs très puissants. Idem : au bout de quelques semaines, elle retombe en enfance, jusqu'au point de devenir incontinente.
 

Le Dr Cameron dit être allé aussi loin qu'il avait pu, pour la CIA.
 

C'est en 1977, que le New-York Times, révèle le projet MK ultra, lancé fin des années 50. La CIA y finance des expériences de lavages de cerveaux, effectuées dans différents hôpitaux américains.
 

MK est le sigle pour MonarK en allemand. Le papillon est choisi parce qu'il représente la métamorphose.
 

 
 

En 1980, un autre journal révèle des détails.
 

Une personne témoigne : elle fut gardée endormie dans son sommeil pendant 23 jours. Pendant qu'elle dormait, elle était bombardée d'électrochocs.
 

Une autre a dû prendre jusqu'à 40 pilules par jour, en plus des électrochocs.
 

Tous ces gens faisaient confiance au Dr. Cameron, qui avait une très grande réputation aux Etats-Unis.
 

Une femme, non traitée, mais qui fut témoin, indique avoir vu deux types de patients :
 - des légumes inertes ne pouvant plus réagir.
 - des gens terrifiés quand le Dr arrivait.
 

9 personnes ont porté plainte contre la CIA, qui a conclu une entente avec eux, en leur versant à chacun : 80 000 $. Le Gouvernement canadien, où une partie des expériences eut lieu, indemnise les personnes qui furent ramenées à un état infantile, jusqu'à 100 000 $.
 

Le fille d'une personne "déstructurée" témoigne : à son retour de l'hôpital, sa mère était absente, sur le plan émotif et intellectuel, ses relations familiales irrémédiablement altérées et complètement déséquilibrée.
 

Un fils dont le père a été détruit, demande à sa mère pourquoi elle avait laissé faire cela. Réponse : c'était dans les années 50. Le médecin était considéré comme un dieu.