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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Création des valeurs (littéraires) par le manque - André Bouguénec

Ce sont les manques qui rendent avides. Le vide rend avide, et dès l'instant où tu es avide de quelque chose, tu es passionné, et tu comprends mieux cette chose, tu essaie de l'attirer, de la comprendre, de l'analyser, de t'intégrer à cette chose. On sait très bien dans la littérature que les bons romans viennent d'auteurs qui ont soufferts au point de vue sentimental, au point de vue familial. Ce sont toujours les manques qui vont réveiller et révéler ces manques, les faire émerger. Et évidemment ils prennent position comme quelque chose de crucial et bien compris justement parce que ça n'existe pas.

Quand vous avez l'amour, quand vous avez de l'argent, quand vous avez tout ce qu'il vous faut, vous comprenez pas ce que c'est. Vous êtes dedans, vous ne vous rendez pas compte que vous êtes comblés. C'est quand vous n'avez pas que vous vous rendez compte que ça vaut énormément.

Ayant les manques, on va bien combler, on va combler avec des valeurs, mieux.

Quand on a la santé, la jeunesse, etc. on ne se rend pas compte. Ce sont les manques qui vont combler l'individu d'une expérience positive. C'est tout le contraire de ce qu'on enseigne. Les syndicats manifestent, mais dans les petites et moyennes entreprises ils s'aperçoivent qu'ils préfèrent être payés à 30 ou 35 heures et faire 39 heures plutôt que d'êtres chômeurs et voir l'entreprise péricliter.

Donc c'est l'expérience qui va créer un effort, un sacrifice ; mais pour eux ce sacrifice leur donne une fierté ; ils deviennent producteurs dans l'usine. C'est grâce à eux que l'usine va tenir parce qu'ils ont accepté en contrepartie un sacrifice. Et tout est comme ça. Les valeurs viennent du manque ou des efforts. Et toute progression vient de là. La progression en intelligence, dans la découverte, ou de l'amélioration d'un style, d'un art, vient de cela, vient de la considération des erreurs. Donc tu essaie de faire mieux. Si on ne remédie pas on n'avance jamais.

Quelqu'un qui continue à faire les mêmes conneries, sans chercher à faire bien évidemment il avancera pas. T'as des peintres, toute leur vie ils ont gâché de la peinture sur des toiles, en kilos et en surfaces ; ils n'ont jamais amélioré leur peinture. Et puis il y en a d'autres qui veulent toujours faire mieux ou diversifier leurs talents. C'est de cela que vient la diversité des hommes.

Il y a le mot paradoxe. C'est le mot paradoxe qui donne la clé de l'intelligence, la clé de l'effort, la clé de l'expérience.

Quand Jésus dit "je suis l'époux, je suis l'épouse", cela devait servir à ceux qui ne rencontraient pas de compagnons, compagnes qui les aideraient à être équilibrés dans la vie. C'est pour cela que la lumière, l'amour du Christ ou du fils de l'homme compense en partie, car dans la force et l'espoir, sachant que notre âme-sœur nous attend quoi qu'il arrive. Mais cela était dans l'Evangile de Thomas.

On peut trouver quelqu'un qui a 50 ans, et le bonheur. A cet âge, on peut rencontrer des femmes rassies, qui ont compris que la vie c'était pas une fantaisie et qu'à cet âge-là on peut faire un couple merveilleux parce que c'est solide et qu'on s'estime.

Robert C. demande à André si le fait d'être seul n'était pas préjudiciable vis-à-vis du couple.

André : Oui mais tout évolue quand même. Même le manque de compagne, c'est déjà une graine qui est en train de lever pour toi. Elle est en potentiel, elle est pas encore corporisée. Mais par le manque même, c'est un potentiel. Parce que tu as envie, tu comprends à quel point c'est précieux, à quel point c'est nécessaire ; et rien que cela met en toi la préciosité de l'autre. Alors que si tu avais eu tout de suite une compagne tu n'aurais pas réalisé combien c'est précieux d'avoir quelqu'un, vivre avec quelqu'un avec qui on échange, avec qui on s'entend, avec qui on supporte les épreuves de la vie, etc. Etre à deux.

