Académie métaphysique

 

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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Deux temps de la gnose (notes) - Michel Tardieu

Deux types de temps dans la gnose : le temps fatalité (des lois terrestres), et le temps divin (les éons).

Ce temps, qui est le temps intermédiaire, celui du démiurge, est aussi celui de la Fatalité, de l'Heimarmenè, collaboratrice des Archontes. L'Heimarmenè est le dernier lien produit par l'Archonte démiurge pour enfermer et aveugler la création' et pour l'éloigner de la connaissance salvatrice qui, seule, permet de rompre le cercle de la Fatalité.

Voir aussi l'Évangile égyptien où l'apparition de la génération incorruptible doit provoquer la destruction de l'éon morle! (III, 51,6-14), et où la révélation est communiquée à ceux qui sont dans le temps, afin de les délivrer de la mort (III, 65, 26-66,8). Cf. aussi la conclusion de ce même Évangile égyptien (Ill, 68,12-69,5), où la révélation plénière, contenue dans le livre caché, doit avoir lieu - dans les derniers temps (xp6uoç) et moments (catp6s)

Cf. Écrit sans titre (V, 123,4-16): Les sept archontes, après avoir été jetés hors de leurs cieux en bas sur la terre, créèrent pour eux des anges, qui étaient de nombreux démons, afin qu'ils les servent. Mais ceux-ci apprirent aux hommes de nombreux errements, magies et sortilèges, services d'idoles et effusions de sang, autels et temple, sacrifices et libations pour tous les démons de la terre, qui possèdent leur coopératrice, la Fatalité, celle-là qui est apparue conformément à l'accord des dieux de l'injustice et de la justice. Et ainsi, dès que le monde a été dans la division, il a erré » (trad. M. TARDIFU, Trois mythes gnostiques, Paris, 1974, p. 329-330).

Apocryphon de Jean (II, 28,11-32, éd. M. Krause-P. LABIB, Die drei Versionen des Apokryphon des Johannes, ADAIK, Koptische Reihe, Band 1, p. 189-190): » Il (sc. le premier archonte) tint conseil avec ses puissances, — qui sont ses forces — et, les uns avec les autres, ils forniquèrent avec la Sophia et ils engendrèrent d'eux-mêmes un objet de mépris, l'heimarménè, qui est le dernier lien, changeant, et elle est telle parce qu'ils sont changeants les uns par rapport aux autres. Elle est dure et elle est puissante comme celle avec qui ont eu commerce les dieux, les anges, les démons et toutes les générations jusqu'au jour d'aujourd'hui. En effet, c'est de cette heimarménè-là que se manifestèrent (litt. : s'ouvrirent) toute iniquité, la violence, tout lien d'oubli, l'ignorance, toute disposition pesante, les lourds péchés et les grandes craintes. C'est ainsi qu'ils aveuglèrent la création tout entière afin qu'ils ne connussent pas le dieu qui est au-dessus d'eux tous. A cause du lien de l'oubli, leurs péchés furent cachés. En effet, ils (sc. l'archonte et ses puissances) lièrent (la création) par des mesures, des temps et des moments, alors qu'elle (sc. l'heimarménè) dominait sur le Tout ».
 

Nous aboutissons à un retour aux origines, à une remontée depuis le premier éon, qui est le quatrième, jusqu'au quatrième, qui est le premier. Le gnostique récapitule les étapes de l'histoire du salut, pour parvenir à la source de cette histoire. Nous avons là, à la fois, un cadre de révélation et un cadre eschatologique.

Ces deux schémas, des origines et de la fin, peuvent s'inscrire dans la problématique de la tripartition de l'humanité, spatio-temporelle et eschatologique, de cet aiôn-ci et de l'aiôn eschatologique, telle qu'on la retrouve dans l'Écrit sans titre (II, 125,1-12; 127,7-14), chez les Valentiniens (Irénée, Adv. Haereses, I,7,3,) et chez Clément d'Alexandrie, qui la transpose pour en faire les étapes ( Trpotiortal) de la gloire (Stromates, VI,107,2-3) .

La révélation gnostique, permettant un retour aux origines, inaugure donc l'humanité eschatologique, i.e. la « génération sans roi », parfaite et immuable. Cette race ? (parfaite en grec ?) marque le triomphe final de la semence de Seth, victorieuse malgré les manoeuvres e l'Archonte pour l'anéantir.