"Aujourd'hui on est noyé dans le mensonge, les apparences. On est beau pour paraître et puis derrière, c'est pourri. En 1995, les choix sont faits au ciel." André Bouguénec

 

Arnaud Mussy, fraichement connu de nous, envoie au Phare Ouest un courrier développant quelques anecdotes "guerrières" sur sa vie familiale Argentine, ses problèmes avec les "médiocres" de l'immigration, et sa venue, promettant des surprises*, qu'André lit et commente en Septembre 1994.

* "PS: Je crois deviner que vous m'attendez gentiment au tournant avec mes questions. De mon côté, c'est avec plaisir que je vous attends au suivant avec vos réponses."

C'est donc lui qui posera des questions en retour, en se servant de la surprise, comme arme majeure.

"Rien ne vaut l'effet de surprise, et pour domestiquer le prévenu, l'axiome du juge est : "frapper d'abord, argumenter ensuite". Tout procès commence, toujours, par une accusation - une négation de l'innocence - destinée à coller une étiquette infamante sur le front de l'accusé". La Tête coupée, p. 216, Arnaud Upinsky

André Bouguénec nous l'avait présenté ainsi : "Lui, je l'appelle mon grand inquisiteur, parce qu'il pose des questions" (pour savoir et pas pour être).

 

 

Courrier complet

 

Adresse à un "Chien"

Choc en retour : "Phénomène électrique qui consiste en ce qu'un homme ou un animal, placé sous un nuage orageux, peut être frappé de la foudre au moment où elle éclate à une assez grande distance de lui". Source

"Quand vous verrez un chien, assimilez-le toujours à l'homme, mais à l'homme fruste, inconscient, ignorant." Courrier à Alex Bloch

Fruste signifie lourd, non élaboré, sauvage, sans finesse... ce qui fait penser aux "pépites d'Argentine", en ce sens où les pépites sont au minéral ce que le chien est à l'animal : fruste.

"André Bouguénec" se dit "tombé" du ciel. Or on a ici deux représentations d'une certaine "chute" : celle du chien, foudroyé (choc surprise), et celle de la graine, qui tombée bien antérieurement en terre, est déjà avancée.

A quoi ou à qui selon vous le chien peut-il renvoyer, et d'autre part, les graines devenues fleurs, pour une "heureuse" surprise ?

Le "chien" "tombant", lui aussi, mais sans doute est-ce lui, qui voulait surprendre, qui se retrouve surpris.Le mot "truculent", renvoyant à la notion de férocité, mais aussi de couleur, de hardiesse, du latin truculentus : farouche, dur, bourru, cruel, menaçant, terrible, redoutable

 

Il est à noter que le chien se trouve sous des chiffres, avec le vide sous lui, mais le nom d'André Bouguénec tout au dessus, alors que la fleur se trouve sous un lieu et une date, avec des lettres en dessous, et le nom "Arnaud" en dessous également. Cette symétrie topologique pourrait aussi signifier quelque chose.

 

Prenons d'abord cette imagerie, rappelant un propos sur la pousse des fleurs en rapport avec la Lumière. Alors qu'André Bouguénec nous disait par ailleurs : "La Lumière, c'est tout ou rien". En ce sens où cette fleur ne pousse pas par hasard. En ce sens, Dieu ne peut pas échouer... Ce qui évidemment n'est pas le cas du chien.

Foudroyé par une énergie... plus forte que la sienne. Alors que la pluie... fait pousser la fleur.

C'est toute la différence qu'il y a entre le fruit d'un enseignement prenant le temps de croitre, de venir, car cherchant dans le TOUT d'une pensée, de la vie, des expériences... Et celui qui se dote, pour paraitre fort (autre image du chien vis-à-vis de la fleur), d'un élément ponctuel dont il va faire usage, et forcément le mener à l'erreur.

Ajoutons enfin ceci : la jeune fleur devait être là avant le chien, puisqu'elle est en croissance, c'est que son antériorité et son hérédité n'ont pas à être démontrées, ni leur authenticité, en terme de forme, de mémoire (ADN), pour qui a des yeux et des oreilles pour entendre leur identité de projet.

DEUX FLEURS = 135.

Continuons : La fleur pousse sans bruit, et nait de la terre, du concret. Alors que le chien aboie... fort en gueule (c'est là son "critère", assumé, dans le Phare-ouest), mais navigue dans le vide, dans l'abstraction, il est "hors-sol", et est battu par les lois-mêmes que son "abstaction" mentale, pensait dominer.

Quand André dit : L'enseignement c'est tout ce que j'ai dit, écrit, partout. Ce sont des recoupements qui éliminent la possibilité du probable, de la spéculation, de l'hypothèse.

De plus la fleur va produire du fruit. Elles sont d'ailleurs au nombre de deux, ce qui indique qu'elles sont en état de se croiser. Le chien, lui, avec toute sa force, restera en plan et seul.

