Pour Aristote, l'équité est une correction de la loi positive. C'est  aussi une vertu. Il en justifie l'usage pour affiner des lois trop  générales pour toutes les circonstances, qui doivent lui échapper.  L'équité s'oppose au juste légal mais pas au juste absolument.
La raison de la limite de la loi positive, tient à la nature diverse  des choses pratiques. C'est la phronésis (prudence) qui est la vertu de  la raison dans son activité de délibération sur l'action à entreprendre.  La raison ne peut se contenter d'appliquer des règles générales, car  elle doit considérer des circonstances toujours particulières. C'est  pourquoi en politique on applique le décret, manière de régir en  l'absence de loi, sans en instaurer de nouvelle.
L'équitable renvoie à l'esprit, contre la lettre de la loi.
En grec, équité est épieika, qui fut traduit par aequitas au Moyen  Age ; mais épieikei dérive du verbe eoika, qui renvoie à une forme du  regard, plutôt qu'à l'idée d'égalité.
L'homme équitable, pour Aristote, est celui qui est capable de  renoncer à son dû, en dépit de la règle fixée. [Ce qu'on retrouve dans  la parabole du salarié de la 11ème heure, parce qu'il ne savait pas.]
La doctrine aristotélicienne de l'équité trouverait sa source chez Platon, dans le Politique et dans Les lois.  La loi est pour lui le substitut indispensable de la science royale,  qui permettrait de guider l'action en toutes circonstances, mais qui  nous fait défaut. Seule la science serait une solution parfaite. La loi  est un pis-aller rigide "à la façon d'un homme présomptueux et ignorant, qui ne laisse  personne rien faire en dehors de ce qu'il a lui-même réglé, personne ne  peut lui poser aucune question, non pas même, si d'aventure,  quelque idée neuve, en dehors des arrangements qu'il a décrétés, doit  avoir pour quelque cas individuel, meilleur résultat."
L'explication de cette inadéquation réside dans le caractère  irrégulier et singulier des choses humaines. "Aucune des choses humaines  ne demeure en repos, ce qui ne permet pas à l'art, à aucun art quel  qu'il soit, de formuler aucun principe dont la simplicité vaille en  toutes matière, sur tous les points sans exception et pour toute la  durée des temps". Les lois ne sont donc instituées qu'en gros et pour la  plupart des cas. Le juge doit savoir apprécier les cas et les  exceptions.
L'indulgence ou l'équité du juge, trouve deux sources : le sentiment du juge, et la loi naturelle de la vie humaine.
Indulgence ≠ tolérance :
Indulgence : S'applique à ce qui touche à la loi. On gère la sanction
Tolérance : S'applique aux idées, caractères, qui nous touchent en tant qu'humain. On laisse agir.
L'avocat a pour fonction d'en appeler à l'indulgence, à l'équité.
La loi actuelle tient compte de l'aspect "volontaire", "prémédité", "passionnel", etc.
Tenir compte des difficultés de chaque cas, des efforts effectués, des changements réels, c'est l'équité.