Cassette H23 A
"L'article" d'Arnaud Mussy
Arnaud Mussy doit faire un témoignage de "lecture".
Texte complet de son intervention avec la réponse d'André.
M.A. : Arnaud
André : Arnaud, il est prêt, il a fini son article, oui ?
Pascal M. : Il a pas fait d'article hein.
Arnaud Mussy : En préambule, j'avais fait un texte sur la Mère suprême, mais qui s'est avéré tellement indigeste que j'ai annulé (rire) au dernier moment. Donc je me suis acheté ce livre qu'est La Mort intime, de Marie Hennezel, qu'est à l'heure actuelle un best-seller, j'crois dans la classification de l'Express, qui m'a été conseillé par mon frère, qui a déjà lu André.
Alors bon j'ai terminé ce livre hier, donc je n'ai pas encore beaucoup de recul dessus. J'vais vous jeter de façon la plus claire possible j'espère, ce que j'y ai lu, ce que j'y ai compris et toutes les émotions qui s'en dégagent.
Alors tout d'abord Marie de Hennezel est une psychologue psychanalyste qui travaille dans une unité de soins palliatifs, dans un hôpital parisien et qui a pour spécificité de travailler par l'haptonomie, c'est-à-dire une sorte de technique tactile affective. Pourquoi ? Parce que dans les hôpitaux en général, on se rend compte que (rictus) les malades souffrent d'une incommunicabilité, et sont un peu livrés à eux-mêmes comme des numéros, et comme toute notre vie on doit apprendre à vivre, c'est c'que André nous enseigne, mais aussi apprendre à mourir, ça fait partie de ce fameux postulat, que lorsqu'on nait, la seule chose dont on soit sûre, c'est qu'on va mourir. Donc on a toute la vie pour s'y préparer aussi bien sur le fond, que sur la forme.
Alors dans cette unité de soins palliatifs on rencontre qui ? Des gens qui sont condamnés par la médecine, qui n'ont qu'une chose, ils attendent qu'une chose, c'est de ne plus souffrir. Parce que bien souvent on a plus peur de la souffrance que de la mort, et donc ils sont là pour être accompagnés. Accompagnés médicalement et surtout sur le plan humain, donc il y a toute une unité de médecins, d'infirmières, qui est là pour les aider à mourir et surtout qui s'offrent (rire) qui se proposent d'être une écoute à n'importe quel moment.
Et donc cette histoire, c'est une histoire, si je peux faire une comparaison, c'est une sorte de visite guidée dans un couloir où il y a plusieurs chambres, où chaque visite est une rencontre avec un malade, qui a ses problèmes, ses névroses, ses espérances et ses charismes aussi.
Et Marie de Hennezel à chaque fois nous présente des malades de tous âges, avec des maladies très différentes, avec ceux qui pensent, déjà, qu'ils sont condamnés, avec ceux qui le savent, déjà, dans leur for intérieur, mais ne veulent pas l'admettre.
Et le point fort de ce livre (sourire), c'est que à travers cette haptonomie donc qui est cet accompagnement tactile fait de câlins, de caresses, qui est très important, c'est une communication donc par les sens, mais également cette présence, c'est une communication une personne comme Marie de Hennezel s'assied au bord du lit, et est disponible pour les malades.
Pourquoi ? Parce que ces malades en général, ils souffrent de quoi ? Ils souffrent du concept de la mort, qui est tabou dans la société, et également vis-à-vis de l'équipe médicale pour qui c'est un échec.
Donc ils sont face à un trou béant de communication également vis-à-vis de leur famille. Parce qu'à chaque fois on leur dit quoi ? "Tu vas t'en sortir, mais non tu ne mourras pas".
Donc ce qui est décrit par Marie de Hennezel, c'est que ces gens ont besoin de dire qu'ils vont mourir. Et une fois qu'ils l'ont eux-mêmes traduits, et qu'ils l'ont formulé, ils sont complètement déstressés, en général, et donc la personne qui a du mal à le dire est aidée de façon tactile par ses sens, parce qu'elle retrouve par cet accompagnement ce qu'elle a vécu dans sa propre enfance avec sa mère, donc ce câlin, et une fois qu'elle a passé ce cap, elle a l'oreille d'une psychanalyste et du psychologue, qui est une oreille attentive sur tous les mots qui vont être dits.