 

Une graine prend le temps pour venir au jour (à l'heure dite). D'où "l'heureuse suprise", ce qu'on retrouve dans l'esprit par l'article "Naissance d'une rôse", introduisant Couple et alchimie.

Ou encore pour ne prendre qu'un exemple :

"L'attente suscite un effort et une persévérance pour réaliser la chose. Si la chose est souhaitée, l'attente est une construction dans l'abstrait des valeurs, des éléments de la réalisation.
Comme la vie est une préparation de la transfiguration qui va arriver à la mort, avec l'acquis de ce qui fut forgé de bon, bien et beau plus sa démultiplication, comme une fleur longtemps préparée, longtemps choyée, longtemps aimée, et qui va éclore pour laisser paraître toute sa beauté.
Toute naissance se fait en une lente gestation de mûrissement des capacités."

Mais pour avoir le temps devant soi, il faut croire en son infini. Les gens pressés sont tels car la mort les presse. Ils savent qu'ils ont peu de temps. 

Conclusion : ce chien est un athée.

 

 

 

 

Le chien 

Dès lors qui peut bien représenter ce chien ?

D'abord celui qui vient du ciel, et pourquoi pas d'un avion. 

La vitesse résulte quant à elle de l'emploi d'une force et forcément, provoque l'accident quand une force contraire vient s'y opposer. Cette force opposée étant facilement identifiable par l'éclair. A fortiori si le chien est facilement identifiable comme Icare, cherchant à devenir l'égal des dieux (par l'artifice de ses "aigles d'aigle" - cf. Courrier à gArgANtUA). Il sera puni pour cela : avoir envié une place et bravé le ciel sans le mériter.

Cette force sera rappelée plus bas dans le texte, à propos de ceux qui "immobilisent" les autres par des "lettres et des dogmes". C'est-à-dire des lois. Des lois qui empêchent le développement des âmes, parce que le chien, "trucculent", est le fort en gueule qui coupe la parole du ciel, pour se doter pourtant de son image, mais toute matérielle.

"Le chemin qui conduit à la lumière passe aussi par les églises. Mais comme tout chemin, le chemin vers l'évolution spirituelle est fait pour y marcher, pour avancer, pour progresser pas à pas, et non pour s'immobiliser définitivement en un point, pour y stationner en permanence en se pétrifiant dans la lettre et le dogme, comme le faisaient jadis les Juifs, au temps de Jésus. Ce qui rendit nécessaire sa venue."

Précisons que cet empêchement est précisé par St Paul, à propos des juifs qui empêchent que la parole de Dieu soit dévoilée aux hommes.

 

D'ailleurs la suite du courrier demande à Arnaud Mussy, de laisser à sa "famille", le temps d'évoluer : "Eh oui, il faut être très prudent". La prudence permettant de contrecarrer une prise par surprise, afin d'éviter l'accident.

 

Si la lettre est "gentille", que peut alors signifier cette gentillesse, si elle produit un choc en retour, répondant forcément à une méchanceté ?

Truculence et gentillesse semblant assez mal s'associer.

Que cette gentillesse n'est que de "missive", de mots, comme tout sujet rédigé par Arnaud Mussy lui-même, dont la "lettre (le) situes en valeurs et qualités quoi qu'il dise avec humilité sur (sa) personne".'

Le terme "truculent" s'appliquant parfaitement au géant gARgANtUA, terme dont André Bouguénec se sert pour désigner, un peu plus tard  Arnaud Mussy. En insistant là encore sur les "signes" de sa parole : "Ta lettre est remarquable et elle te situe en valeurs et qualités quoi que tu dises avec humilité sur ta personne." Source

Plus tard encore, André dira d'Arnaud Mussy qu'il est encore descendu du ciel : "C'est une grande joie pour moi d'officier la Promesse d'Alliance du couple si attachant d'Ana-Maria et d'Arnaud. Ils sont descendus du ciel de "Buenos-Aires" pour un autre "Bon-Air", Marin, de notre Bretagne." Fiançailles d'Ana-Maria et d'Arnaud, le 12 Mai 1996

Le "hourra de joie" indique tout de même qu'Arnaud Mussy sera utilisé pour un projet : selon nous, il en découlera la pousse de la fleur,  de par sa révolte, son volte-face. Son opposition vis-à-vis du chien.

"En 1995, le Père prendra les choses en main. Les valables auront des grâces, les autres dégringoleront de plus haut encore." André Bouguénec

 

 

La gueule et la simplicité

Nous disions que la gueule du chien valait comme critère, en se référent au style de sa parole, dessinée par André, dans une perspective permettant de la comparer à la dimension du cerveau de l'anima. Il sort aussi un son de cette chute, mais pas de sa gueule, silencieuse cette fois : "pof", "onomatopée rappelant le bruit d'un choc sur un rocher", nous disent les dictionnaires.

Toute mauvaise surprise, forcément, provoque un choc.

