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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Prométhée - Encyclopédie théologique de l'abbé Migne

PROMETHEE, personnage célèbre, espèce de demi-dieu, qui est l'objet d'un des mythes les plus antiques de la cosmogonie des Grecs. Voyons d'abord sa légende.

Prométhée était fils de Japet et de Thémis (d'autres nomment sa mère Asie ou Clymène). Il forma l'homme du limon de la terre ; ce fut Minerve qui anima cet ouvrage, et qui lui donna la crainte du lièvre, la finesse du renard, l'orgueil du paon, la férocité du tigre et le courage du lion. Cependant une tradition plus accréditée rapporte que Minerve, admirant la beauté de la statue de chair que Prométhée avait formée, offrit à celui-ci tout ce qui pouvait contribuer à la perfection de son œuvre. Prométhée répondit qu'il désirait voir par lui-même les régions célestes, pour y choisir ce qui conviendrait mieux à la nouvelle créature. Ravi au ciel par la complaisante déesse, il vit que c'était le feu ou le calorique qui animait tous les êtres supérieurs, et emporta ce feu sur la terre. Mais il ne s'en tint pas là : distingué par un esprit adroit et entreprenant, il essaya de tromper Jupiter dans un sacrifice, et d'éprouver ainsi s'il méritait les honneurs divins. Il fit donc tuer deux bœufs, et remplit l'une des deux peaux de la chair, et l'autre des os de ces victimes. Jupiter fut dupe et choisit la dernière. Le dieu, résolu de s'en venger sur tous les hommes, leur ôta l'usage du feu. Mais l'audacieux Prométhée eut recours de nouveau à la sagesse de Minerve, dont les conseils l'avaient dirigé déjà dans la formation de l'homme. Il monta au ciel une seconde fois, s'approcha du char du soleil, y prit le feu céleste, l'enferma dans la tige d'une férule et le rapporta sur la terre. Jupiter, irrité de ce nouvel attentat, voulut abattre l'orgueil du Titan en le rendant lui-même l'artisan de son malheur ; il ordonna à Vulcain de forger une femme douée de toutes les perfections. Les dieux la comblèrent de présents et l'envoyèrent à Prométhée avec une cassette qui renfermait tous les maux. Celui-ci fut assez prudent pour se défier du piège, dont Epiméthée son frère ne sut pas se garantir.

Voy. EPIMETHEE, PANDORE.

Jupiter, outré de ce que Prométhée n'avait pas été dupe de ses artifices, et avait ainsi acquis sur lui une sorte de supériorité, ordonna à Mercure de le conduire sur le mont Caucase et de l'enchainer à un rocher, où un aigle, fils de Typhon et d'Echydna, devait lui ronger éternellement le foie. D'autres disent que ce supplice ne devait durer que 30 000 ans ; Eschyle en réduit la durée à 10 000. Suivant Hésiode, Jupiter n'aurait pas emprunté le ministère de Mercure, il se serait acharné lui-même sur la malheureuse victime, et l'aurait attachée à une colonne inébranlable. Cependant Prométhée finit par être délivré de ses souffrances ; suivant Eschyle, ce Titan qui connaissait l'avenir et avait prédit la chute future du souverain des dieux, se refusa obstinément à lui en révéler l'époque ; Jupiter eu finit avec lui en le foudroyant. Suivant d'autres mythologues, ce fut Hercule qui tua l'aigle dévorant, et mit ainsi fin aux souffrances du créateur de l'homme.

Il existe dans le mythe de Prométhée plusieurs variantes importantes : ainsi Durius de Samos prétend que Prométhée fut chassé du ciel pour avoir aspiré à l'hymen de Minerve ; d'autres avancent qu'il avait présidé à la naissance de cette déesse. Nicandre de Colophon veut que son crime ait été d'avoir persuadé aux hommes de céder aux serpents la faculté de se rajeunir dont les dieux les avaient gratifiés. Enfin il en est qui, bien loin de penser qu'il eût méprisé Pandore, assurent qu'il en avait abusé, après que son frère l'eut épousée.

Quoi qu'il en soit, et quelque dénaturé qu'ait été ce mythe dans la suite des âges, nous y retrouvons de précieux restes des traditions primitives : la formation du premier homme du limon de la terre à l'aide de la sagesse divine ; son animation par une essence céleste ; son audace qui le porte à vouloir pénétrer dans le sein de la divinité et s'égaler à elle ; l'intervention malheureuse d'une première femme ; le châtiment de l'homme, sa réhabilitation future, etc. Mais les rôles sont souvent confondus dans la légende grecque ; car Prométhée y apparaît tour à tour et comme Dieu et comme homme, et ce n'est pas ce que la légende a de moins merveilleux. Des savants, qui ont étudié attentivement Prométhée d'Eschyle le tragique, y ont vu le grand mystère de l'humanité. Prométhée, d'après l'étymologie de son nom, est un sage, un homme aux vues profondes et prodigieusement sublimes ; il voit loin devant lui comme un prophète ; saint Augustin ne balance pas à l'appeler l'excellent docteur de la sagesse. D'autres ont vu en lui la sagesse du Père, ou plutôt son image et sa ressemblance. L'orgueil l'aveugle, l'amour de la science le suffoque ; il veut se constituer l'égal de Jupiter ; il aspire à l'hyménée de Minerve, personnification du savoir. Quel que soit le mythe que l'on adopte, il n'en est pas moins vrai que son crime, comme celui d'Adam, fut la glorification de la nature humaine ; mais l'un et l'autre furent vaincus dans leur lutte contre Dieu : eux qui vivaient autrefois sur la terre sans maux et sans pénibles labeurs, virent, après leur faute, accourir à eux l'affliction et la vieillesse ; car la main d'une femme avait soulevé le grand couvercle du vase, et tous les maux s'étaient répandus sur la terre.

