? : Est-ce important d'être enterré quand on est mort ?*
André : C'est une question qui intéresse beaucoup de gens. Annette veux à tout prix être incénérée, c'est quand même curieux. [André apprend qu'il y a un incinérarium à Nantes]. Ah bon ? Ah je vais pas lui dire.
J'ai enseigné à Memphis, prend qui veux, d'ailleurs vous l'avez dans la Genèse dans l'Ancien Testament : ""Tu es poussière et tu retournes en poussière". Mais il est question de la poussière de la Terre, pas de la cendre. Pourquoi ? Parce que la Terre reprend ce qu'elle a donnée. Vosu savez que un corps se met à pourrir. Les animaux qui pourrissent, bon ben ça redonne de l'engrais à la Terre, etc. Vous avez ceux qui mangent des cadavres là, les charognards et tout ça, bon ça va pas à la Terre et pourtant pas les excréments du charognard ça retourne à la Terre et quand le charognard meurre, c'est lui qui va rendre à la Terre ce qu'il a pris en tant que vie à la Terre. Donc c'est une transmutation et une transmission chimique des corps chimiques. Voilà.
Si vous brulez un corps, il y a plusieurs inconvénients. C'est que vous avez le dégagement du corps qui représente des fluides à étages si vous voulez, qui vont s'évaporer, il y a une sorte d'évaporation.
C'est pour ça d'ailleurs que instinctivement, c'est pas tellement pour savoir, parce que y'a plus de croque-morts qui croquaient les arpions des morts pour savoir s'ils étaient vien vivants. Parce qu'il parait que c'est très sensible, alors quand c'est un faux mort: ""Aïe"". Ah il était pas mort.
Alors y'a plus de croque-morts, mais de temps en temps on entend [des anecdotes] dans la presse, que on entend du bruit dans le cercueil, c'est mon bonhomme ou ma bonne femme qu'est pas mort.
Donc faut [faut encourager] en général, pour laisser le temps au cadavre de commencer à sentir. C'est pour ça que beaucoup de pompes funêbres mettent des parfums et proposent des parfums dans la chambre funêbre et dans le cercueil. [?] ça rapporte.
Parce que ça dépend du décès, ça dépend de l'obésité du gars ou de la femme, ça dépend de l'alimentation, vineuse ou quoi, alors les odeurs viennent très vite.
J'vous donne un exemple : la semaine avant que je parte au régiment, mon oncle par alliance (marié avec une soeur de ma mère), est mort. Eh bien très vite, pendant les trois jours il a gonflé, et y'a eu une odeur épouvantable. Pendant des mois j'avais cette odeur dans le nez. Et c'est une odeur fade, macabre, incroyable. Je pouvais pas manger de la charcuterie, je retrovuais cette odeur à partir de la charcuterie.
Mais l'odeur de cadavre, moi je l'ai connue pendant la guerre ben c'est dégueulasse, c'est pas bon. Alors on enterre très vite et on enterre à une certaine profondeur à cause de ces odeurs.
Alors évidemment lorsqu'on brûle un corps, y'a pas ces inconvénients, puisqu'il n'a pas le temps ou pas beaucoup de temps de se décomposer, et je tire parti de ce mot.
Etant donné que le mot est composé au départ par [la mère], par les nourritures, c'est-à-dire par la Terre en fin de compte, eh bien il faut que à la mort il se décompose de la composition qu'il avait, et redonne à la Terre la composition qui lui avait donné la vie.
Voilà la clé dans le mot.
Il faut donc laisser le temps à ces corps subtils de se dégager.
D'autre part, celui qui meurre, fréquemment, pas tout le temps, il voit son corps, il voit son enterrement, il voit ses proches en train de pleurer, il en voit aussi dire : "Ah, enfin il a foutu le camp". [rires plus ou moins choqués] Ben oui !
Et quand celui ou celle qui s'en va voit ce corps, mis dans un foyer où il va brûler, et bien vous avez des réactions qui sont pas toujours appétissantes, tandis que lorsque le corps se décompose, il met un certain temps, il a encore une forme, en tous cas un visage, etc. y'a le squelette et tout. Et le moribond il est entraîné assez vite dans l'astral. De façon à ne pas, pour ceux qui ont la voyance, [?] de ceux qui restent sur Terre, de façon à ne pas assister à cela.
Tandis que la crémation elle est beaucoup plus instantanée par rapport à la mort. Parce que les corps subtils à la crémation n'ont pas eu le temps de s'évacuer.
Je crois que dans le Livre des morts tibétains il doit être question de quelque chose comme ça. J'm'en souviens pas très bien, des corps subtils qui s'évadent.
Question : A propos de l'embaumement.
André : Oui. C'est comme si tu laissais un beau vêtement avec un pardessus et il se conserve. Dès l'instant où tu te sais vivant de l'autre côté, tu te vois vivant, tu te fous pas mal de ce qu'est resté en bas. Ouf ! Plus de douleurs rhumatismales, plus de mauvaise digestion, plus de maux de tête, etc.
C'est sur le moment, au départ, les corps subtils n'ont pas le temps en crémation, de s'en aller.
On devrait mettre les corps directement en terre, pas dans une boite.
Pas forcément. Dès l'instant où on les laisse comme ça. On les mets dans une boite à cause des odeurs.
"La vraie raison elle est celle-ci quand même. Et surtout jusqu'à maintenant, encore avec un certain temps, le temps que ça se refroidisse. Il est important que les vivants voient les morts. Il est important que les vivants sachent et constatent qui'il y a une décomposition du corps, et que c'est beau. Il est important, quand on fait un transfert de cercueil ou de tombe, qu'on voit ce qu'il en reste, d'un être cher. C'est pas beau. Pour que l'homme prenne conscience, qu'il n'est que poussière, qu'il n'est que de la viande, et ce n'est pas cela qui vit, c'est ce qui est à l'intérieur, c'est ce qui est composé à l'intérieur, avec une composition immortelle. C'est-à-die l'esprit, l'amour, etc. Et ça ça ne se décompose pas.
Voilà toute la réflexion, qui doit évidemment logiquement, malheureusement les gens ne savent pas regarder ni voir, que doit donner l'article de la mort. Donc y'a pas suffisamment de conscience pour [?] change de vêtement."
E 24 face B