La hausse et la baisse des prix
La France a une riche expérience hélas depuis de longues années sur la fluctuation des prix à tendance montante
Les baisses que notre commerce a connues dans des secteurs particuliers étant toujours plus faibles que la remontée ultérieure ne dissimulaient pas une hausse constante en dents de scie.
Le vendeur est obligé de tirer parti de ce phénomène et de bien connaître les réactions de la clientèle. Il faut bien se garder de se faire des préjugés car on serait tenté de croire par exemple que la baisse a une tendance favorable sur l'achat du public ; eh bien non, celui-ci qui est sensible à la hausse a tendance à ne pas être sensible à la baisse.
C'est pourquoi il vous faut toujours tenir compte du coût psychologique. Une étude de la revue "Sondages" a mis en valeur la notion psychologique du coût d'un produit ou d'un service. Encore que des conclusions définitives soient prématurées en ce domaine il est intéressant de noter certaines des remarques faites à propos de la comparaison de la variation réelle des prix et de l'impression subjective qu'en ont les consommateurs :
- L'impression subjective de hausse des prix, pour vive qu'elle soit quand la hausse se produit, est cependant en général plus faible que la hausse réelle.
- En ce qui concerne la baisse des prix, il ne suffit pas de dire que l'impression de baisse est plus amortie que la baisse effective, ni même que l'amortissement de l'impression dans le cas de baisse est bien plus grand que dans le cas de hausse ; il s'agit d'un phénomène psychologique nouveau : le public qui est sensible à la hausse a tendance à ne pas être sensible à la baisse.
- On observe une tendance constante pour les estimations du coût des produits à croitre avec l'importance de la localité ; cependant l'allure est plus rapidement croissante à la campagne que dans les grandes villes. L'interprétation de ce fait d'observation est difficile. Il peut se faire qu'il soit totalement expliqué par la différence de la vitesse d'augmentation des prix entre les grandes villes et la campagne.
- Les cultivateurs ont plus que tous autres le sentiment d'une augmentation dépassant l'augmentation réelle. Les cadres de l'industrie ont une notion psychologique de l'augmentation qui se rapproche davantage de l'augmentation réelle.
- les gens âgés ont plus que les jeunes tendance à considérer que l'augmentation est supérieure à ce qu'elle est dans la réalité.
Quelques conclusions peuvent en être tirées sur le plan pratique :
- Il ne faut pas à priori s'effrayer de l'annonce d'une hausse puisque les consommateurs supposent en général qu'elle est supérieure à la hausse réelle.
- Il faut mettre particulièrement en valeur les baisses ou rabais consentis, car le consommateur a tendance à ne pas s'en rendre compte.
- Dans les discussions, se rappeler qu'un interlocuteur jeune admettra plus facilement les variations de prix, qu'un interlocuteur âgé.
Dans vos discussions sur les prix avec vos clients, cher élève, compte tenu de ces informations et de la composition des prix majorés jusqu'au consommateur par toutes les incidences que vous avez vues, dites-leur bien que leur remarque est justifiée mais que bon gré mal gré, non seulement chaque consommateur est obligé de se plier à ces hausses généralisées et périodiques, mais qu'il est de son strict intérêt tout de même de profiter de cette hausse pour satisfaire son besoin sous peine de payer encore plus cher dans quelques temps.
Qu'il réalise aujourd'hui, malgré cette hausse, qu'il va payer meilleur marché que dans six mois par exemple et qu'éventuellement il a même intérêt (selon le cas) à stocker.