D'un autre côté, Prométhée se trouve, comme Adam, au berceau des peuples ; comme lui antérieur à celui qui vit le déluge ; comme lui tiré de la terre, comme lui prophète, comme lui ayant eu des relations dans sa chute avec le serpent, avec la femme, avec la science ; enfin Prométhée est l'ombre défigurée de l'homme que la Bible nous montre à la tête de tous les autres hommes.

Mais bientôt Prométhée joue un autre rôle : dans son châtiment, ce n'est plus un homme, c'est un dieu qui souffre et qui expie. Pendant qu'il est lié sur son roc sauvage, que ses bourreaux pressent ses chairs de liens puissants et déchirent sa poitrine, ses lèvres ne laissent pas échapper le moindre soupir ; mais quand les ministres de la justice suprême l'ont abandonné dans cette région de douleurs, il s'adresse aux vents qui passent, aux fleuves qu'il voit couler, aux flots retentissants, à la terre, au soleil qui roule dans l'espace, à l'espace dans lequel lui-même se perd : « Voyez, dit-il, ce que les dieux me font souffrir, tout dieu que je suis ! Regardez ces liens qui me broient !... Je les porterai dix mille ans !... Telle est la récompense de ce rayon divin que j'ai pris au ciel pour les hommes. » Bientôt ses yeux percent les voiles de l'avenir ; il contemple un nouvel ordre de choses ; Jupiter se calmera ; alors enfin il y aura entre eux l'amitié et la concorde qu'ils désiraient si vivement l'un et l'autre. Mais une profonde parole s'échappe de ses lèvres, comme malgré lui : La couronne et l'honneur de Jupiter passeront sur la tête d'un nouveau Dieu. Cette parole prophétique, il la répète et s'en réjouit : parole étrange, rapportée par un tragique païen. Le poète ajoute que Prométhée doit souffrir jusqu'à ce que Dieu veuille se charger de ses maux et prendre sa place ; jusqu'à ce qu'il veuille ensuite descendre dans les profondeurs des enfers. Il y a ici plus que la tradition, on est tenté d'y voir une connaissance explicite des prophéties qui avaient cours parmi les Juifs. Ceux de nos lecteurs qui voudraient étudier à fond cet important sujet peuvent consulter les savants articles que Rossignol a insérés dans les Annales de Philosophie chrétienne, tomes XVIII et XIX.

Les Grecs rendirent à Prométhée les honneurs divins, ou du moins les honneurs dus aux héros. Il avait un autel dans l'Académie même d'Athènes, et l'on institua en son honneur des jeux qui consistaient à courir depuis cet autel jusqu'à la ville avec des flambeaux qu'il fallait se garder de laisser éteindre. On le révérait comme l'inventeur de tous les arts, et on disait que les hommes avaient appris de lui les vertus des plantes, l'agriculture et l'art de dompter les chevaux.

C'est sur les flancs de l'Elborz, la plus haute montagne du Caucase, que, d'après la tradition, Prométhée aurait été enchaîné. Les indigènes qui demeurent dans la vallée voisine en conservent une suivant laquelle les os d'un géant, exposé en ce lieu à la colère divine, se voient encore sur la cime la moins élevée. Cette fable est tellement accréditée parmi les tribus grossières de cette partie du Caucase, qu'il s'y trouve des gens prêts à jurer qu'ils on vu ces débris immenses. Il n'y a pas longtemps qu'un général européen, curieux de vérifier une histoire attestée par tant de récits, essaya de pénétrer dans les montagnes plus avant qu'on ne l'avait fait jusqu'alors. Mais à peine s'était-il enfoncé à une certaine distance dans les replis des monts, qu'une terrible avalanche engloutit le détachement qu'il avait amené et n'épargna que le chef et quelques soldats. Les Caucasiens pensent que le but de cette expédition était de donner la sépulture au corps du géant, et que la catastrophe fut un effet de la vengeance des esprits des montagnes chargés de veiller sur ces reliques mystérieuses, montrant par là que le jugement qui avait condamné ces ossements à rester pour toujours exposés sur ces rocs aux injures de l'air, ne pouvait pas être révoqué.
Prométhée est connu des Hindous sous le nom de Pramathésa. Voir le parallèle que nous établissons entre le héros grec et le personnage indien, à l'article GARGA.