Guénon parle de "spiritualité à rebours". C'est une pensée qui en se servant des mots et noms de la spiritualité traditionnelle, conduisenten fait à une pensée matérialiste.
Exemple : Jung
Ceci rentre dans le cadre des contrefaçons de la fin des temps.
A rebours signifie "révolution inversée". De plus elle se reconnait à son caractère. Sa méthode est l'équivoque.
Exemple :
"Par la théorie de l’« inconscient collectif », on croit pouvoir expliquer le fait que le symbole est « antérieur à la pensée individuelle » et qu’il la dépasse ; la véritable question, qu’on ne semble même pas se poser, serait de savoir dans quelle direction il la dépasse, si c’est par en bas comme paraîtrait l’indiquer cet appel au prétendu « inconscient », ou par en haut comme l’affirment au contraire expressément toutes les doctrines traditionnelles. Nous avons relevé dans un article récent une phrase où cette confusion apparaît aussi clairement que possible : « L’interprétation des symboles… est la porte ouverte sur le Grand Tout, c’est-à-dire le chemin qui conduit vers la lumière totale à travers le dédale des bas-fonds obscurs de notre individu. » Il y a malheureusement bien des chances pour que, en s’égarant dans ces « bas-fonds obscurs », on arrive à tout autre chose qu’à la « lumière totale » ; remarquons aussi la dangereuse équivoque du « Grand Tout », qui, comme la « conscience cosmique » dans laquelle certains aspirent à se fondre, ne peut être ici rien de plus ni d’autre que le psychisme diffus des régions les plus inférieures du monde subtil ; et c’est ainsi que l’interprétation psychanalytique des symboles et leur interprétation traditionnelle conduisent en réalité à des fins diamétralement opposées."
Symboles de la science sacrée
CONTRE-TRADITION. L'antitradition* ayant plongé le monde dans une atmosphère de matérialisme* généralisé, les forces psychiques les plus inférieures n'ont pas manqué de resurgir sous les apparences de ce que René Guénon nomme la « contre- tradition », « contre-tradition » qui est une forme parodique particulièrement redoutable de spiritualité* dévoyée et contrefaite, une authentique « spiritualité à rebours » qui, « naturellement, n'est qu'une parodie de la spiritualité, qu'elle imite pour ainsi dire en sens inverse, de sorte qu'elle paraît en être le contraire même ». Cette inversion n'est d'ailleurs pas à imaginer comme étant une sorte de principe opposé correspondant à la vraie spiritualité, « cette « spiritualité à rebours » n'est, à vrai dire, qu'une fausse spiritualité, fausse même au degré le plus extrême qui se puisse concevoir ». Il s'agit en réalité d'un déchaînement déréglé du psychique aboutissant à cette prétendue « ère nouvelle », ce « nouvel âge » ; forme dégradé de « renouveau spirituel » dans lequel « on s'efforce par tous les moyens de faire entrer l'humanité actuelle (...)».
La Tradition* avait parfaitement prévu cette situation, et la dénonciation des « faux prophètes » et autres « faiseurs de miracles » fait l'objet, comme on le sait, de nombreux avertissements dans toutes les écritures sacrées et en particulier dans les Évangiles (Matthieu, XXIV, 24). Ce qui est d'ailleurs l'occasion pour Guénon de nous rappeler, fort à propos, que les « phénomènes ne prouvent absolument rien quant à la vérité d'une doctrine ou d'un enseignement quelconque, que c'est là le domaine par excellence de la « grande illusion (...) ». À ce titre, il n'est pas surprenant de voir Guénon souligner que le règne de la « Contre-tradition est, très exactement, ce qui est désigné comme le « règne de l'Antéchrist ».
Règne de l'Antéchrist qui réunit et regroupe toutes les forces de la Contre-tradition dans « une fausse « restauration » spirituelle, une sorte de réintroduction de la qualité en toutes choses, mais d'une qualité* prise au rebours de sa valeur légitime et normale » qui s'accompagnera d'une dissolution* et désintégration qui réaliseront l'inverse de l'effacement du « moi » de-vant le « Soi* », ou, en d'autre termes, la confusion « dans le « chaos* » au lieu de la fusion dans l'Unité* principielle ».
(Le Règne de la quantité et les signes des temps, ch. XXXVIII, « De l'antitradition à la contre-tradition », ch. XXXIX, « La grande parodie ou la spiritualité à rebours ».)
Voir Contre-initiation, Dissolution
Dictionnaire de Réné Guénon
Burlesque : Parodie dont le propos est de travestir de manière comique une image noble, par des héros, des actions et des propos qui se révèlent au bout du compte vulgaires et bas
Parodie : Prendre les éléments d'un style ou d'une œuvre en les tordant pour s'en moquer. Texte, ouvrage qui, à des fins satiriques ou comiques, imite en la tournant en ridicule, une partie ou la totalité d'une oeuvre sérieuse connue.
"Sator de rire".