Académie métaphysique

 

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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

La construction de la société et des dominations - Henri Laborit

Le niveau social

Quand on arrive à la dernière étape, celle des relations entre les groupes sociaux, et à l'intérieur même de ces groupes sociaux, on constate que les relations qui vont s'établir entre les individus et entre les groupes d'individus viendront de l'activité de leur système  nerveux; encore faudrait-il longuement développer comment est né, ce qu'est, et à quoi sert le langage. Si beaucoup d'animaux savent communiquer entre eux, il manque à leur système nerveux des zones qui se sont développées chez l'homme, semble-t-il, depuis quelques milliers d'années, zones dites de Wernicke et de Broca, qui permettent le langage parlé. La communication dans l'espèce humaine va donc avoir pour support le langage. Il faudrait expliquer pourquoi, en passant du signe au symbole, c'est-à-dire de la relation bi-univoque du signe avec l'objet, à l'imprécision du symbole dont le contenu sémantique varie avec l'expérience de la vie que possède chaque sujet, et celle qui s'est établie au cours des siècles pour chaque groupe humain vivant, dans un espace géoclimatique particulier, la communication a perdu en précision tout en gagnant en richesse. Pourquoi dans ce cas le langage parlé ou écrit fait beaucoup plus appel à l'activité affective unique de chaque individu plutôt qu'à un modèle du monde précis et efficace. Les zones de Wernicke et de Broca sont situées dans l'hémisphère gauche. On s'est aperçu récemment que cet hémisphère permettait à l'homme d'analyser de façon linéaire les caractéristiques de son environnement, d'exprimer cette analyse sous une forme discursive ou mathématique. Alors que l'hémisphère droit était celui de l'appréhension globalisante de l'environnement, celui des synthèses, de l'occupation de l'espace par le geste et celui de la musique, ceci bien évidemment chez les droitiers, qui sont les plus nombreux. Mais nous verrons plus loin que l'activité de l'hémisphère gauche ayant toujours été à l'origine des technologies, résultant au cours des siècles d'une connaissance analytique de l'environnement, les sociocultures et en particulier ce qu'il est convenu d'appeler le monde occidental ont, par l'éducation, toujours favorisé le fonctionnement, l'apprentissage de l'utilisation de cet hémisphère aux dépens le plus souvent de l'utilisation et de l'apprentissage de l'hémisphère droit.

Pourquoi en a-t-il été ainsi ? Nous avons dit au début qu'un système nerveux servait à agir, c'est-à-dire qu'il permettait à l'organisme qui en était pourvu de se déplacer dans sa niche environnementale tale et de contrôler son environnement, pour assurer d'abord l'assouvissement de ses besoins fondamentaux (boire, manger, copuler), et ensuite de se protéger des éléments qui dans cette niche, peuvent être dangereux pour sa survie, saisir- Si l'espace dans lequel se trouve un organisme é ait vide, il n'aurait évidemment aucune raison d'agir sur cet espace. C'est parce qu'il contient des objets et des êtres qui sont nécessaires au maintien de l'information-structure, au plaisir, ou au contraire des éléments qui sont dangereux pour cette conservation, que le système nerveux aura une raison d'agir. Si l'expérience lui apprend que certains objets, certains êtres situés dans son environnement sont nécessaires à son plaisir, à maintenir son information-structure, et que dans le même espace un individu veut utiliser les mêmes objets, les mêmes êtres, dans le même but de renouveler ses actes gratifiants, une compétition entre ces deux individus va naître, chacun d'eux voulant conserver à sa disposition pour ce bien-être personnel les objets et les êtres en question. Il n'y a donc pas d'instinct de propriété, il y a simplement l'apprentissage par un système nerveux de l'agrément qui peut résulter de l'emploi ou de l'indispensabilité de garder à sa disposition des objets et des êtres gratifiants. Il n'y a pas non plus d'instinct de défense du territoire, il y a simplement un espace dans lequel des individus trouvent et veulent conserver à leur disposition des êtres et des objets gratifiants. Ces comportements ne sont donc pas innés mais résultent de l'apprentissage du plaisir. De la compétition va surgir entre ces deux individus une relation de dominance, l'un d'eux s'appropriant préférentiellement l'utilisation des objets et des êtres gratifiants. A partir de cette relation duelle on peut observer comment se bâtissent, dans les sociétés animales, des relations beaucoup plus complexes aboutissant aux structures hiérarchiques de dominance à l'intérieur des groupes. Ce fut le gros travail qu'ont réalisé depuis quelques décennies, les éthologistes contemporains. Chez l'homme, grâce à ses systèmes associatifs cérébraux, à sa fonction imaginaire, le contrôle de l'environnement s'est fait de plus en plus par l'intermédiaire d'outils, qui ont fourni à l'espèce humaine des moyens beaucoup plus perfectionnés de se protéger contre l'environnement, et d'assurer sa survie - survie de l'individu ou survie des groupes. Ainsi le langage dû prendre la forme syntaxique et grammaticale que nous lui connaissons aujourd'hui dès que les groupes humains se sont fixés au sol avec l'invention de l'agriculture et de l'élevage et que chaque individu ne fut plus un polytechnicien, mais se spécialisa dans une activité professionnelle particulière. Chaque activité participant à la cohésion de l'ensemble humain, il fallut dès lors que cette cohésion puisse se faire par la communication entre les individus qui le constituaient. Mais à l'intérieur même de ce groupe humain, l'exploitation préférentielle des objets et des êtres gratifiants se fit par compétition et des échelles hiérarchiques apparurent.

