André lit et commente un article tiré d'une revue :
 
L'un des signes, effet et cause les plus aveuglants de la décadence  morale de nos sociétés d'occident est l'effondrement de ses valeurs  viriles et l'exaltation en contre-partie de l'ultra-féminisme.
Nous sommes devenus les eunuques du monde, à l'instar de ceux-ci qui,  comme les femmes, échappent à la calvitie. Ne portions-nous pas les  cheveux longs, protégeant et divinisant la femme comme aux pires  périodes de décadence et de libertinage.
Il faut en effet des libertins pour s'intéresser sans cesse à elles  parce que la curiosité qui est l'âme du désir, est chez eux sans cesse  en éveil. Par exemple au 18ème siècle, la femme était déjà devenue sur le  terrain neutre des salons, l'égale et la rivale de l'homme. C'était la  reine de la société, mais dans les salons seulement.
Mais sous leur masque minaudier, combien d'épouses ressemblaient par  leur vie mondaine, actives mais privées d'amour, par le désarroi qui en  résulte, à certaines femmes d'aujourd'hui.
A la différence toutefois qu'il ne s'agit plus de traits d'esprit et de  jeux de glaces renvoyant l'image d'une accorte compagne, mais bien de la  prétention féminine d'être traitée en individu assexué, pour lequel le  travail devient une religion.
Si certaines femmes pensent y trouver leur bonheur, tant mieux. Mais  n'en déplaise aux faiseurs d'utopies, croire que le travail est la seule source d'épanouissement possible pour la femme est  une vue de l'esprit. La campagne pour la femme au boulot fait d'elle une  machine vivante dans des métiers déjà fatigants pour l'homme, quoi que  conçu en général pour être exercés par des hommes.
Créer de la beauté, être heureux de donner du bonheur, quelle femme ne  le souhaiterait pas, mais visser des boulons… il est vrai que ces mêmes  intellectuels parisiens et les têtes distinguées de Libération  (André : c'est un journal, sans doute), qui prônent les vertus  libératrices de la dactylographie, du bobinage ou du guichet, ont bien  entendu une femme salariée pour assurer l'indépendance de leur propre  foyer…
Toutes au bureau, à l'atelier, toutes dans le secteur tertiaire puisque le travail au foyer est tenu pour roupie de sansonnet.
Nous sommes inquiets de cette campagne visant à masculiniser la femme au  risque de la persuader qu'elle doit avoir honte d'être femme, mais nous  plaignons ces rêveurs sophistiqués de femmes sans féminité.
[…]
La famille soutient toutes les solidarités humaines et en fournit  les meilleurs exemples. Le très social Mr Badinter n'a pas souci de la  société. Il est très satisfait de voir qu'il n'y a plus désormais sur la  scène de la vie future qu'une femme seule qui n'a plus besoin de  l'homme et que l'individu soit réduit à la condition animale.
Quand on pousse l'individualisme, c'est-à-dire le gout de l'anarchie  jusqu'à oublier que l'homme est fait pour vivre en société, il devient  en perspective l'objet de toutes les tyrannies étatiques, de toutes les  expériences, même de laboratoire.
Tout historien sait très bien que des révolutionnaires annoncent des  progrès même si ils ramènent l'humanité vers des chaos primitifs.
Elizabeth Badinter trouve fantastique des progrès biologiques, qui  permettront peut-être un jour pour un homme, de faire des enfants.
 
André : c'est complètement con. Et en admettant cette hypothèse de  science-fiction, la femme perdrait sa sacralisation, sa primauté sur  l'homme. Justement c'est là qu'elle est supérieure à l'homme. C'est elle  qui fait la vie, qui met les hommes au monde et les femmes au monde, et  c'est pour ça qu'elle détient des qualités que les hommes n'ont pas,  car elle est source de vie.
Je parle de la femme normale. La femme quand elle trouvera sa place dans  la société, alors là l'homme en aura besoin, étant donné que c'est elle  qui féconde l'homme étant donné que son âme est masculine.
