Je vous ai décrit l’orgueil de l’Homme qui croit être, qui croit savoir, qui croit pouvoir, alors qu’il ne sait pas ce qu’il est et, en conséquence, ne peut RIEN savoir réellement de RIEN, puisque Tout découle de sa raison d’être. Les gens ne comprennent pas que le “savoir” dépend de l’être. Non seulement ils ne le comprennent pas mais “ne veulent pas” le comprendre.
“Etre ou ne pas être” disait Shakespeare, mais combien savaient comprendre...! “Etre” est la prise de position de notre être, c’est-à-dire de notre seule partie intérieure susceptible de Vie (âme) sur le plan seul valable de la VIE qui ne finit pas. Seul ce qui forme notre être, (ego, je suis, j’existe, le moi... tout ce qui se distingue de la partie périssable de l’homme) notre âme (anima égale vie) est facteur, est générateur de Savoir “vita”l. Tout ce qui ne concourt pas à la floraison de notre être est source de sommeil, c’est-à-dire de mort. Tout le procès de la Pensée, de la Science, de la faillite de l’Humanité est là. (Matthieu : 23 - 1 à 40).
Si nous supposons que le développement de l’Homme s’opère selon deux lignes : “Savoir” et “être” , pour que son évolution se fasse correctement, les deux lignes doivent s’avancer ensemble, parallèle l’une à l’autre, se soutenant l’une l’autre, et l’une conditionnée par l’autre.
Mais n’existe plus ce Savoir qui devrait être la Connaissance de Dieu et sa transparence en toutes choses étudiées par l’homme. Le Parfait Savoir, divin, simple et net, a fait place, ou plutôt fut chassé de l’homme par une culture erronée, superficielle, tout en étant vaste de fausses spéculations qui se confondirent même dans la “Science” .
Appelons ce faux-Savoir : érudition, c’est-à-dire tout ce qui n’appartient pas à l’homme réel et ne peut en rien lui servir à son accomplissement. Mais il faut comprendre néanmoins que tout savoir vient de Dieu, sous tous ses aspects, utilisé librement pour le Bien et pour le Pire, et qui a le vrai Savoir a son être développé à la mesure même de ce Savoir.
Une fois pour toutes, il n’est plus question de confondre le Savoir (en Dieu), la Science Réelle, avec le faux-savoir : l’érudition, la légende, la tradition, les spéculations logiques etc... Tout ce qui n’est pas exact, palpable et porte-fruits n’est pas Science.
La ligne du savoir étant effacée par celle de l’érudition, nécessairement la ligne de l’être ne peut progresser, l’être est dépassé, submergé par cette fausse science, et le développement de l’Homme ne peut plus se faire ; tôt ou tard, cette folle progression unilatérale et factice doit s’arrêter. Vous savez comment. Le Vrai Savoir fait naître, renaître, d’où son nom réel qui est Connaissance signifiant = naître avec. Là est le Savoir Vivant qui fait Vivre.
Dès la rupture d’Harmonie, les lois d’assainissement se déclenchent, cataclysmes, guerres, déluges, maladies. Le souvenir persistant des Déluges, l’engloutissement de l’Atlantide seraient des exemples.
Dans la civilisation, il est admis qu’un homme peut posséder un vaste savoir (érudition) qu’il peut être un savant éminent, un génie, l’auteur de grandes découvertes, un homme qui fait progresser la science et qu’en même temps, il peut être un pauvre petit homme égoïste, ergoteur, mesquin, envieux, vaniteux, méchant ou vicieux. Et cependant c’est là son être. Autrement dit, il n’existe pas !
Mais on estime que le savoir d’un homme ne dépend pas de son être. Les gens accordent la plus grande valeur à l’érudition, mais ils ne savent pas accorder à l’être une valeur égale et ils n’ont pas honte du niveau inférieur de leur être. Ils ne comprennent pas ce que cela veut dire. Personne ne comprend que le degré du savoir d’un homme est fonction du degré de son être.
Or vous savez que le degré de cet être est la valeur vitale de l’âme, la Réalité de la vie de l’Homme ; tout le reste est nul, mort, ou sommeil jusqu’au choc d’un éveil de l’être.
Je prends un autre exemple spécial. Disons que l’âme, l’être, est l’essence de l’Homme ; l’essence est la vérité dans l’Homme et cette vérité essentielle de l’Homme, accomplie, fait la personnalité réelle de cet homme, ce qu’il s’est fait lui-même ; autrement dit son essence personnelle (identification et individualisation à l’Essence Divine).
Disons également pour faire mieux comprendre, que l’opposé de cet homme réel, celui de ce jour, n’est qu’un personnage, un masque social qui joue la comédie, car toute son existence n’est formée que de virtualités, de tout ce qui n’est pas à lui. Il ne vit pas, il joue la comédie du Mensonge. Le personnage est le mensonge, il se cache derrière un masque fait d’artifices. Masque en latin se dit “personna”.
