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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Les saducéens - Encyclopédie théologique de l'Abbé Migne

SADUCEENS

Hérétiques juifs qui commencèrent à répandre leur doctrine environ 260 ans avant Jésus-Christ. Leur nom vient de l'hébreu sadoc, qui signifie juste, ou plutôt d'un nommé Sadoc, disciple d'Antigone, qui avait succédé à Simon le Juste, grand prêtre des Juifs. Cet Antigone fut chef d'une secte particulière qui, par un excès de spiritualité, enseignait qu'il fallait rendre à Dieu un culte absolument désintéressé. « Ne soyez pas comme des esclaves, disait-il à ses disciples ; n'obéissez point à votre maître simplement en vue des récompenses ; obéissez sans intérêt et sans espérer aucun fruit de vos travaux. Que la crainte du Seigneur soit sur vous. » Ces maximes trouvèrent peu d'adhérents.

Sadoc, son disciple, ne pouvant s'accommoder d'une spiritualité si pure, et ne voulant pas cependant faire scission avec son maître, reçut sa maxime ; mais il l'interpréta dans un sens tout opposé : il en conclut qu'il n'y avait ni peines ni récompenses à attendre dans l'autre vie ; qu'il fallait faire le bien, éviter le mal en celle-ci sans aucune vue de crainte ou d'espérance.

Les Sadducéens étaient les épicuriens du judaïsme. Ils admettaient les saintes Ecritures, du moins les cinq livres de Moïse ; mais ils ne recevaient point la tradition qui en constatait l'authenticité et le sens ; ils s'arrogeaient chacun le droit de les juger et de les interpréter d'après sa raison individuelle. Aussi, du moins avec le temps, finirent-ils par n'admettre, comme les Epicuriens, qu'un Dieu indifférent aux actions humaines ; par nier l'existence des anges, l'immortalité de l'âme, et par conséquent la résurrection, et par ne reconnaître d'autre félicité que celle des sens et de la vie présente. Ils n'étaient pas en grand nombre, ne formaient pas proprement une école, ne divulguaient point leur doctrine ; mais ils comptaient dans leur rang beaucoup de grands personnages ; c'étaient des riches, des heureux du siècle, qui, respectant au dehors la croyance publique, se faisaient chacun dans son coeur une doctrine conforme à ses désirs.

Au IIè siècle avant Jésus-Christ ils formèrent un parti politique constamment opposé aux Pharisiens. Les règnes d'Hyrcan Ier et d'Aristobule Ier furent l'apogée de leur puissance. Nous les voyons, dans l'Evangile, s'unir avec les Pharisiens, leurs antagonistes, pour surprendre Jésus-Christ dans ses paroles et chercher le moyen de le discréditer parmi le peuple pour parvenir à le perdre. On dit qu'il y a encore aujourd'hui des Sadducéens parmi les Juifs ; mais ils sont considérés comme hérétiques, ce qui ne paraît pas avoir eu lieu autrefois.

 

Dans l'Encyclopédie de Diderot :

Les Saducéens différaient aussi des Esséniens et des Pharisiens, sur le libre-arbitre et la prédestination ; car les Esséniens croyaient que tout est prédéterminé dans un enchaînement de causes infaillibles ; et les Pharisiens admettaient la liberté avec la prédestination. Mais les Saducéens, au rapport de Josephe, niaient toute prédestination et soutenaient que Dieu avait fait l'homme maître absolu de ses actions, avec une entière liberté de faire, comme il veut, le bien ou le mal, sans aucune assistance pour l'un, ni aucun empêchement pour l'autre. En un mot, cette opinion saducéenne était précisément la même que fut celle de Pélage parmi les Chrétiens, qu'il n'y a point de secours de Dieu, ni par une grâce prévenante, ni par une grâce assistante ; mais que sans ce secours, chaque homme a eu lui-même le pouvoir d'éviter tout le mal que défend la loi de Dieu, et de faire tout le bien qu'elle ordonne.

La secte des Saducéens était la moins nombreuse de toutes ; mais elle avait pour partisans les gens de la première qualité, ceux qui avaient les premiers emplois de la nation, et les plus riches. Or comme ils périrent tous à la destruction de Jérusalem par les Romains, la secte saducéenne périt avec eux. Il n'en est plus parlé depuis ce temps-là pendant plusieurs siècles ; jusqu'à ce que leur nom ait commencé à revivre, avec quelques modifications, dans les Caraïtes.