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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Prédictions pertinentes sur le futur de l'informatique (1967) - Jacques Bergier

L'arrivée des machines c'est peut-être le plus grand danger de l'humanité

La société future où l'homme ne sera plus le seul être intelligent, la cyberculture, comme dit Parkhill, fera planer de terrifiantes menaces sur l'humanité. La cyberculture peut, selon lui, nous précipiter dans la nuit sans fin d'un fascisme automatique, qui se perpétuerait lui-même indéfiniment. Le jour, par exemple, où les livres seront dans la mémoire des machines et où il sera possible de communiquer d'une façon constante avec les machines, l'histoire pourra être constamment récrite suivant les désirs des maîtres du monde. La vérité serait ainsi constamment triable: non seulement l'histoire, mais la vie privée des gens enregistrée au fur et à mesure dans la mémoire des machines pourrait être modifiée.

Dans le dossier d'un individu déplaisant aux maîtres du Monde, pourraient apparaître tout à coup des crimes le privant des droits civiques.

Parkhill est ici visiblement influencé par de terrifiantes nouvelles de science-fiction du ,,tyle de Sam Hall, de Poul Anderson. Mais la menace n'en existe pas moins. Si les dictatures utilisent à fond l'informatique, les démocraties seront obligées d'en faire autant et l'on risque d'arriver à un monde bien pire que le 1984 de George Orwell. Car si l'on voit très bien comment les machines pourraient amplifier notre intelligence, on ne voit pas du tout comment elles pourraient ampli-lier notre sens de la morale. Il faudrait créer une éthique pour l'âge de la Cyberculture.

Des moralistes américains comme Alice Mary Hilton l'ont proposé, mais ce n'est pas encore fait. Un calculateur avec qui l'on peut communiquer par simple téléphone est une excellente chose, à condition qu'il n'accepte pas d'ordres de n'importe qui. Ces remarques s'appliquent évidemment à tout ce qui augmente la puissance de l'homme, mais elles sont ici particulièrement significatives. Surtout dans le cas où cet amplificateur d'intelligence pourrait être lié à des prises aussi répandues que le téléphone, c'est-à-dire à des centaines de millions de clients qui s'en serviraient en même temps. Sans même aller jusqu'à la sinistre antiutopie de monsieur Parkhill, on peut se demander ce qui arrivera le jour où un spécialiste du hold-up installera chez lui une console le reliant à la multi-grille des amplificateurs d'intelligence, qui lui permettront de réaliser le hold-up parfait.

On peut inversement envisager un monde rendu meilleur grâce à l'intelligence des machines. Un monde où chacun aurait à sa disposition une console lui permettant d'exécuter sans fatigue tout le travail automatique; mettant à sa disposition tout le savoir de l'humanité; augmentant son intelligence; facilitant toutes les activités non seulement individuelles, non seulement intellectuelles, mais artistiques et psychologiques. Une console permettant d'apprendre, permettant de se faire soigner psychologiquement, permettant de développer des idées. Parkhill pense (page 176 de son livre) qu'une telle console coûterait moins de mille dollars, c'est-à-dire moins de cinq mille francs. Je pense que ce prix pourrait encore être réduit par la production en très grande série, comme ce fut le cas pour la télévision.

Cette console sera évidemment reliée à des ordinateurs très coûteux dont chacun vaudra peut-être un million et demi ou deux millions et demi de francs. Mais ces ordinateurs pourraient être utilisés simultanément par des milliers et peut-être par des centaines de milliers d'usagers. C'est là une des possibilités ouvertes par les travaux du jeune Robin Popplestone.
Seul le partage du temps entre un grand nombre d'utilisateurs peut mettre à la portée de toutes les bourses les grandes machines à calculer extrêmement chères.
Voici quelques chiffres qui donnent l'idée de leurs prix actuels:
CONTROL DATA 6600 4,8 millions de dollars
I B M 7094 Model I    2,6 à 4,2 millions de dollars
I B M 7090    2,4 à 4 millions de dollars
C D C 3600    1,6à 3 millions de dollars
UNIVAC 1107    1,28 à 2,4 millions de dollars.