Si la femme garde pendant neuf mois dans son sein le bébé, le fœtus,  c'est la femme, elle, qui vraiment, est la source de vie de l'enfant.  Non seulement sa chair, mais tout ce qu'elle aura bâtie en elle-même.  Tout son comportement va avoir une influence sur l'enfant, et elle  continue à le garder dans son sein. Il ne faut pas que la femme  travaille. C'est pour ça que maintenant les lois sont inspirées pour  laisser à une femme qui met au monde un certain nombre de mois pour  rester chez elle ; donc les lois sont inspirées pour laisser à une femme  qui met un certain nombre de mois pour rester chez elle ; donc les lois  du travail sont obligées de laisser à la femme, tout de même, le temps  d'élever un peu son enfant, faire connaissance, etc. mais oui mais  normalement, c'est beaucoup plus long. C'est plusieurs années que  l'enfant doit avoir ce contact permanent, cette fécondation de la femme,  car c'est elle qui est la mâle à ce moment-là, et aussi bien ses petits  garçons que des petites filles, elle les féconde. Elle est en même  temps son influence propre, et l'influence du père, en parlant d'un  couple. Car elle a communié avec son mari, elle connait son mari non pas  seulement par le sexe, mais par l'être et par l'âme, et elle transmet  aux enfants dans le foyer, justement ce capital du couple. L'influence  de ce couple, et forcément de l'amour. On parle de papa bien sûr, mais  elle guide l'enfant sur ses choix, sur ses instincts, sur ses tendances,  sur également les rejets que l'enfant doit apprendre à faire très tôt.
On doit le discipliner, le couver d'amour, mais tout de suite l'empêcher  de se laisser aller, car n'oubliez pas que c'est un petit ange, dont le  germe est incarné au moment de sa pleine désobéissance, de son plein  cafouillage de créateur, et il en garde en lui ses instincts de faire  n'importe quoi. Tout pour lui est bon. Et c'est là qu'il doit être  maitrisé, et c'est là qu'il lui faut un élément féminin, maternel, pour  le maitriser en même temps, avec amour et tendresse, mais également avec  une discipline qui ne doit pas flancher.
L'enfant, instinctivement, a besoin d'une idole, d'un héros. C'est  surtout le père qui va être le héros et si l'enfant n'a pas très tôt le  moyen d'admirer son papa, il ne lui obéira pas.
L'obéissance est un phénomène d'admiration, de valeur, donc le père a un  témoignage de personnalité à donner, d'amour, de tendresse, et en même  temps de fermeté.
Quand la maman qui elle, la maitresse du foyer, qui apporte la  discipline, qui apporte la leçon des choix, la leçon des choses à  utiliser, à modifier, etc. elle va entériner ce qu'elle a enseigné par  l'autorité du papa quand il arrive ou si quelque chose n'a pas été  accepté de l'enfant, elle le dit à son compagnon et le père va expliquer  gentiment, d'une voix plus ou moins douce ou plus ou moins autoritaire à  l'enfant, de façon à ne pas le choquer et l'entêter (parce que tous les  enfants ont des tendances à s'entêter pour manifester leur  personnalité), maitriser une velléité de contraire, de contrariété. Là  il faut dominer, ne pas avoir peur de dominer.
Autrement, si vous cédez à ce moment-là, le gosse il s'aperçoit qu'il  est vainqueur, qu'il a la supériorité, et à ce moment-là c'est le petit  monstre qui commence à se développer.
Ça c'est important.
Alors quand le père aura fait œuvre d'autorité, qu'il n'oublie jamais,  après, à faire œuvre de tendresse et de gentillesse, et de récompense  lorsque la chose est comprise et entérinée par l'enfant.
Et c'est à ce moment-là, dans l'échange et la collaboration, dans les  compliments à l'enfant lorsqu'il a compris, lorsqu'il a obéi, parce que  c'est mieux, et c'est un bien, l'enfant s'est vaincu lui-même et c'est  la plus belle épreuve qu'un enfant peut faire sportivement avec  lui-même.
L'Etat, sous couvert de "politique familiale", détache les enfants de  leur famille. Il faut voir sur les dispositions de l'Etat, qui  apparemment essaie de bien faire les choses. Mais si vous voyez pas les  conséquences lointaines que peuvent produire certaines décisions, eh  bien évidemment on n'arrive pas à faire une humanité comme il faudrait la  constituer et l'édifier.
C'est pour ça que le foyer est si important. Un foyer qui est mis en  route avec des enfants par un couple qui est lucide, intelligent, et qui  sait ce qu'il a à faire vis-à-vis de ses enfants.