Arnaud Mussy fort en gueule ? il n'est qu'à juger ce qu'il dit de lui-même : "Contrairement à certains pédants édentés qui zézayent « je pense... donc je fuis », je clame, aujourd'hui, haut et fort « je pense donc je SUIS», avec Toi, en Toi et grâce à Toi mon André." Allocution de baptême

Oui, la marque, la volonté de se classer et de s'authentifier ("contrairement à certains..."), relève de la gueule d'un Tartuffe (venu du "ciel"), en en faisant des tonnes pour impressionner son public, et en géométrisant sa haine des faibles : "donc je fuis" (dans une autre classe).

 

Pour une fleur, la parole, c'est ce qui sort de sa tête, qui est ici la graine (le  cerveau a une forme de graine, et parfois des mi-graines). Voici ce qu'André dit de l'intelligence holistique, qui répond à une géométrie, mais qui ne fonctionne pas, elle, de proche en proche :

"Eh bien c'est la même chose pour l'homme. On parlait de ce que l'homme avait une tête en forme d'oeuf. Eh bien c'est une graine. Bien sûr sa tête va pas s'enfler, parce qu'il se prend pour... Mais en tout cas sa mémoire prend une expansion formidable. Exactement comme une graine qui va donner un plan de fleur, va s'expanser sous forme de tige, de rameau, de feuille et de fleur et de fruit. Donc on pourra dire que la mémoire de la graine est devenue ; son holistisme s'est expansé et devenu conscience florale, si vous voulez, une science florale.

Or la science florale de cette fleur si vous voulez, elle est en même temps cohérente par rapport à son unité, pour la bonne raison que une fois épanouie, elle va recréer son unité sous forme de graine. Et donc la mémoire de la plante s'intégrer dans sa propre graine, et le cycle continue. Et toujours inlassablement dans sa perfection originelle.

Alors pour l'homme c'est ça. Il est d'abord en tant qu'être humain, une graine. Il est limité par, évidemment, sa forme, par le domaine de cette matrice terrestre, mais n'empêche que sa pensée s'évade très loin. Il peut faire des investigations en tant qu'hypothèses quand on invente des scénari en quoi que ce soit. Et puis à mesure qu'il enrichit justement son intelligence, par toujours les cohérences et les liaisons. Il faut que tous les secteurs du savoir soient parcourus toujours en spirale de façon à faire la cohérence par rapport à un axe central, c'est-à-dire : c'est le point divin qui est l'axe de tout, à ce moment-là cette spirale prend de l'expansion, son intelligence devient de plus en plus holistique."

 

"Il n'est rien que l'homme ne connaisse qui ne vienne de l'examen de la Terre, fécondée de l'Inspiration de l'Esprit et du Verbe. Car la Matière-Terre est le moyen de COM-Unication de l'Esprit, elle est indispensable à la formation (in-formation) de l'esprit dans l'homme. Cette rencontre est une co-naissance qui donne : Science"

 

 

"Nous sommes en plein paradis : parc à racine, car l'homme a à faire des choix en bien et mal. C'est l'âge de ce qui doit pousser dans un Eden. Les autres ne pousseront pas. Il n'y a que les bons qui pousseront. L'ère du chaos permet de faire s'ouvrir les consciences qui se rebiffent contre le mal.

Vous avez des familles qui deviennent beaucoup plus vigilantes vis-à-vis de leurs enfants étant donné ce qui se passe. C'est justement parce que le moment est grave que [?] prennent position et ceux-là ce sont des graines de dieux beaucoup plus intéressantes que de fabriquer des dieux dans un Verseau d'Eden. C'est pour ça que la viande perdue ça compte pas beaucoup aux yeux de Dieu. Mais les souffrances actuelles, les sacrifices gratuits (qui viennent de l'incidence du mal qui entoure les innocents), eh bien ceux-là ont énormément de mérite de tenir le coup. C'est un karma non mérité mais salvateur." André Bouguénec, propos complet

 

 

La comparaison géométrique

Une dernière remarque est à faire sur les origines et emplacements respectifs des deux "natures" : celle de gauche est séparée par celle de droite, ce qui renvoie à l'idée de choix. Ce choix étant géométrique, de même quant à l'élévation et l'orientation de mouvement des deux personnages. La double fleur part de la terre, humble (humus) mais monte au soleil selon son niveau épanoui. 

Elle, continue à vivre, alors que la terre, qui était son origine, a disparu, alors que le chien terrassé est visiblement à terre pour un moment, car le ciel et le sol (le monde physique),sont là qui le maintiennent, magnétiquement.

Partir du ciel c'est s'élever au-dessus des hommes, par la langue abstraite. La fleur au contraire prend son temps, ne pousse pas de façon fulgurante, tel cet Icare canin qui par le fait même de son abstraction est tout de suite : au sommet de l'infini, mais seulement par les mots, la "lettre".

L'une des fleurs représente le passé : la source, et l'autre le futur. Mais le "temps" du chien, lui, est terminé d'avance. Il a les yeux fermés, car il ne voit pas, il n'a que la gueule.

"Eh oui, il faut être très prudent". Le mot "prudence" signifiant : voir à l'avance.