"L'imagination détourne du conflit, lui trouve une solution imprévue." André Bouguénec (Entretien avec l'homme)
Devant quelque client que ce soit, il n'est plus question d'avoir fierté, amour-propre ou orgueil, sinon l'objection tourne à la discussion et à l'échange d'arguments acerbes.
Votre attitude va de soi : arrangez-vous pour le satisfaire AVEC SON objection.
- Il faut donc la tourner de telle sorte qu'elle devienne pour lui non plus une objection mais une objectivité nouvelle, éclairée, avantageuse issue du caractère même de son objection. C'est, au sens propre du mot, une conversion. Vous avez tourné la face de la même chose. C'est la même pièce. On vous montre le côté pile, vous montrez le côté face, vous avez rallié à ses yeux la dépendance de son opinion à la vôtre.
Vous avez bien compris ? Ne contrez pas. Partez toujours en opinant favorablement sur ce qu'il convient de dire et vous commencez soit à détourner, à contourner ou à retourner l'objection, à l'altérer, à l'affaiblir, à la faire glisser, etc...
L'approbation détournée
C'est le procédé du "oui,... mais". Ne devant jamais réfuter brutalement une objection, comme nous vous l'avons indiqué plus haut, vous approuvez d'abord l'observation de votre client. Revoyez précédemment la phrase : "En effet, monsieur, votre point de vue est ... ". Les mots "oui-mais" n'apparaissent même pas, mais la tournure y est incluse. Si l'objection est bénigne, le "oui-mais ... " peut être dit d'une traite en insistant un peu sur le oui pour bien approuver votre client et vous enchainez sur l'argument correspondant.
Si l'objection est d'importance, entre le oui et le mais, formulez un peu la critique du client pour lui donner le temps d'apprécier votre compréhension : "Oui, Monsieur, votre remarque est certainement justifiée si vous voyez vraiment notre affaire ainsi, et je vous comprends, mais ... "
Ainsi, cher élève, il n'est pas besoin de publicité ni d'argumentation particulières pour suggestionner l'homme, car TOUT ce qui l'entoure le suggestionne dès lors où il se laisse prendre aux jeux des innombrables effets tentaculaires de l'existence.
Les vendeurs qui se complaisent dans les discussions ne se rendent pas compte que, malgré eux, ils sont entrainés dans des conflits. Ils perdent toute possibilité de suggestion car ils ont dressé une barrière infranchissable à celle-ci. Suggestionner c'est contourner, c'est prendre des chemins détournés pour ne pas rencontrer le moindre obstacle qui risque de s'élever contre une formule qui prend l'aspect antagoniste.
Les vendeurs et clients qui "s'opposent" ainsi se croient très différents entre eux, alors qu'ils réagissent selon le même mécanisme ; ils sont donc "semblables". Et comme en physique : les pôles de même nom se repoussent. Si le vendeur veut être "positif", c'est seulement en convertissant l'attitude du client en signe complémentaire, réceptif, c'est à dire "moins" (le "négatif" représentera son absence d'opposition). Ainsi chacun devient attractif par rapport à l'autre.
- La discussion est, par définition, en contradiction avec la tournure d'esprit de la vente suggestive qui n'use pas de l'affirmation opposante ou de la contrainte, mais du raisonnement subtil et de la métaphore.
Vous avez bien compris ? Ne contrez pas. Partez toujours en opinant favorablement sur ce qu'il convient de dire et vous commencez soit à détourner, à contourner ou à retourner l'objection, à l'altérer, à l'affaiblir, à la faire glisser, etc...
Comprenez bien cela et vous saurez effriter toutes les positions restrictives, vous verrez aussitôt comment les contourner car en réalité, c'est le client, plus que la formule critique qu'il vient de proférer, que vous devez changer.