En réalité, il semble bien qu'au début de l'établissement des premières populations néolithiques, sur des territoires particuliers, le fait d'accumuler des réserves de céréales et d'animaux domestiques permettant de ne plus craindre la famine pendant l'hiver et de ne plus être soumis aux aléas de la chasse, les relations interindividuelles qui s'établirent à l'intérieur du groupe furent d'abord des relations égalitaires et sans contrôle armé. De nombreux faits accumulés par les préhistoriens semblent en apporter des preuves évidentes. Mais, d'une part, l'accroissement démographique brutal qui résulta de cette transformation profonde de la vie des groupes et d'autre part le fait que tous les groupes n'étaient pas arrivés au même point d'évolution technique firent qu'il apparut des compétitions entre les groupes pour l'obtention de territoires et es objets que ces territoires permettaient d'accumuler. Par ailleurs, suivant les ressources qu'un espace géoclimatique était capable de fournir, cette technologie primitive favorisera l'accumulation de biens, variables suivant les régions. Il s'ensuivit une augmentation considérable des échanges et la nécessité d'inventer les monnaies. Mais le cerveau orbito-frontal de l'homme ne lui permit pas seulement d'inventer des outils et de transformer de plus en plus efficacement, grâce à eux, la matière puis l'énergie qui ont toujours été à la disposition de toutes les espèces - comme de l'espèce humaine -, mais il lui permit également l'invention d'armes, de plus en plus efficaces, rendant possible dans le système de compétition qui s'était installé d'établir des dominances entre les groupes. Ce fut l'origine des guerres, pour l'appropriation de nouveaux territoires et des biens qu'on pouvait en extraire. Depuis, ce même cerveau orbito-frontal et les langages, lui permettant de transmettre et de cumuler de génération en génération des acquis techniques, ont permis à l'homme non plus seulement la transformation à son profit de la matière mais une utilisation extrêmement efficace de I'énergie physique. La dominance s'est établie sur la possession de ces acquis techniques, considérés comme la propriété de certains groupes qui leur ont donné naissance, et s'est imposée aux autres groupes par l'invention d'armes de plus en plus redoutables et dévastatrices. Parallèlement, un discours logique dans l'ignorance complète de l'inconscient qui le porte a toujours trouvé des raisons, des alibis, des causes aux guerres, aux meurtres, aux génocides, aux tortures.

Après ce que nous avons dit en commençant concernant les idéologies, on comprend que ce discours ne pouvait exprimer autre chose qu'un sous-ensemble a rait d'une réalité insaisissable, mais conforme à l'intérêt d'un individu ou d'un groupe. Jamais ce discours n'était valable pour l'espèce entière.

C'est là la soupe langagière dans laquelle nous nous débattons encore. L'homme a commencé par jeter son regard sur le monde qui l'environnait et qui au début I lui était incompréhensible, monde dangereux dont il avait à se défendre en en connaissant les caractéristiques structurales. Il a donc d'abord découvert la physique, la thermodynamique et leur langage, les mathématiques. Son langage parlé lui faisant prendre de la distance par rapport à l'objet, le faisant déboucher sur des concepts, lui a fait croire à sa liberté. En réalité, il fait partie, comme toutes les autres espèces animales, de la biosphère, et il est soumis à ses lois. L'animal, s'il n'obéit pas à ces lois, disparaîtra en tant qu'individu et en tant qu'espèce.

L'homme au contraire a cru par sa technique qu'il pouvait ne plus leur obéir mais au contraire les contrôler, les utiliser.
En même temps, il a découvert un autre type d'angoisse, car son ignorance ou du moins - ce qui revient au même - sa croyance en sa liberté ne lui a pas permis de trouver de systèmes englobants, un niveau d'organisation pouvant lui dicter ses règles comportementales. Il les a donc inventées. Ce furent les mythes, les religions, les morales, les lois étatiques. Ayant alors à sa disposition des règles d'action, il pouvait agir et occulter son angoisse, l'angoisse étant pour nous fondamentalement liée à l'inhibition de l'action, dont les causes sont multiples, mais dont une des principales est le déficit informationnel. Et là encore, ces mythes, ces religions, ces morales, ces lois étatiques n'étaient jamais valables pour l'espèce tout entière, mais pour des sous-groupes agressifs et prédateurs.

Quand les sociétés fourniront à chaque individu, dès le plus jeune âge, puis toute sa vie durant autant d'informations sur ce qu'il est, sur les mécanismes qui lui permettent de penser, de désirer, de se souvenir, d'être joyeux ou triste, d'être calme ou angoissé, furieux ou débonnaire, sur les mécanismes qui lui permettent en résumé de vivre, de vivre avec les autres, quand elles lui donneront autant d'informations sur cet animal curieux qu'est l'homme qu'elles s'efforcent depuis toujours de lui en donner sur la façon la plus efficace de produire des marchandises, la vie quotidienne de cet individu aura la chance d'être transformée. Comme rien ne peut l'intéresser plus intensément que lui-même, quand il s'apercevra que l'introspection lui a caché l'essentiel et déformé le reste, que les choses se contentent d'être et que c'est nous, pour notre intérêt personnel ou celui du groupe auquel nous appartenons, qui leur attribuons une « valeur », sa vie quotidienne sera transfigurée. Il se sentira non plus isolé mais uni à tous à travers le temps et l'espace, semblable et différent, unique et multiple à la fois, conforme et particulier, passager et éternel, propriétaire de tout sans rien posséder, et cherchant sa propre joie, il en donnera aux autres.