Le partage du temps lui-même relève d'études techniques extrêmement coûteuses et le projet américain MAC qui en a permis le développement a coûté plusieurs millions de dollars. Il a, du reste, forcé les législateurs américains à réviser la jurisprudence et à admettre que les programmes peuvent faire l'objet d'un copyright tout comme les œuvres littéraires et artistiques. D'autres pays prendront probablement une décision analogue et les diverses conventions internationales devront être révisées. Il est évident que l'inventeur d'un programme doit être récompensé pour son idée tout comme l'écrivain et le compositeur. Encore fallait-il l'admettre. Il est évident que si les programmes mis au point par l'unité de recherches du docteur Michie permettent de réaliser ce qu'il appelle spirituellement dans une de ses notes « le programme MAC du pauvre» ou « mini-MAC » par analogie avec la mini-jupe, il serait assez naturel que ses inventeurs en profitent.
Si la France ne peut guère, actuellement, exporter des machines de classe internationale, elle pourrait certainement exporter des programmes et toucher des redevances peut-être considérables dans tous les pays qui admettent le copyright pour les programmes. Il faut espérer que quelqu'un y pense... Le copyright des programmes n'est d'ailleurs pas la seule transformation que les économies, aussi bien capitalistes que communistes, auront à subir lorsque les prises de calcul seront généralisées. On envisage en U.R.S.S. comme aux États-Unis d'établir pour chaque citoyen une carte magnétique remplaçant l'argent liquide, semblable à celle que j'ai proposée il y a 10 ans dans l'ouvrage collectif les Portes de l'An 2000.

C'est peut-être aussi le plus grand espoir

Ces cartes seraient constituées par un carton ou un plastique solide pouvant être marqué à l'encre magnétique et lisible ensuite. En principe, il suffirait de présenter une telle carte n'importe où: à la caisse d'un grand magasin, dans une banque, dans une agence de voyages, pour que, automatiquement, on puisse être débité et crédité à sa banque ou à son compte chèque postal grâce à des ordinateurs travaillant « en temps réel ». Il est difficile de s'imaginer une société sans argent et cependant elle est sérieusement à l'étude. Il va sans dire qu'un tel système exigera des circuits de protection. Il ne faut en aucun cas qu'une tierce personne, fût-elle la police secrète, puisse avoir accès aux cellules des mémoires qui conserveront

l'état des comptes en banque des citoyens. Si le compte est à découvert, la machine refusera automatiquement le paiement. Mais il ne faut pas que le citoyen puisse être exposé à des pressions. Il est probable que des lois nouvelles punissant très durement la divulgation non autorisée des renseignements économiques — législation analogue à la législation des banques suisses — devront être mises en vigueur: lois qui pourront peut-être d'ailleurs être rédigées par des machines.

On raconte déjà qu'une machine américaine a rédigé elle-même une demande de brevet relative à un perfectionnement qu'elle a réalisé. Je ne sais s'il s'agit d'une fable, de la vérité ou d'une anticipation à court terme.

Il est certain en tout cas qu'avec l'aide des amplificateurs d'intelligence, le jeu à la Bourse, au tiercé et à d'autres jeux de hasard va être tellement facilité que ces institutions devront être fortement modifiées dans les pays où elles existent.

Ce ne sont là que quelques-uns des aspects de la civilisation de l'homme amplifié, telle qu'elle commence à se dégager. Personne n'avait prévu la civilisation de la radio et de la télévision, avec l'information pénétrant partout. Peu de gens avaient prévu la civilisation de l'électricité ou la possibilité pour tout le monde de disposer de l'énergie. Personne n'avait prévu que le principal effet de la machine à écrire serait d'émanciper les femmes. Aussi ne vais-je pas me hasarder à prévoir dans les détails la civilisation de l'amplificateur d'intelligence. Je citerai simplement d'après Parkhill une phrase de H.G. Wells dans la Découverte de l'avenir (1901): « Le passé n'est que le commencement d'un commencement et tout ce qui a été comme tout ce qui est n'est que la pénombre qui précède l'aube. »

JACQUES BERGIER.