Et on se rend compte à ce moment-là que toutes les personnes, une fois qu'elles se sont livrées, se trouvent dans un comportement avec un comportement qui est extrêmement différent. C'est-à-dire que à cette aube, à cette fin de vie, cet humus, finalement ils sont venus sur Terre pour acquérir cette humilité, et qu'ils soient riches, pauvres, puissants ou pas, on trouve toujours cette constante où avant de mourir il y a cette humilité qui est presque comment dire, éclairée. Où ils se disent que finalement cette mort qu'on voit un petit peu comme une fin en soi n'est qu'un passage, et ils ont du mal à le traduire mais ils sentent qu'il y a quelque chose d'extrêmement puissant derrière.
Et c'est ça qui ressort à travers tous les témoignages.
Et pour conclure, je dirais que ce qui est extrêmement fort, et qui ressort de la part de Marie de Hennezel, c'est que on est tous quelque part un peu mort dans nos choix, dans notre non évolution, dans nos égoïsmes, dans notre non communication avec les gens, et finalement nous sommes tous des morts au sens figuré, et à travers ces gens qui vont mourir au sens propre, ils nous donnent une leçon de vie parce que on se rend compte que tout ce qui pollue nos journées, notre vie quotidienne est complètement dérisoire.
Et c'est à ce moment-là quand l'homme a atteint cette humilité avant ce passage, qu'il commence à devenir un homme avec un grand H et un dieu peut-être entre guillemet avec un tout petit d. On sent déjà ce passage également dans sa (terminologie ?). Voilà.
M.A. : Merci. Très bien expliqué.
Clap clap clap
M.A. : Est-ce qu'elle est croyante Marie de Hennezel
Mussy : A travers ce que j'ai pu comprendre elle a lu Guénon, elle a lu Blavatsky, etc. je pense qu'elle a une vision assez tibétaine de la mort, donc je pense qu'elle croit en la réincarnation, qu'elle croit en tous ces mécanismes, mais je crois qu'elle croit en une force spéciale après la mort, mais je ne sais pas si elle la nomme "dieu" ou autre chose.
Mais moi ce que je compte faire c'est écrire à l'éditeur et lui envoyer le premier chapitre de Couple et alchimie sur la mort. Je comptais lui envoyer en photocopie.
André : Bon, moi j'ai fait près d'une semaine à l'hôpital, et j'ai fait le contraire, je me suis pas fait consoler, c'est moi qui ait consolé, les infirmières. Elles sont habituées à voir évidemment des patients qui sont souffrants, qui sont rébarbatifs souvent, qui souffrent et qui évidemment n'ont pas la sérénité pour correspondre avec elles.
Et puis elles ont un travail extrêmement ingrat. Il y a environ trois équipes. Deux de nuit une de jour. Et je dis bon de toute façon combien parmi les gens que vous visitez sont près du départ, etc. et ceux qui sont chrétiens, encore, ont un espoir. Mais ceux qui n'ont rien... C'est là qu'il faut leur apporter une consolation ou quelque chose.
Il m'est arrivé d'aider plusieurs personnes à mourir. Dont une petite jeune fille, dont la maman de François Rotureau, que certains connaissent. Lui il était désemparé et il adorait sa mère. Il s'était pas marié d'ailleurs à cause de cela.
Il m'avait dit, "je sais pas comment faire", elle parle plus, j'ose pas lui parler. Tu veux pas t'occuper d'elle."
J'ai dit, bon bin allons-y. Elle s'appelait Marthe.
On se fréquentait fréquemment avec les Blassel, etc.
Ah je lui ai parlé, comme, presque à une enfant.
J'ai dit "ben ma p'tite Marthe, tu vois, t'as bien travaillé toute ta vie, t'as élevé un garçon qu'est très bien, et puis bon bin, tu vas terminer ton chemin, comme tout le monde, alors tu te prépares. Eh bien si tu veux on va préparer ce passage ensemble. C'est rien du tout tu vas voir. "
Et je lui ai appris à prier, j'ai prié avec elle, etc. et elle s'est détendue.
Evidemment j'ai eu une conversation un peu plus longue.
Elle s'est vraiment détendue et le lendemain elle est partie presque en souriant etc.
Alors François m'en a toujours exprimé une grande reconnaissance.
Et puis d'autres que j'ai vu, messieurs ou femmes.
Et malheureusement on s'aperçoit que les familles ne savent pas préparer leurs patients à un départ, ou même à une souffrance ou même à une opération grave. Et c'est dommage.
