[...] pour le canal visuel, quand le thérapeute décrit une image,  le    patient s'en crée une représentation dans son esprit et la transmet     ainsi à son inconscient. Par exemple, si on demande au patient     d'imaginer qu'il est sur une plage et qu'il fait beau, on transmet non     seulement à la conscience du patient, mais aussi à son inconscient. La     même chose a lieu avec les sensations et les émotions qu'on peut     évoquer. Si le thérapeute demande au patient d'entendre ses parents dire     qu'ils sont fiers de lui, il va effectivement les entendre. Il   connaît   leur voix, il va entendre leur voix.
[...]
L'inconscient a un langage particulier, étudié depuis de nombreuses     années. Ce langage est généralement métaphorique (analogie,   ressemblance   universelle) ou symbolique (association qui peut être   totalement   arbitraire, propre à la personne).
 
Les symboles
Les symboles sont des représentations spécifiques de la personne,     même si certains symboles sont plus ou moins universels. Lorsque     l'inconscient communique par image et que l'on se retrouve face à un     symbole, on ne peut pas être sûr de ce que cela signifie. On ne peut     alors que faire des hypothèses, en demandant, à chaque fois, à     l'inconscient de confirmer ou d'infirmer l'hypothèse. Il faudra souvent     solliciter l'inconscient plusieurs fois, ou lui demander d'exprimer  le    même contenu, mais au moyen d'une autre image.
Selon Jung, il existe des symboles universels (archétypes),     indépendants des cultures ou de l'éducation. Par exemple, l'arbre est un     symbole universel de force et de sérénité.
En raison de l'utilisation, par l'inconscient, de symboles, on ne     peut décoder les rêves de façon automatique, puisque le symbole dépend     de la personne.
Lorsqu'on communique avec l'inconscient, on évite d'utiliser les     symboles, autres que ceux donnés par le patient, sinon on croit     transmettre un message, mais le patient peut très bien comprendre tout à     fait autre chose.
 
Les métaphores
Notre esprit est très performant pour capter les analogies, les     ressemblances, de façon inconsciente. Il le fait constamment, il compare     en permanence les objets de perception, les situations, les   contextes,   avec ce qu'il connait déjà, ce qui est stocké dans notre   mémoire. Même   si nous pouvons avoir conscience du résultat, le   processus de   comparaison est inconscient. Non seulement notre   inconscient comprend   les métaphores, mais aussi il les utilise pour   s'exprimer, notamment   dans les rêves.
Lors de la lecture d'un conte, une histoire métaphorique,     l'inconscient s'imprègne de la structure de l'histoire alors que, pour     la personne qui écoute l'histoire, il s'agit peut-être uniquement d'un     moment agréable à passer. Les contes, et les métaphores en général,   sont   donc une façon très puissante de faire passer certaines choses à     l'inconscient tout en distrayant le conscient vers autre chose.
 
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Quand la personne est trop consciente, on peut utiliser la confusion    ou  la surprise, ce qui va bloquer son conscient. La surprise entraîne    un  blocage instantané, mais ne dure pas très longtemps. Il faut donc     ensuite insister. La surprise doit être rapide, faire un « blanc »  dans    la conscience et profiter de ce blocage-là pour induire la  transe.
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A ce stade de communication, il est déjà possible de poser des     questions fermées, dont la réponse est soit oui soit non. Il est     important de bien réfléchir à ses questions avant de les poser.  Un     exemple de question simple à poser pour tester la communication est de     demander à l'inconscient s'il est d'accord pour travailler ensemble à     améliorer la vie du patient. Il ne peut que répondre « oui », ce qui     permet d'avoir une confirmation et d'en profiter pour vérifier que le     geste est bien inconscient (s'il répond « non », on a un gros  problème    de résistance !).
A partir de là, il est possible de commencer à cerner le problème.     Par exemple au moyen de questions comme: est-ce que ça a commencé avant     20 ans ? Est-ce que c'était au primaire ? Est-ce que c'était au   collège  ?  Est-ce que c'était au lycée ? Avant 15 ans ? Avant 10 ans ?   Est-ce  que  c'est entre 5 et 10 ? Est-ce que c'est entre 8 et 10 ? il   est  possible  de savoir quand le problème a commencé à se manifester   chez le  patient. A  partir de quelques oui et non, on peut essayer de   trouver  les  événements qui ont fait que la personne s'est mise à   penser de  telle  manière, à ressentir de telle manière.
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Pour avoir d'autres informations, il est possible d'aller plus loin     dans la communication, et d'avoir l'image et le son, c'est- à-dire les     rêves éveillés. Erickson utilisait la technique de la boule de   cristal,   il demandait à ses patients de visualiser (halluciner) une   boule de   cristal et de voir dans cette boule des scènes de sa vie. A   notre   époque, on peut remplacer la boule de cristal par un écran   cinéma ou un   écran de télévision.
Il existe différentes manières de procéder : demander directement à     l'inconscient qu'il donne des images qui représentent ou donnent des     indications sur la cause, l'origine ; qu'il retrouve des souvenirs et     les montre sous la forme d'images.
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On [...]  demande de le faire vite pour qu'il n'ait pas le temps de    filtrer  des informations en les jugeant inintéressantes et aussi pour    éviter  qu'il oublie des détails qui peuvent être importants.
Une variante consiste à demander au patient de se voir lui-même dans    le  cinéma en train de regarder des images de sa vie. Cette double     dissociation est très intéressante puisqu'elle permet au patient de     mieux se distancier de ses émotions en se voyant lui-même assis dans le     cinéma et donc hors de danger.
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Lorsqu'elle fonctionne, cette métaphore du guide intérieur est     particulièrement puissante, le patient ayant la possibilité d'évoquer     cette image à nouveau et de lui poser des questions, même lorsqu'il se     trouve chez lui (autohypnose).