(p. 89) : « « L'éducation par la joie » est le mot d'ordre de l'école nouvelle où l'enfant doit se développer librement, comme un jeune animal (sic)... choyé, dans un cadre aussi harmonieux que possible. »
« Il ne convient donc pas de partir des connaissances de l'adulte et de les inculquer de l'extérieur mais des besoins profonds et des intérêts naturels de l'enfant ; l'effort pédagogique consistera donc à inventer les « outils » qui permettroUt à l'enfant de satisfaire ses intérêts et de « redécouvrir », non pas dans un ordre logique, mais dans un ordre naturel (sic), tout l'acquis de la civilisation. Par ailleurs, l'enfant en se socialisant apprend à travailler en équipe et apprendra du même coup à se mettre à la place d'autrui, à se critiquer. Le problème de la discipline se trouvera ainsi résolu : l'écolier ne fournissant qu'un effort librement consenti et toujours à sa mesure, il s'adaptera tout naturellement à la vie scolaire et y trouvera spontanément son équilibre. »
(p. 90) : « « L'Ecole Nouvelle » préfère que l'enfant acquière une solide expérience sensorielle (sic) et vécue avant que la lecture n'interpose l'écran des mots entre le réel et le conçu. Decroly pensait qu'avant huit ans l'apprentissage de la lecture est plus nuisible qu'utile. La géométrie ne sera pas non plus enseignée à part ; ce sera simplement un « outil » dont l'enfant apprendra à se servir en même temps qu'il apprendra à se servir de ciseaux, de règles, de scies à découper le carton et le bois : le carré ne sera pas une définition mais un morceau de contreplaqué qu'il a fallu mesurer et tailler pour fabriquer une maison de poupée... Quant à la géographie, elle se confondra avec les sciences naturelles dans un vaste projet : « l'étude du milieu » qui constitue la discipline essentielle ; on explorera d'abord les abords immédiats de l'école, du village... L'histoire n'apparaîtra que lentement à travers l'étude du milieu, vieilles maisons, vieux outils, vieux costumes, que l'on replacera prudemment (sic) dans un passé proche, puis plus lointain. Ainsi la classe ne sera pas un « auditorium scriptorium » mais un « atelier »... »
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(p. 90) : la manière dont on entend « décloisonner » les différentes matières, en faisant faire des manipulations aux enfants. Là où nous connaissons et distinguons la géométrie, la géographie, l'histoire, l'enfant ne verra plus qu mc—/esiii'tement un morceau de contreplaqué, un village, un vieux costume... Pour « l'Ecole Nouvelle », l'histoire n'est qu'un bric. à-brac de vieux objets, et c'est tout !
La classe traditionnelle est remplacée par « l'atelier ». On ne passera plus de l'école à l'usine, mais de « l'atelier » à letrusiri! Cette conception Ide l'école est à rapprocher de celle des « Directives de Mao-Tsé-Toung pour la réforme de l'enseignement » :
« A l'avenir, les écoles doivent posséder des usines et inversement. Les professeurs doivent participer au trac vais manuel. Cela ne peut aller s'ils se contentent d remuer leurs lèvres et non leurs mains. »
Entretiens de Tientsien, Juillet 1958.