Je pense que la jeunesse qui est très sensible, à l'école on pourrait leur enseigner justement à savoir consoler les membres de leur famille, qui sont douloureusement éprouvés.
Et j'ai appris, et il faudra que je vous apprenne un jour à imposer les mains et à éventuellement à faire des guérisons, mais j'ai vu des petits enfants, qui après m'avoir vu faire, imposaient les mains, et puis de tout leur coeur, les yeux fermés, hein, ça y allait.
C'est extraordinaire à voir.
Mais comme disait Mireille D. aussi tout à l'heure, l'attouchement est extraordinaire aussi dans le fait de ce contact humain avec quelqu'un qui est déjà séparé de l'humanité, ou qui est mal compris, qui se sent étranger à la compréhension de ses problèmes. Tenir la main, prendre son bras, un câlin sur la joue, mettre la main sur le front et pourquoi pas en partant un baiser sur le front. Et cela fait beaucoup de bien à ces gens-là.
Alors la préparation de la mort c'est important. En Amérique il y a des instituts pour les cancéreux où on les prépare, consciemment à passer, etc. et dans cet ensemble communautaire, eh bien c'est presque avec sérénité qu'ils attendent l'heure. Voilà.
***
"Maison de mort" : section d'une prison réservée aux personnes en attente d'exécution.
Traitement informatique du "livre"
Arnaud Mussy commence comme à son habitude à se poser comme ordinateur : il "lit" des données, puis en "restitue" son "traitement", par une "écriture" nouvelle.
Cet ordinateur va réduire l'hôpital à une table de données, une "unité" dont la forme ensembliste crève les yeux, au sein de laquelle règne la "science" médicale, qui traitera des "numéros" inscrits dans des "lignes".
Tant que ces lignes ne rentrent pas dans la logique ensembliste, elles sont "à côté" de leur salut.
Leur problème est donc bien un problème de "communication" avec l'ensemble du système, leur "confiance" dans le monde médical et l'adoption de son "langage".
La technique "psychanalytique" permet à ces pauvres gens proches de la mort, de sortir de leur malaise : rejeter la langue scientifique, qui faisait d'eux des moribonds.
Les autres, restant sur leur ligne, c'est-à-dire leur temps linéaire, non ensembliste, ne "survivront pas". Ce sont ceux qui "écoutent" et "croient" au mensonge de la parole héréditaire, de leur famille, accusés de suivre leur égo.
Autrement dit, ce que la machine détruit, ce sont tous les talents individuels, pour le salut du groupe uniformisé.
Les heureux élus qui se croiront sauvés par cette action mécanique, seront à "l'écoute de tous les mots" du "point fort", et auront, par "humilité", sû se défaire de leur "égoïsme", pour intégrer la logique de groupe, celle qui les "livre" à ce même "point fort", forcément : le point constant, ou point "présent", permanent, qui pourra à l'infini reprendre son procès contre les récalcitrants.
Sans procès en effet, pas d'ennemi, et sans ennemi, le groupe ne peut se maintenir.
Dans cette "histoire", la constante étant l'humilité de ceux qui durent, survivent ("constants"), mais précairement et selon leur place dans le tableau selon leur place dans le tableau mesurant leur caractéristique "écoute de tous les mots", "AVANT DE MOURIR".
Autrement dit ceux qui "durent" sont toujours malgré tout en sursis : "on est tous quelque part un peu mort".
Le mot "couloir" signifiant "tri", ce système permettra un rejet possible de tel ou tel, et une épuration permanente du groupe, des gêneurs, ne parlant pas suffisamment la langue du "point fort", la langue ensembliste, des machines, "simplifiant" l'homme. Ce "point fort" pourra ainsi renforcer son pouvoir, sans frein, par la peur.
La peur de quoi ?
De quoi tous ces gens ont-ils peur ? De la mort.
Le préambule comme "digestion"
Le "préambule", "charge" la Mère suprême en tant que texte. Elle est "indigeste". Sa lourdeur, c'est sa faute de non évolution. Elle n'a pas la "souplesse" nécessaire pour s'adapter à la langue du traitement informatique des choses.
Mais pourquoi une "mère" serait-elle "lourde" ? Sinon que parce qu'elle porte des enfants. Or c'est la famille qui sera accusée juste après, de "mentir" aux moribons. Cette lourdeur, c'est le "fruit" de la répétition des mensonges.