Bien sûr il faut avoir des affinités. Tu sais très bien que tu peux pas te mettre avec quelqu'un comme par exemple toi et Sophie, vous pouvez pas être ensemble. C'est une boudeuse. Elle est comme ça elle est comme ça, faut pas lui reprocher non plus mais c'est emmerdant d'avoir des gens susceptibles pour des riens ou qui vous inventent une susceptibilité qui n'existe pas. Alors ça devient infernal tu comprends. Donc il faut quelqu'un suffisamment rassis, de mur, d'intelligent, d'équilibré. Ou de bon sens tout simplement, avec qui on fait sa vie.

Robert C. : Et les enfants ? Jésus n'a pas eu d'enfants (mais une compagne, Marie-Madeleine).

André : Les enfants c'est pas pareil. Il a eu des enfants spirituels qui sont beaucoup plus proches de toi. N'oublie jamais que les parents ne sont que des géniteurs. Des enfants il faut en faire des fils ; tandis que toi tu peux rencontrer quelqu'un, même un être adulte, et qui est vraiment ton enfant, parce que tu t'en occupe et il y a une affection filiale.

On parle de la chair de la chair, mais la chair c'est 39. La véritable chair c'est ce que tu vas donner de ton esprit, de ton coeur.

L'adoption et le sentiment qui en résulte démontre que la chair ne prévaut pas de la qualité, de l'intensité des sentiments parents-enfants. On donne la même chose. Mais il est certain qu'on est bien plus content quand on a mis l'enfant au monde. C'est le fruit de leur amour. D'un couple qui s'est déjà accompli, avec accord de ce qu'il faut donner à un enfant.

Un couple sain peut se retrouver avec un enfant qui rejette tout pour l'évolution de l'enfant ou des parents, "une tête de lard". Combien de parents qui élèvent bien leur enfant et qui se disent finalement : "On a couvé un serpent".

Robert C. exprime un doute la demande de présence que pourraient avoir une femme ou un enfant, amenant un manque de temps pour s'épanouir spirituellement.

André : Tu as raison, dans le sens de cette société-ci qui ne nous permet pas de nous accomplir normalement. C'est-à-dire que aussitôt que, par exemple, on est passé de 39:00 h à 35:00 h en 10 minutes, qu'est-ce qu'ils font les gars ? Ils vont au PMU, ils lisent le journal, ils vont au cinéma ou ils foutent rien, ils vont au bistrot. La bonne femme elle a toujours du boulot à faire, quand elle est mariée, elle se tape le ménage, la cuisine, enfin des tas de choses. Donc il est évident que dans une société divine il y a un temps égal, ou plus ou moins, au temps de travail pour la société et au temps de travail du couple ou pour la famille, mais c'est un travail pour la société qui est un ensemble, un échange spirituel ou intellectuel. Donc tu travailles jamais tout seul.

Le travail dans un atelier fraternel justement est important par le fait même que tout le monde collabore.

De toute façon, il n'existe pas de couple ou famille idéal sans concession. Et ça aussi rentre en compte dans la valeur du couple.

Bon, vous êtes privés, vous voudriez pendant deux ou trois heures [ ? ] un texte. Vous pouvez pas, vous allez faire moins. Mais par ailleurs vous apportez de la vie à votre enfant, dans la conversation, au boulot ou avec des amis. Il faut employer le temps qu'on a avec les moyens qu'on a. Mais si tu récrimines les obligations du foyer, de la famille ou de la vie, à ce moment-là tu te mets en mauvaise condition pour être en paix avec toi-même. Tu fais ce que tu peux avec les moyens que tu as. C'est important.

Et puis en même temps essayer de ne pas perdre son temps dans les bavardages stériles.

Et puis il y a une chose qui n'a l'air de rien, mais 10 minutes de travail tous les jours, ça fait un cumul de travail qu'on n'imagine pas.

Le temps représente le meilleur outil de l'homme, à condition qu'il soit utilisé régulièrement.

Si tu dis :"Ah, je ferais ça le mois prochain, la semaine prochaine", d'abord tu perds l'habitude de l'assiduité à la réflexion, à l'étude, ou au don, à l'échange avec les autres. Alors un petit peu vaut mieux que rien du tout. Sinon tu décroches.

Après cela dépend du boulot que tu as, mais tu peux toujours travailler. Moi j'ai toujours eu un bloc de papier à côté de moi et je prends des notes. Ne rien laisser s'échapper, et on est toujours en activité. La vie c'est du vivant. C'est l'actualisation de ce qu'on lit ou écoute en prenant des notes.

Au boulot, tu dois refuser toute évasion parce que tu dois bien faire ton travail.