Académie métaphysique

 

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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Les phases de la dissolution - René Guénon

Guénon propose une chronologie de l'action anti-traditionnelle.

Il fait d'abord remarquer que tout va dans le sens d'un accroissement des produits artificiels, dénaturés et falsifiés.

Beaucoup en sont frappés, même s'ils ne vont pas plus loin, pour trouver ce qui se cache sous ce phénomène. Il est logique de se dire que la mentalité d'où est issu ce caractère d'uniformisation, doit l'être tout autant. Qu'elle aussi doit être fabriquée, et non pas spontanée ou fortuite.

Dès qu'on s'est fait cette réflexion, on voit se multiplier les indices concordant en ce sens, et ce presque indéfiniment.

Cette tendance a deux pôles : changer la mentalité générale et détruire les institutions traditionnelles occidentales. Cette dernière dégradation peut ensuite s'exporter via l'expansion de l'Occident.

La vitesse même de ce travail est un signe. Si l'on songe à l'incompréhension totale, très rapide, dont fit preuve les 17è et 18è siècles à l'égard du Moyen-Age, un changement aussi complet et aussi brusque, n'a pu s'accomplir de façon spontanée.

Il fallut d'abord réduire l'individu à lui-même, ce qui fut l'oeuvre du rationalisme, qui dénie à l'être la possession et l'usage de toute faculté d'ordre transcendant. Celui-ci est né avec le protestantisme.

L'humanisme suivit, puisque déjà, on s'enferme par-là dans le seul ordre terrestre.

Ensuite, on a tourné entièrement l'attention de l'individu vers les choses extérieures et sensibles, afin de l'enfermer, non plus dans l'humain, mais dans plus étroit encore : le corporel. C'est le point de départ de toute la science moderne.

Il s'en suit la naissance du mécanisme, qui devait amener le matérialisme, qui marque d'une façon irrémédiable, la réduction de l'horizon mental au domaine corporel, considéré désormais comme la seule "réalité." Les physiciens commencent alors à élaborer la notion de matière (XVIIIè s.). On rentre ici proprement dans le règne de la quantité. Tout va devenir exclusivement quantitatif.

Le matérialisme, en même temps, s'insinue dans la mentalité générale et arrive à y déterminer cette attitude, indépendante de toute affirmation théorique, diffusée et passée à l'état d'une sorte d'instinct, de "matérialisme pratique". Cette attitude fut encore renforcée par les applications industrielles de la science quantitative, ayant pour effet d'attacher de plus en plus les hommes aux seules réalisations "matérielles". 

L'homme mécanise toutes choses et finalement en arrive à se mécaniser lui-même, tombant peu à peu à l'état de fausses unités numériques perdues dans l'uniformité et l'indistinction de la "masse", c'est-à-dire dans la pure multiplicité.

C'est bien là, assurément, le triomphe le plus complet de la quantité sur la qualité.

Parallèlement à ce travail de pétrification, un travail de dissolution a commencé. Le matérialisme sert d'abord à couper par le haut, de tout contact avec la transcendance. Une fois que tout a été ramené à du discontinu, la dissolution ouvre les vannes par le bas. C'est là que peuvent s'infiltrer et pénétrer les forces dissolvantes et destructives du domaine subtil inférieur. Cette seconde phase permet le "déchainement" de ces forces et leur mise en oeuvre pour achever la déviation de notre monde en le menant à sa dissolution finale, ou plutôt maximale.

Dans le plan d'ensemble de la déviation moderne, ces deux phases (matérialisme et dissolution) se suivent logiquement, quoi qu'elles aient été mises en oeuvre à peu près en même temps. La dissolution n'a pu cependant paraitre au grand jour que tardivement. C'est cette seconde phase qui est le véritable objectif de l' "adversaire", qu'on peut voir comme un chef de file invisible de la "contre-initiation".