Dans le contexte ensembliste (hors temps linéaire), toute répétition est inutile, on peut la supprimer.
Heureusement, un avocat-justicier va nous sauver de cet être rendant malade, provoquant une "crise", appelant donc un "traitement" (un filtre) pour notre "salut".
"Et donc cette histoire, c'est une histoire, si je peux faire une comparaison, c'est une sorte de visite guidée dans un couloir où il y a plusieurs chambres, où chaque visite est une rencontre avec un malade, qui a ses problèmes, ses névroses, ses espérances et ses charismes aussi."
Une histoire, n'est-ce pas un texte ? Ce texte est une table ou chaque cellule-valeur est testée ("visité") par le curseur de la machine, pour en tirer la caractéristique voulue, qui amènera la création d'un nouveau tableau : celui des élus (selon leur "charisme" : niveau par rapport à la chair, ennemie de la machine).
"Et donc cette histoire, c'est une histoire, si je peux faire une comparaison, c'est une sorte de visite guidée dans un couloir où il y a plusieurs chambres, où chaque visite est une rencontre avec un malade, qui a ses problèmes, ses névroses, ses espérances et ses charismes aussi"
Un "nouveau" texte", sera issu d'une suppression des valeurs faibles (égoïstes, numériquement en infériorité pour faute de ne pas parler le langage des machines), afin d'amener un nouveau programme, un "nouveau temps" (sans répétition celui-là) dont les esprits sensibles au progrès, même s'ils n'en comprennent pas l'objectif (non dit !), connu de la constante, répéteront ses "mots", simplement parce qu'ils seront impressionnés par ce "point fort". Ce sera la nouvelle société faite des singes-savants de la pseudo "Marie de Hennezel", parlant le langage "scientifique" et médical de ceux dont la machine va assurer le salut, les sortir de la crise.
"Ambuler" = marcher, être en procès (ambulatoire !!) : "En préambule, j'avais fait un texte sur la Mère suprême, mais qui s'est avéré tellement indigeste que j'ai annulé (rire) au dernier moment."
Ce "dernier moment" c'est la conclusion, la "décision" de la machine.
Le "rire" signale sa propre guérison, issue de ce traitement vers l'annulation, le tri salutaire. Il est le signe du plaisir produit par le renouvellement du pouvoir, face à l'ennui, subi par ceux qui resteraient fidèles au "texte" d'origine, au texte héréditaire, in-digeste, qui nous "charge".
Cette décision sera encore verrouillée par sa forme chiffrée : "tellement" indigeste, invitant à se former l'image d'un chiffre comme raison d'un remplacement "annulé au dernier moment".
Cette force démontrée est confirmée par la suite immédiate, exprimant la peine prononcée : il "jette" ce qu'il a "compris" de la lecture de remplacement : il le tord à son tour, mais cette fois pour en tirer un message de peur : "Alors bon j'ai terminé ce livre hier, donc je n'ai pas encore beaucoup de recul dessus. j'vais vous jeter de façon la plus claire possible j'espère, ce que j'y ai lu, ce que j'y ai compris et toutes les émotions qui s'en dégagent."
Message porté en conclusion : "nous sommes tous... un peu mort" et "tout ce qui pollue nos journées, notre vie quotidienne est complètement dérisoire". Le quotidien étant la répétition linéarie des jours.
"J'vais vous jeter de façon la plus claire possible j'espère, ce que j'y ai lu, ce que j'y ai compris et toutes les émotions qui s'en dégagent.""
La seule "émotion" dont il fera preuve durant sa lecture, sera celle exprimée par ses rires et sourires, pour exprimer la fête, quand il rejette, et "passe à autre chose", dévorer mange autre chose (pour se soigner de sa primo-"indigestion").
Qui effectue le tri ?
Tout ensemble se situe dans un contexte d'objets, traités par un métalangage. C'est "l'unité" de la "science", qui tranchera. Cette "science" qui parait accepter les deux camps, n'en gardera finalement qu'un seul à la fin du processus de "traitement".
"Alors dans cette unité de soins palliatifs on rencontre qui ?"
Cette ren-contre, c'est un débat entre deux groupes, situés (de force), et que le point fort, feignant de rendre service, tranchera en réalité pour la solution de "tri" : l'éjection des retardataires à "progresser" en rejetant la langue héréditaire, la langue de la famille.
