Académie métaphysique

 

Paroles

 

Accueil > Classement thématique > Philosophie > Mouvements, Théories, Doctrines... > Empirisme

Tous les thèmes

 

 

« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Comment fut renversé le langage divin héréditaire - Arnaud-Aaron Upinsky

La langue de l'origine est concrète. C'est la langue du peuple. Elle libère et est un moyen d'expression. A la fin, elle devient un moyen d'oppression.

La vraie logique de la grammaire est psychologique.

Dans la Révolution du français, la langue du verbe se retourne contre le Verbe, la langue des lettres se retourne contre les lettres, la langue du nombre se retourne contre le nombre.

Mais le grand prédateur occulte du langage, qui n'apparait pleinement qu'à la Révolution, c'est le chiffre, le maitre de l'abstraction.

"Les hommes sont comme des chiffres, ils n'acquièrent de valeur que par leur position". Napoléon

L'histoire de la Révolution est le fait de la bourgeoisie, la classe du chiffre. C'est l'inversion féodale, où le réel est remplacé par l'abstrait.

La définition du pouvoir : capacité du plus petit nombre, de régir le plus grand.

En termes de capacité de calcul, c'est l'ordinateur qui est le plus fort, puisqu'un être humain ne peut, de tête, effectuer une multiplication à trois chiffres. L'humain ne comprend que le langage naturel. Donc sa médiation est indispensable à l'exercice du pouvoir. Pour parler au peuple, on est obligé de l'utiliser.

Il faut alors greffer une lange savante nominaliste sur une langue populaire.

C'est l'amalgame d'une langue de poète et du langage fort des géomètres, de chair et de squelette, de réel et d'abstraction.

La langue naturelle, du poète, exprime les sentiments, les plus délicats.

Au fil des années, la langue se sclérose.

Au Moyen Age, chaque homme est unique et a un rapport personnel au Dieu Verbe.

C'est là que commence l'inversion du langage, où l'esprit commence à chercher sa preuve dans la raison (langue artificielle), plutôt que dans la langue naturelle héréditaire du Verbe. Il y a inversion du langage, qui se vitrifie, se cristallise.

En 1345 apparait le terme "raisonneur" pour désigner l'avocat. Les légistes du XVIè siècle ne sont pas aimés du peuple. Ils vont servir le Roi en apparence mais c'est dans le but de lui prendre le pouvoir. Juristes et marchands sont dans le langage du contrat, du chiffre et du procès. Ils commencent à se développer au XVIè siècle et à prendre le pouvoir par le langage abstrait et rationnel, le chiffre.

Tout se géométrise : villes, maisons, hommes.

D'entier absolu, l'individu va devenir une fraction soumise au système de l'Etat. La référence du langage passe de la langue héréditaire religieuse, à la raison mécanique, dont la machine est le modèle. On arrive au langage-machine.

Le modèle du langage est la mécanique et la géométrie. La source de la connaissance, tient désormais des sens. L'origine de l'autorité politique tient au nombre de sujets.

A partir du XVIIè siècle on cherche une science totale. Bacon : les futurs gouvernants doivent être scientifiques.

Auparavant on pensait que l'esprit gouvernait les sens. On va penser le contraire. La pensée, l'entendement, ne sont plus considérés que comme des associations, et générés spontanément. A partir de là, on va comprendre la pensée par la langue nominaliste, mathématique. C'est la clef de toute la pensée politique, philosophique et scientifique à venir. Et la fin de la transcendance.

Les sens gouvernent l'esprit, sera l'argument rêvé du système bourgeois. Ceux-ci avaient déjà la main sur la société matérielle, mais avec ce nouveau langage, ils vont pouvoir lui donner une légitimité. Avant, le pouvoir divin gardait la main sur l'ordre de l'argent. En inversant le discours par la loi du chiffre et en faisant croire au sens ontologique de cette inversion, on dit : le pouvoir bourgeois est le seul pouvoir légitime, et il peut et doit modifier l'humain, car désormais, il n'a plus la possibilité morale de distinguer le bien et le mal en soi : le pouvoir "divin" qui exprimait la Loi, n'a plus aucun sens.

C'est ainsi qu'on a anéanti les positions linguistiques dominantes du Roi, du Clergé et de la Noblesse.

Il faut lire politiquement cette formule de Locke : "Il n'est rien dans l'esprit, qui n'ait d'abord été dans les sens".

On passe ainsi de l'attraction physique des corps, à l'attraction intellectuelle des idées. L'entendement (entendre) vient des sens. L'abstraction est la réplique des rapports et des lois physiques. C'est la matière, et non l'esprit, qui est intelligente.

