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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Inspiration, Lumière et Coeur chez René Guénon - Jean-Marc Vivenza

RÉVÉLATION. La Révélation, comme l'indique fort justement René Guénon, « repose », c'est-à-dire implique et nécessite, chez les individus, l'existence de facultés transcendantes aptes à recevoir une communication d'origine supérieure. Que ces facultés soient nommées « intuition intellectuelle », « inspiration », l'important est de voir qu'elles correspondent toutes à la même fonction : la capacité de réception, de par la mise en oeuvre de dispositions particulières, d'un dépôt supra-humain qui n'est autre que la « Tradition primordiale ». Cette capacité propre à l'homme lui permet de s'ouvrir, pour ce qui concerne « l'inspiration », à l'action de ce que le Christianisme considère comme l'action de l'Esprit Saint, et pour ce qui est de « l'intuition intellectuelle » aux états supérieurs de l'être.

L'Inde donne le nom de « Shruti », c'est-à-dire « ce qui est entendu », à cette Révélation, qui, selon la tradition, est à l'origine de la transmission du Vêda. La Shruti est donc bien plus qu'une simple connaissance, elle est le principe de toutes les connaissances, « elle est la Lumière directe, qui, comme l'intelligence pure, laquelle est en même temps la pure spiritualité, correspond au Soleil ». La Révélation est donc la « Connaissance » par excellence et définition, c'est la Lumière venue d'en haut, c'est l'enseignement divin, l'authentique « Parole », l'oeuvre du Verbe  puisqu'elle est précisément « audition ».

 

LUMIERE : La Lumière (Aor) intervient au sein de la Manifestation  comme « un moment de discontinuité dans le développement de l'être », moment que René Guénon qualifie « d'absolument unique », où, sous l'action du « Rayon Céleste », une vibration « qui correspond au Fiat Lux cosmogonique », illumine l'ensemble du chaos des possibilités. Toutes les traditions de la « Révélation » identifient Dieu à la Lumière, Les livres de l'Ancien Testament, les Évangiles, parlent de cette relation très étroite entre Dieu et la Lumière, Le Verbe est la Lumière de Dieu venant en ce monde, « Dieu est Lumière »(I Jn, I, 5) dit l'apôtre Jean, quant à L'Islam, lui aussi il affirme que « Allah est la Lumière des cieux et de la terre ».

Guénon décrit de la manière suivante cette apparition soudaine de la Lumière: « Par l'opération de « l'Esprit Universel » (Atmâ), écrit-il, « projetant le « Rayon Céleste » qui se réfléchit sur le miroir des « Eaux », au sein de celles-ci est enfermée une étincelle divine, germe spirituel incréé, qui, dans l'Univers potentiel (Brahmânda ou « Oeuf du Monde »), est cette détermination du « Non-Suprême » Brahma (AparaBrahma) que la tradition hindoue désigne comme Hiranyagarbha (c'est-à-dire « l'Embryon d'Or »).

Dans chaque être envisagé en particulier, cette étincelle de la Lumière intelligible constitue, si l'on peut ainsi parler, une unité fragmentaire (...) qui, se développant pour s'identifier en acte à l'Unité totale, à laquelle elle est en effet identique en puissance (car elle contient en elle-même l'essence indivisible de la lumière, comme la nature du feu est contenue tout entière en chaque étincelle), s'irradiera dans son expansion le plus parfait épanouissement de toutes les possibilités de l'être ». A propos de cette « lumière intelligible », on retiendra que la lumière qui symbolise la Connaissance, est représentée généralement sous la forme d'un Soleil lorsqu'est mise en oeuvre l'intuition* directe qui participe de la clarté divine, connaissance immédiate sans reflet qui est une communion profonde à la Vérité essentielle. Cette connaissance du « Coeur », c'est-à-dire la perception sans intermédiaire de la Lumière du Verbe, est identifiée au « Soleil spirituel » qui, en réalité, est l'authentique « Coeur du Monde » résidant dans la Shekinah, où a son séjour la « Présence sence divine », la « Lumière du Messie » qui habite dans le Tabernacle et dans le Coeur du fidèle.
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COEUR. Le Coeur (Hridaya), dans l'oeuvre de René Guénon, figure en bonne place comme l'un des symboles les plus étudiés, les plus utilisés aussi, avec la Croix, dans ses essais sur la Science sacrée. Depuis les études publiées entre avril 1925 et mai 1927 dans la revue du Sacré-Coeur « Regnâbit », jusqu'aux dernières recherches portant sur l'image du Coeur dans la Tradition métaphysique universelle, il existe chez Guénon une constante attention sur ce thème qui, il vrai, recèle en lui-même, de par sa charge émotive et sensible, une extraordinaire et rare dimension évocatrice. Image du Centre, Soleil spirituel, le Coeur est considéré comme le siège de l'intelligence mystérique, le Centre vital de l'être, le lieu du séjour de l'âme, le « Palais divin », la source de l'intuition intellectuelle. Arche d'Alliance, Temple et Tabernacle, le Coeur est donc incontestablement le symbole sacré par excellence car, en tant que « Saint domaine de la Révélation » il est l'organe « théophanique » par essence. « La connaissance du Coeur, écrit Guénon, c'est la perception directe de la lumière intelligible, de cette lumière du Verbe dont parle saint Jean au début de son Évangile, lumière rayonnant du « Soleil spirituel » qui est le véritable « Coeur du monde ». Comment, par ailleurs, ne pas souligner le rôle majeur, dans la tradition chrétienne, de la blessure de la lance reçue par le Christ en Croix, et libérant de son Coeur l'Eau et le Sang, fontaine d'immortalité, gage de Salut et de Rédemption, chemin vers Dieu, organe de la purification, de la réintégration et de la transfiguration de l'être. D'un autre point de vue, quoique complémentaire, le Coeur (Rûh muhammadiyah) est le reflet en nous du Principe Absolu, la « Cité divine » (Brahma pura), le conservateur de la vie cosmique, car le Coeur de l'homme et le Coeur du monde ne sont en réalité qu'un seul et identique Coeur.
Gardien des secrets de la royauté mystique, Sanctuaire du Silence, le Coeur (en arabe qalb qui, inversé, donne maqlûb) est porteur de fonctions subtiles, que Guénon nomment « non discernables pour celui qui ne s'est pas penché sur la vie profonde, et n'a point centré toute son attention sur le royaume intérieur dont le Coeur est le Tabernacle ». C'est pourquoi, dit-il, la « Paix du vide », la « Grande Paix » (Es-Sakînah) de l'ésotérisme islamique, identifiée à la présence divine au Centre de l'être, est représentée symboliquement dans toutes les traditions par le Coeur. [...]