A la fin, "le point fort" tranchera entre les deux "couloirs" (qui sont des sas, des lieux de tri), pour dire : qui passe et qui ne passe pas, impliquant qu'il soit le seul à connaitre la place des uns et des autres en ces classes, en termes de "communication" avec le "futur", la survie.
Il tranche donc entre deux contradictoires, ce qui est le rôle de tout juge, qui a entendu "avocat" et "procureur".
En tout premier lieu, Arnaud Mussy présente Marie de Hennezel comme celle qui "écoute". Elle est donc un "témoin", mot signifiant aussi : arbitre, comme confidente.
Elle est le témoin de ceux qui entre autres sont victimes d'un mensonge de la part de leur "famille". Ce mensonge étant exprimé par la phrase "Donc ils sont face à un trou béant de communication également vis-à-vis de leur famille. Parce qu'à chaque fois on leur dit quoi ? "Tu vas t'en sortir, mais non tu ne mourras pas".
"A chaque fois" = répétition.
Puis Arnaud Mussy nous dit lui-même, en se servant des propres mots d'André Bouguénec : "c'est c'que André nous enseigne, mais aussi apprendre à mourir, ça fait partie de ce fameux postulat, que lorsqu'on nait, la seule chose dont on soit sûre, c'est qu'on va mourir."
C'est le "postulat" à admettre pour comprendre le "terme" de l'algorithme du jugement : son recommencement permanent.
Ce qui explique la recherche permanente de bouc émissaire au sein du groupe, comme son histoire l'a prouvé.
Le mot "caricature" signifiant charge, et utilisé pour salir, révolter en forçant les détails choisis arbitrairement, pour permettre ce jugement.
Caricature à laquelle André répondra d'ailleurs qu'elle ne correspond pas, "évidemment", à ce qu'il a vécu, lui, à travers son expérience réelle et naturelle.
L'évidence c'est ce qu'on "voit", s'opposant à ce qu'on "entend" par ce seul traitement de "texte", cet "article", comme le nomme André. Ce terme désignant aussi un "détail", dont le traitement produira... une caricature.
Mais en conclusion Arnaud Mussy nous présente les conditions de leur salut : ne plus chercher à se diviniser, mais rester "humains". Alors ils peuvent communiquer.
Soignant ainsi leur première "souffrance" inutile. Souffrance de langage erronné.
Le débat
Le mot "couloir" est issu de "couler", au sens de se déplacer en pente ou vers le bas ; se déverser d'un mouvement continu ; glisser, tomber en glissant. Du latin colare : (« passer, filtrer, épurer »). Colum : passoire, tamis, crible. On parle donc bien d'un jugement, d'une séparation issue d'une position dé-coulant elle aussi de ce "postulat".
Aux malades donc, de les "entendre", d'être à l'écoute de tous les mots du "point fort" de la science : "Marie de Hennezel". Celle qui travaille par la "caresse", tel l'avocat mais aussi le procurateur... qui amènera les "malades" en termes de "communication", à invoquer sa présence "une constante", comme "point fort", et les amener ainsi sans qu'ils n'aient l'idée de s'en défendre, à "l'écoute de tous ses mots", du procurateur se faisant ainsi procureur, puis "juge" : celui qui détient le pouvoir des mots.
Pour trancher, épurer son état, passer de "petit dieu" à "humain", et donc : humaniste, pouvant soi-même "parler" dans la société, tout en acceptant le joug de celui qui parle "plus" que les autres.
Il faut entendre ceci, et tout le reste, comme une analogie, annoncée dans la conclusion : "on est tous quelque part un peu morts"; Donc pas tout à fait, mais en sursis.
Tout simplement parce que la logique du bouc émissaire est, elle, immortelle. C'est le méta langage de ce "traitement" médical.
"On trouve toujours cette constante, cette humilité qui est presque éclairée où ils se disent que finalement cette mort que l'on voit comme une fin en soi n'est qu'un passage et ils ont du mal à la traduire mais ils sentent qu'il y a quelque chose d'extrêmement puissant derrière. Et c'est ça qui ressort à travers tous les témoignages".
"Presque éclairé"... comme la lumère luciférienne, cannibalisant la vraie lumière, pour en tirer sa "puissance" auprès des naïfs.
