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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Les Samaritains - Encyclopédie théologique de l'Abbé Migne

SAMARITAINS.

Après la mort de Salomon, son fils Roboam monta sur le trône. Les anciens d'Israël vinrent le trouver à Sichem et le supplièrent de dégrever le peuple des impôts dont son père l'avait accablé. Mais Roboam demeura sourd à leurs remontrances, et les menaça même d'aggraver le joug qui pesait sur eux. Il s'ensuivit une sédition. Un grand officier de la tribu d'Ephraïm, nommé Jéroboam, profita du mécontentement général pour s'élever au souverain pouvoir, et il réussit à entraîner dans son parti dix tribus sur les douze qui composaient la nation. Roboam s'enfuit à Jérusalem, où il fut reconnu par Juda et Benjamin, tandis que les dix autres tribus proclamèrent Jéroboam, leur roi, et celui-ci fixa d'abord sa résidence à Sichem. C'est ainsi que la postérité de Jacob se divisa en deux royaumes qui ne se réunirent plus, et que l'on distingua sous les noms de royaume de Juda et de royaume d'Israël.

La séparation politique ne tarda pas à être suivie d'un schisme dans la religion. Comme il n'y avait dans toute la nation qu'un seul temple, dans lequel on pût s'acquitter des obligations imposées par la loi, dans les fêtes solennelles et à certaines circonstances importantes de la vie, et que ce temple se trouvait dans la capitale du pays ennemi, Jéroboam craignit que si le peuple continuait de se rendre à Jérusalem pour y adorer Dieu et y offrir des sacrifices, ses sujets ne retournassent peu à peu à l'unité. Alors il résolut de modifier le culte ou plutôt de le changer tout à fait. Il chassa de ses Etats les prêtres et les lévites répandus en grand nombre dans son royaume, et les contraignit de se réfugier dans le royaume de Juda puis il choisit des prêtres indifféremment dans les autres tribus. Ensuite, tirant parti de la propension qu'avait le peuple à adorer des objets sensibles et à participer à l'idolâtrie des peuples voisins, il fit fondre deux veaux d'or, et fit placer l'un à Dan, l'autre à Béthel, aux deux extrémités de son empire; il érigea des autels à d'autres divinités sur les hauteurs ; et il donna ces dieux pour ceux qui avaient retiré leurs ancêtres de la servitude d'Egypte. Cependant il conserva de la loi de Moïse tout ce qui ne pouvait gêner ce nouveau système, ou bien il l'interpréta à son gré. Il retint donc les fêtes aux époques assignées ; mais au lieu de se rendre à Jérusalem, on se transportait, pour les cérémonies du culte, soit à Dan, soit à Béthel ou Bersabée, afin d'y adorer les veaux d'or. Ces impiétés engagèrent un assez grand nombre d'Israélites à quitter le pays, pour se retirer dans la terre de Juda et rentrer sous l'obéissance du fils de Salomon. C'est ainsi que le schisme fut consommé. Amri, l'un des successeurs de Jéroboam, ayant acheté la montagne de Schomron, y construisit la ville de Samarie et en lit le siège de son empire. C'est de là que les Israélites dissidents furent plus tard appelés Samaritains. Deux cent cinquante-huit ans après le schisme, Osée, roi d'Israël fut vaincu par Salmapasar, roi d'Assyrie, et les dix tribus emmenées captives et dispersées en différentes contrées. Pour les remplacer, Salmanasar envoya à Samarie une colonie composée de Babyloniens, de Cuthéens et d'autres habitants de la Chaldée ; ils se mêlèrent au petit nombre d'Israélites demeurés dans la contrée, et confondirent le culte de Jéhova avec celui de leurs divinités particulières. Sur leur demande, le roi d'Assyrie leur envoya un des prêtres emmenés captifs, qui leur enseigna a manière d'honorer le vrai Dieu ; mais leur culte fut longtemps hybride, étant moitié juif et moitié païen. C'est ce peuple que l'on appelle proprement les Samaritains, et c'est à une femme de cette nation que Jésus-Christ s'entretint sur le bord du puits de Jacob, non loin de la ville de Sichar ou Sichem, dont un certain nombre d'habitants crurent à sa parole.

Ce peuple subsiste encore aujourd'hui, mais en très petit nombre, et il conserve toujours la même antipathie pour les Juifs. Leur chef-lieu est Naplouse, où ils sont réduits à quelques familles. Auprès de la ville sont les montagnes de Garizim et d'Hébal, sur lesquelles Moïse fit prononcer les bénédictions pour les observateurs de la loi, et les malédictions pour les infracteurs. La première est leur montagne sainte ; c'est là qu'ils se rendent tous les ans, dans la fête de Pâques, après avoir fait dans la synagogue le sacrifice d'un agneau. Ils ont aussi les autres fêtes consignées dans la loi de Moïse, ils observent le sabbat, pratiquent la circoncision, et attendent le Messie mais ils éprouvent une égale répulsion pour tous les Juifs, tant Rabbanites que Caraïtes. Ce passage de l'Evangile : "Les juifs n'ont point de commerce avec les Samaritains", est encore aussi vrai aujourd'hui qu'au temps de Jésus-Christ.

Les Samaritains ne connaissent de la Bible et n'admettent que le Pentateuque, écrit en hébreu, mais avec d'anciens caractères que l'on appelle samaritains. Leur exemplaire est très précieux, en ce qu'il prouve l'authenticité de ceux que nous ont transmis les Juifs. Car celui des Samaritains est assurément antérieur au schisme, et sans doute celui que leur apporta le prêtre envoyé par le roi d'Assyrie; ces deux peuples étaient trop ennemis en politique et en religion pour se rien emprunter mutuellement. Cependant, en confrontant les deux textes, on trouve des variantes nombreuses, quelquefois importantes, et dont les exégètes peuvent tirer beaucoup de parti pour élucider certains passages obscurs, car en général le texte samaritain est plus pur que le texte hébreu. Cependant on y remarque quelques additions et corrections qui ont sans doute été opérées à dessein et pour justifier le schisme.

Plusieurs chrétiens d'Europe ont cherché à se mettre en communication avec les Samaritains du Levant et en ont reçu des réponses. Mais bien que ces réponses soient loin d'avoir répondu à toutes les questions proposées et résolu tous les doutes, il n'en demeure pas moins avéré que les Samaritains ne sont pas idolâtres, comme on les en accusait, mais qu'ils observent fidèlement la loi de Moïse, tout en anathématisant les autres Juifs.