Lilith : dans l'iconographie classique : représentant de Adam et Eve. On  a ces deux-là : nus, un arbre et le serpent. Or ce dernier a souvent  une tête de femme. Voilà la représentation de Lilith. Elle est la  tentatrice. Ce sont tous les premiers nés : Adam Kadmon, androgynes, au  ciel devenus Adam et Eve terrestres.
Lilith est la manifestation animale du choix humain. C'est la partie  féminine de Lucifer. L'émeraude a 144 faces qui est tombée de son front,  ce sont les 144 000 qu'il a entrainés dans sa chute. Dès lors, ceux-ci  le représentent dans leur parcours.
Dans la tradition latine, Jupiter, antérieur à Jéhovah, inventait  Pandore, également (comme Eve), responsable de la chute de l'homme.
Lilith est la première compagne d'Adam. Elle revendiquait son égalité  avec Adam. Sur cette question ils se disputèrent et Lilith partit en  maudissant Dieu, et commença sa vie infernale.
Dieu donne ensuite une compagne plus docile à Adam : Eve. Lilith se  vengea en devenant l'instigatrice des amours illégitimes. Elle doit être  tenue éloignée du lit conjugal.
En astrologie, la Lune est symbole d'Eve, épouse et mère. Tandis que la  Lune noire revêt trois autres aspects de la femme. C'est à la fois  Lilith, la démoniaque, source de dégradation sensuelle. Hécate :  sorcière et magicienne. Licorne : pureté fascinante, fascinatrice.
La licorne représente l'esprit mâle de la femme, fécondateur.
La femme-Lilith est célibataire (contrairement à Eve), mais  contrairement à d'autres déesses célibataires qui se servent des hommes  pour procréer, Lilith ne procrée pas, ou ne parvient pas à mener ses  grossesses à termes.
Elle représente la femme qui avilit, détruit l'homme pour le seul  plaisir d'expérimenter son pouvoir. Elle le vampirise (succubes), suce  ses sens. Elle représente encore la femme frigide qui multiplie les  expériences amoureuses ou auto-érotiques qui se refusent.
Vénus-Aphrodite est au contraire une authentique déesse de l'amour et du  plaisir, qui anime les hommes et apprécie leur virilité. Elle se soucie  avant tout de jouir, d'être aimée et d'aimer. Elle ne correspond ni à  Eve ni à Démeter. C'est plutôt une Lilith narcissique, préoccupée  de son corps et de sa beauté. Cette reine du plaisir n'est pas  vampirisante. Elle se contente de s'offrir à qui lui plait (amoureuse  dionysiaque).
Jéhovah, qui voulait détrôner les anciennes religions, a donné ses  Tables de la loi sur le Mont "Sinaï", qui signifie "Mont de la cure". On  y vouait le culte lunaire. Mais la religion du culte de la Mère est  tenace et avec Marie, celle-ci retrouva son piédestal.
Ensuite celle-ci devint Mater Ecclesia. Au concile de Trente, le mariage  devint un sacrement. Le 08 déc. 1854, est institué le dogme de  l'Immaculée Conception (8 décembre +18 + 54 = 135). En 1950, Pie IX  institue le dogme de l'Assomption. La déesse demeure ce qu'elle a été de  tout temps : la créatrice de l'Univers, l'Energie qui révèle le Dieu  inconnu, mais en Marie, c'est la femme Eve qui est réhabilitée, celle  qui accomplit au Ciel sa place à côté du Fils, mais en tant que Mère,  pas en tant que déesse.
Reste la femme castratrice, à la fois magicienne et vampire, qui attire  l'homme et lui donne le vertige, comme le gouffre au fond du précipice.
Pourtant il y a dans chaque Lilith, une possibilité de transcendance. En  elle sommeille la Licorne assoiffée de pureté absolue.
Lorsqu'elle  s'éveille la femme peut devenir l'initiatrice de l'homme, celle par qui  il peut accéder au divin. Elle est la magicienne qui connait le secret  de la vie et de son dépassement. Elle a la supériorité, par rapport à  Eve, de pouvoir faire naitre l'homme à la conscience. Elle peut le  mettre au monde par sa force, son exigence et son intégrité : elle  atteint alors le stade supérieur : Etre à la fois femme et mère.