On a "du mal à la traduire", alors on en répète les slogans, comme des singes-savants, sentant qu'une cohérence construit ce discours de la force, même s'ils ne le comprennent pas. Ils ont "la foi", comme des acteurs de théâtre, jouant alors leur rôle dans ce procès de théâtre.
Car n'oublions pas que l'enjeu tous ces "presque morts" est de se sauver eux-mêmes, de ne pas devenir le futur "bouc émissaire". De sorte que chacun se surveille soi-même, tout en surveillant son voisin de "couloir".
Ces "numéros" ne sont que leur place dans la hiérarchie de "groupe" qui va alors "naturellement" se fabriquer. CYBERNETIQUEMENT.
Mais cette traduction, c'est celle que nous vous donnons. Sans doute pas totale, mais elle permettra à qui le voudra de repartir sur ces pistes désormais jalonnées, de cette fausse lumière.
C'est la langue des "humbles" qui "éclaire". C'est-à-dire la langue de la science, rationnelle, qui ne fait que comparer ceux qui parlent la langue simplifiante (rejetant les répétitions "dérisoires"). Autrement dit de l'étude, de ceux qui bûchent, oeuvrent dans le concret et le réel.
Les futurs bouc émissaires, utile à ceux qui acceptent le langage (précaire) de "'l'unité", de la "paix", des "humbles".
Ce qui amène à la compréhension de l'acte d'accusation chargeant le futur exclu : l'égoïsme. D'où son isolement, etc.
L'arbitre neutre, devenant tout-à-coup le "point fort" de ce salut, change alors, une fois cette "humilité" "inscrite" (faut-il signer un pacte?) évidemment de statut. On sera "à l'écoute de tous ses mots", et on les répétera en meute, pour charger l'isolé.
Dans cette "histoire", comme mentionné au départ, c'est-à-dire cette pure mise en scène de procès truqué et inventé.
D'où : "finalement" (conclusion rationnelle, nouvelle)... "nous sommes tous des morts au sens figuré"...
Procès avec finalité : "on est tous... morts... dans nos égoïsmes".
Quel est ce problème de communication ?
Ne comprenant pas comment leur propre langage les met en accusation, en séparation, puisque ces fidèles du verne incarné, de leur "famille", ne sont pas "humbles". L'accusation étant imparable, ils sont dévorés par leurs propres mots.
C'est l'incommunicabilité des mots de la chair, des individus se construisant par eux-mêmes, caricaturés comme égoïstes et incapables de rentrer dans le débat, faute de ne pas parler le langage des "simples", partagé par les autres, comme un "code" qu'ils maitrisent plus ou moins, afin de participer de ce langage de la science.
Comprendre le code, c'est scientifiquement être capable de "communiquer", c'est détenir les clefs : "Et une fois qu'ils l'ont eux-mêmes traduits, et qu'ils l'ont formulé, ils sont complètement déstressés". Autrement dit ils ne feront plus partis de "tous" les "presques morts". Y compris parmi ceux qui sont "à l'écoute de tous les mots", mais n'ont pas encore intégré le niveau de la compréhension du méta langage.
Il y a alors inversion de la majorité et de la minorité, puisqu'en fin de processus, ceux qui parlaient la langue héréditaire, les plus nombreux, et qui se comprenaient entre eux, ne comprennent plus rien, ne comprennent pas comment leur propre langage, qui est le langage commun, le langage naturel, parlé depuis que l'homme existe, est devenu le langage prouvant leur faute. Les autres, minoritaires au départ, deviendront les "élus", contrôlant cette majorité silencieuse, terrorisée par ce jugement de la nouvelle majorité, les "humanistes"
Ainsi est résolu le problème de tout pouvoir : comment une minorité d'abrutis ne lisant rien, peut contrôler une majorité naturelle, qui étudie.
Car pour eux, l'évolution se déroule dans un temps infini, et non "fini" (temps fermé, circulaire, ensembliste).
D'où la critique d'Arnaud Mussy à leur égard (lisez bien ce qui est dit de l'évolution re-dé-finie : "Et pour conclure, je dirais que ce qui est extrêmement fort, et qui ressort de la part de Marie de Hennezel, c'est que on est tous quelque part un peu mort dans nos choix, dans notre non évolution, dans nos égoïsmes, dans notre non communication avec les gens, et finalement nous sommes tous des morts au sens figuré, et à travers ces gens qui vont mourir au sens propre, ils nous donnent une leçon de vie parce que on se rend compte que tout ce qui pollue nos journées, notre vie quotidienne est complètement dérisoire."
