Le progrès, la vie moderne multiplient les besoins, les soifs de satisfaction. Ces facteurs deviennent des exigences, elles sont liées aux envies éveillées par la production croissante, l'étalage énorme, fantastique des denrées, produits, articles, services et par l'immense publicité envoutante qui enveloppe toute la société.
L'homme, dans ce progrès constant, acquiert de nouvelles possibilités dynamiques, intellectuelles, artistiques, sentimentales, productives qui stimulent ses goûts, ses soifs de satisfactions, de possession et d'occupation.
Les besoins et les motifs d'achats croissent avec le progrès, la civilisation, la démographie évolutive.
Plus le peuplement s'accroit, plus il suscite entre les individus un dynamisme compétitif de possession, de mieux être, d'échanges, de besoins, de consommations diverses.
La publicité excite les psychismes. Les idées nouvelles deviennent des désirs, des envies puis des besoins par cette stimulation, ces suggestions, cette exhortation perpétuelle des images, des slogans, de la propagande non seulement publicitaire et organisée, mais par le fait même que tout s'exhibe partout.
La nature de l'homme est extrêmement élastique. S'il n'est pas dérangé, stimulé par des images "enrichissantes", il peut rester fruste, d'une grande sobriété en toute chose sans aucun dommage pour lui. Par contre si on éveille son imagination, si on l'émerveille en attisant divers points de sa sensibilité, on produit en lui un foisonnement d'images inédites qui prennent place dans les sensations, dans les sentiments. Ces images deviennent des désirs, des envies, des besoins. Dès qu'il y goute, la croissance des désirs en escalade prolifère, c'est la progression inlassable déclenchée chez l'homme. Et nous revenons au cycle déjà décrit : Les besoins déclenchés provoquent la production. Mais les besoins et les désirs, vite saturés d'un style, ont soif de renouveaux que la production satisfait de nouveau et ainsi de suite.
N'oubliez pas que l'homme (c'est-à-dire pour vous, le client), est un puits sans fonds de désirs, d'insatisfactions périodiques, de besoins exacerbés. Depuis que, laborieusement, la science est née, il a mis le pied dans le progrès et c'en est fini de sa tranquillité. Le bonheur, pour cette civilisation moderne qui ne fait pourtant que naître, semble ne se complaire que comblé des mille et mille choses qui font de l'homme, avant tout, un client et un acheteur ! Il veut être possesseur et entouré, au mieux de son pouvoir d'achat, de tout ce que le progrès a pu lui fabriquer pour satisfaire ses moindres rêves.
Pour le commerce et votre métier, n'oubliez jamais cet aspect de l'homme altéré de possession toujours améliorée et diversifiée. C'est la motivation majeure de ses achats, la plus secrète mais la plus réelle et brûlante en dehors de ses besoins justifiés. Souhaitons que cette soif n'altère et n'étouffe toutes les autres exigences plus subtiles mais aussi réelles et infinies du coeur et des idéaux humains.
N'oubliez pas, chez vos clients, d'équilibrer leurs motivations de possession avec un désir de bonheur plus large de faire plaisir autour d'eux par le beau, le pratique, la générosité, la vraie joie de vivre, enfin, de pouvoir posséder et faire posséder aux autres les mêmes satisfactions.