Le succès de Locke le réfute lui-même : il n'est rien dans les sens du XVIIIè siècle, qui n'ait d'abord été dans l'esprit de Locke.

Avec ce discours rationnel, basé sur les Droits du nombre, on a forcément un langage fort dès qu'on parle en son nom. Alors on écrase l'individu.

Une fois qu'on a pris le pouvoir et qu'on a fait admettre cette rationalité, on peut utiliser des abstractions dans lesquelles on mettra ce qu'on voudra, jusqu'à inverser l'image du réel. "La liberté c'est l'esclavage".

On désinforme pour permettre ces confusions, on forme le peuple à l'envers (par des associations abstraites). Exemple : République une et indivisible (1789). Pure abstraction qui lie tous les français.

On crée ensuite des groupes "nominaux" qui sont dans le tort. C'est le début du règne des légistes. En 1789, la loi condamne des "noms" plus que des faits. Exemple : modéré, insouciant, mauvais propos, aristocrate...

Pour survivre dans ce nouveau système, il faut en adopter le langage. Après la décapitation du verbe (Noblesse et Roi), le peuple va devoir accepter d'avoir la tête tranchée pour pouvoir survivre dans cette nouvelle société.

On va surtout y mettre à l'honneur les mathématiques. L'oeil va "tordre" l'espace pour y placer ses pièces et objets. Il est tout puissant, divin. 

Exemple : on fait croire que les "aristocrates" sont en surcharge pour les paysans qui les supportent. Mais on se garde de préciser qu'ils sont en infime minorité. 

On informe et on écrit en créant des retranchements grammaticaux, pour pouvoir retrancher dans le réel.

On élimine les valeurs de la langue héréditaire.

Par contre on en garde intégralement le langage du procès, désormais démultiplié sur les "groupes" créés, acceptant d'office et en théorie la Loi, puisque intégrés à cette "unité" de la République.

Les "groupes" à éliminer sont considérés comme des "fractions" opposées au "Tout" (clef meurtrière du langage fort : "diviser pour régner").

Pour mieux faire passer la pilule, le Droit va devenir lui aussi une abstraction, de sorte à pouvoir passer des "Droits de l'homme" au "droit" de la justice, par un glissement de sens dans le seul langage des abstractions. Car tout dépend de comment on entend le mot "Droit". Le justicier peut alors se faire juge.

En tant que "justicier", il peut utiliser la canaille. En tant que "juge", il utilisera la police.

Le langage des Droits, c'est avant la prise de pouvoir. Le langage du Droit c'est après. Ainsi une extrême minorité écrase le peuple.

Désormais on va faire en sorte que la chose, par cette désinformation, ressemble, dans l'esprit trompé, au nom. Ainsi nait le nihilisme (puisque les noms servant au pouvoir sont abstraits). Nihilisme et nouveau droit ont la même source : le nominalisme.

Le monde est la limite de l'abstraction.

Actuellement, à l'école, on fait penser les élèves en leur enseignant des chaines de raisonnement qui passent par l'axiomatique. Le nerf de cette réforme est la topologie ensembliste. Il y a alors une réduction épouvantable et une destruction de l'intelligence complète. On en fait des infirmes de l'intellect.

"Sous la Révolution, les faits ne sont rien et les principes sont tout". Locke

Le langage du procès est double :
- Le bourreau parle abstrait (lois, droits), principes.
- La victime parle des faits.
→ L'innocent devient victime devant le "principe" ( = La loi, Le peuple...)

La science devient le socle de la justice, de la capacité à détruire la chair du prévenu. 

Ce n'est pas qu'une image en 1789.

L'abstraction écrase l'incarnation.

Son acte le plus symbolique et caractéristique est de supprimer le médiateur des hommes avec le Ciel : "Le Roi doit mourir au nom du Contrat Social".

Le temps ancien (féodal) est (désormais) contracté, dès le début de la Révolution. Le Roi est condamné, non pour des faits, mais pour le "principe". 

Le langage fort, celui qui parle au nom des principes, fait face au langage des groupes, divisés, qui se neutralisent les uns les autres. Ce qui est nouveau avec la Révolution, ce n'est pas que la minorité gouverne la majorité, c'est qu'elle le fasse au nom du plus grand nombre.

Labsus de Desmoulins : "Demander l'appel au peuple, c'est demander le retour de la monarchie". C'est-à-dire que demander l'appel au "réel" c'est être infidèle au "peuple" Jacobin.

Tout ce qui est réel gène les discussions de salon. Ceux qui restent attachés au "réel" sont les gêneurs qui doivent être épurés. Ce sont ceux qui sont liés à la qualité intemporelle héréditaire.