A mesure que grandit le “personnage”, l’essence se manifeste de plus en plus rarement, de plus en plus faiblement ; imaginez que l’essence peut s’arrêter à un âge très tendre et ne plus pouvoir grandir. Je complète ce qui n’est qu’une image : le développement de l’essence d’un homme adulte, même d’un homme très intellectuel, ou dans le sens courant du mot, très cultivé, peut s’arrêter au niveau de développement d’un enfant de cinq ans. Cela signifie que rien de ce que nous voyons de cet homme n’est à lui en réalité, à son âme, qui reste embryonnaire.
Nous ne nous rendons pas compte de ce que toute notre vie terrestre, tout ce que nous appelons la civilisation, la science, l’art, la politique, sont des créations du “personnage”, c’est-à-dire, encore, de tout ce qui dans l’Homme n’est pas à lui, à l’Homme vrai, objet et projet de Dieu.
Quelle que soit la prétention des hommes actuels, ils ne sont en réalité que des enfants endormis. La divine Lumière du Savoir ne pouvant éclairer dans l’homme son être embryonnaire, volontairement endormi, son savoir, inévitablement faussé, surclasse l’être, devient théorique, abstrait, inapplicable à la Vie réelle. Il devient nocif.
La raison en est que le savoir qui n’est pas en harmonie avec l’âme, ne peut jamais être assez grand ou pour mieux dire, suffisamment qualifié pour les besoins réels de l’Homme. Ce sera le savoir d’une chose, lié à l’ignorance d’une autre ; ce sera le savoir du détail, lié à l’ignorance du tout ; le savoir de la forme ignorant de l’essence. Et vous concluez qu’un changement dans la nature du savoir est impossible sans un changement dans la nature de l’être.
L’Homme se caractérise surtout par sa dispersion, son refus d’unité en lui-même et les moindres propriétés qu’il lui plaît, spécialement de s’attribuer : la conscience lucide, la libre volonté, un ego permanent et la capacité de “faire”, c’est-à-dire que toutes les manifestations de vie devraient être toutes productives sur le seul plan constructif divin. Le trait principal de cet Homme, celui qui explique tout ce qui lui manque, malgré qu’il les croit posséder, c’est le “sommeil”.
Pourtant, vous dira-t-on, des hommes lucides ont fait preuve de cet arrachement au sommeil des Apparences.
Eh oui, beaucoup même, mais voilà ce qu’il en est :
Lorsque le faux-savoir l’emporte sur l’être, l’Homme croit savoir et il n’a pas le pouvoir de faire. C’est un “savoir” INUTILE. Inversement, lorsqu’un homme commence à prendre conscience par des efforts sincères d’éveil à la vie, il aurait le pouvoir de “faire”, mais il ne sait pas quoi faire.
Ainsi l’énergie que l’Homme a acquise ne peut lui servir à rien, et tous ses efforts ont été inutiles. Ceci est l’échec universel causé par l’oubli, la méconnaissance des Lois, c’est le moment Christique du Réveil, de l’apport de la Vérité au faux-savoir et cela crée le choc qui provoque l’éveil à la réalité, au moins de quelques-uns.
Ce qui est dit pour l’Homme est dit pour une politique, une doctrine, une religion. Vous réalisez ainsi l’échec du Catholicisme qui a le pouvoir de “faire” mais ne sait plus “quoi” faire. Profondément endormi par l’orgueil, l’arrivisme, les dominations, les croyances désunies, les politiques, la misère, le Monde ne peut plus, ne sait plus s’éveiller à un autre Jour que celui, encore, du rêve !
Ainsi sous l’empire du Faux-savoir les hommes mentent à qui mieux mieux. L’Humanité vit dans une virtualité inouïe, dans un Mensonge colossal. Le mensonge remplit notre vie entière. Les gens font semblant de savoir toutes sortes de choses sur Dieu, sur la vie future, sur l’Univers, sur les origines de l’Homme, sur l’évolution, sur tout ; mais en réalité ils ne savent rien, même pas, et moins encore, sur eux-mêmes, et c’est là le pire... !
Et chaque fois qu’ils parlent de quelque chose qu’ils ne savent pas, comme s’ils savaient, ils mentent. Et ils vivent avec des éléments absolument faux et aussi inutilement que dans la vie d’un rêve.
Si bien que la psychologie elle-même, se trouvant dans cette même narcose, étudie un homme artificiel, sans connaître l’Homme Réel ! Et des milliards de marionnettes humaines se débattent d’importance dans leur pauvre sommeil stérile.
J’ai dit “marionnettes” car libres dans leur sommeil, leurs actes fous peuvent-ils les laisser indépendants des influences extérieures, des grandes forces cosmiques, bornes de cette liberté, quand elles sont esclaves de tout ce qui les entoure ? Quand elles sont au pouvoir de toutes les chaînes qu’elles ont forgées et acceptées aveuglément ?
Si l’Homme pouvait se libérer des choses qui l’entourent il pourrait alors se libérer de sa dépouille et de tout ce qui la constitue. Plus il s’écarte des lois divines, plus il s’enchaîne à des lois humaines qui le font esclave.
Les lois astreignantes naissent à la mesure même où l’homme n’obéit plus à celles de Dieu.
Aussi, pour devenir libre, doit-il conquérir cette liberté d’abord par l’obéissance à son Créateur.
Mais l’homme est incapable de faire quoi que ce soit sans Lumière.