La répétition étant, forcément, appelée "non évolution", le travail devient synonyme de mort. Et inversement, la fainéantise, c'est la "vie".
Amenant les travailleurs à ne plus rien comprendre, pour laisser les autres continuer à parler, à être, en bons singes-savants, "à l'écoute de tous les mots".
Dressage par les mots, donc, qui débouchera sur une demande toujours accrue "d'humilité", après un basculement toujours à renouveler, puisque requis selon une "constante".
Etonnamment l'haptonomie évoquée, n'est pas une pratique exclusivement mise en oeuvre dans les "soins palliatifs". On l'utilise aussi en pédagogie, métier consistant en l'art de "conduire" (gouverner) progressivement les "enfants" vers... quelque chose... de nouveau.
Le "bras" de "Marie de Hennezel" décrivant la multiplicité des "gestes" possibles, une fois le pouvoir obtenu et verrouillé... une fois l'humilité assurée avant l'engagement ("Et c'est à ce moment-là quand l'homme a atteint cette humilité avant ce passage").
"On trouve toujours cette constante, cette humilité qui est presque éclairée où ils se disent que finalement cette mort que l'on voit comme une fin en soi n'est qu'un passage et ils ont du mal à la traduire mais ils sentent qu'il y a quelque chose d'extrêmement puissant derrière. Et c'est ça qui ressort à travers tous les témoignages".
"Marie de Hennezel" devient dans ce travail de désinformation, l'individu salutaire, par sa parole systématiquement géométrique (elle s'assoit sur le lit et parle". Cette assise, c'est qu'elle assumera ce qu'elle dira à ceux qui se seront "livrés".
"Et on se rend compte à ce moment-là que toutes les personnes, une fois qu'elles se sont livrées, se trouvent dans un comportement avec un comportement qui est extrêmement différent."
Question sur Marie de Hennezel
Maud M., pleine d'admiration devant une telle "histoire" et son ton "figuré", demande finalement si Marie de Hennezel est croyante. Arnaud Mussy - qui ici a un moment de flottement (il calcule) ne répond pas sur sa spiritualité réelle, dont il se moque, car ce serait la décrire par ce qui fait son "moi", mais il continue, en bon cannibale, à la faire parler dans le sens voulu. Alors le réseau de textes traditionnalistes est traité par le mépris : "Guénon, Blavatsky, etc".
Ce n'est pas la validité profane de "L'express", classant Marie de Hennezel dans les "Best-sellers".
MAIS : Elle croit, dit-il, en une philosophie tibétaine (matérialiste), et une "force"... après la mort.
Réfutations de Marie de Hennezel
Il est notoire que l'auteur de l'ouvrage réfute de façon involontaire évidemment, cette "lecture" tordue d'Arnaud Mussy. Comme on peut l'entendre elle-même sur cet entretien audio livré à France Culture, à propos du livre en question. Frédéric Lenoir interviewer, lui pose en effet deux questions, dont une vers la minute 27, afin de savoir si ses patients ont une approche spirituelle de la mort. Elle répond : "Il y a un retour du religieux chez les gens qui ont eu une pratique religieuse, [...] mais tous ceux qui n'en ont pas eu...", l'auteur est formelle : ils sont "agnostiques".
Puis à la question : "Avez-vous vu des gens mourir joyeusement ?", elle répond : "Non, j'ai pas vu de gens mourir vraiment joyeusement". Mais "dans la littérature, ça existe".
On ne saurait mieux dire.
Réponse d'André Bouguénec
Continuons avec la réponse donnée par André Bouguénec, qui va contester, et nous ramener à la vue concrète ("évidemment"), justement, à l'air frais du bon sens et d'un vécu réel, d'un temps enfin... au sein d'une médecine qui prend en compte la spécificité réelle de l'individu, et de ses souffrances.
"Elles sont habituées à voir évidemment des patients qui sont souffrants". C'est la vue réelle qui est ici exposée, après expérience longue, donc rendant impossible toute influence théorique, produite par la "vision" d'images abstraites, fortes mais influençant le cerveau, en dehors de toute expérience réelle (ex : unité puis "couloir" où des "malades numérotés" sont "visités" et souffrent en fonction de "postulats", admis par "tous", etc.).
Cet appel au concret personnel est de plus recoupé par l'expérience propre d'André Bouguénec : "Il m'est arrivé d'aider plusieurs personnes à mourir."
André Bouguénec rapporte d'abord la situation des malades à des principes, desquels découlent un quotidien simple, mais non moins métaphysique... Ces principes sont philosophiques et mènent à une foi vécue concrètement, comme croyant, chrétien ou athée.
Principes d'où découlent des choix de vie.. avant de rentrer à l'hôpital.
A la différence des "malades" d'Arnaud Mussy : ils pourront même en sortir !
Une durée est d'ailleurs précisée : "une semaine".
Ce qui, si on comprend ceci comme une réponse du berger à la bergère, signifie que la réponse et la solution sont simples : Celui qui n'a pas peur de la mort, celui qui "vit" est chrétien, et sa vie intérieure ne peut se soumettre à cette logique d'une "vérité" de la mort comme "crise" de "communication". Ici : on a un rapport réel et simple avec l'infini.
André Bouguénec traite donc d'abord la question par le commencement : la réalité spirituelle de l'homme incarné, vivant la chose décrite.
Il ne part pas d'une image mentale, abstraite, d'un "texte" tordu pour le faire rentrer dans ses cases dé-finitives, mais justement de son "moi", assumant la valeur de son expérience personnelle, mais en le liant (religion vraie) à des principes spirituels.
Donc là, il s'agit bien d'un TEMOIGNAGE !
C'est toute la différence avec un propos où "je" conclue subitement, après tout un discours en lequel personne n'apparait. Ici, le "je" est assumé, mais c'est le contraire qui va se produire à la fin, de "je" on passera à l'infini. Alors que dans le propos tordu d'Arnaud Mussy, c'est l'infini qui était premier pour être ramené à du fini, puis à l'action d'un seul : Marie de Hennezel.
"MOI, nous dit André Bouguénec, j'ai fait près d'une semaine à l'hôpital", puis ajoute : "j'ai fait le contraire".
Ceci en nous présentant une histoire réelle, concrète, de "souffrance"... qui va déboucher sur un peu plus d'amour, concret lui aussi, sur Terre.
En montrant comment "sa" souffrance n'a pas été gérée par l'infirmier, le "point fort", qui ici est plutôt le "point faible", passif et même pas vraiment compétent, qui va cependant évoluer grâce à son patient... Celui qui était censé être le faible de l'histoire...
L'infirmier en effet, est décrit comme manipulant André Bouguénec avec indélicatesse, et même avec brutalité, mais face à la douleur ressentie et exprimée vivement, puis expliquée, décrite dans un échange de coeur à coeur, l'infirmier - témoin lui aussi de cette souffrance - changera...
Ceci montre la réalisation d'un potentiel (l'infirmier), qu'on n'avait pas prévu, pas pu analyser et mettre dans des cases. Potentiel débouchant sur une relation emprunte de reconnaissance.
Par ailleurs, le "salut" n'est pas un problème de "choix" personnel, mais de fatalité : "Il n'y a pas grand-chose à faire avec les athées."
Pourtant : "Des croyants peuvent partir presque avec sérénité". (Allusion à des réunions communautaires de malades porteurs de cancer, incurables).
Ensuite André envisage toujours des situations similaires, mais il extrapole le contexte. Il sort là encore de la géométrie fermée et limitée de l'hôpital.
Sa description, pleine d'humanité, montre que tout homme, sans être "savant", peut aider quelqu'un à passer : "préparer les enfants dès l'école à le faire", "dans les familles", "que je vous apprenne à faire des guérisons", "même des enfants le font", etc.
Pas de "point fort" ici, requérant une demande d'humilité pour être sauvé, en rejetant, justement, le mensonge héréditaire.
"Savent"-ils, ces enfants, que nous sommes venus pour mourir ? Non. Ont-ils lus le livre de Marie de Hennezel, sous couvert des "classements" de "L'Express" ? Non bien entendu. Sont-ils des "points forts" dans une "unité", filtrant (au bout du couloir) des malades ? Non.
On ne trouve dans la réponse d'André Bouguénec que des nuances fines sur ce problème difficile, avec des tas d'exemples, de cas possibles. A contrario du précédent exposé, qui expose tout sous forme générale, froide, mécanique, et sans aucun exemple tiré du réel, mais qu'on doit accepter parce qu'on y ressent une "force" géométrique.