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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Des "Histoires" des religions au matérialisme dialectique - Jacques Monod

Il est facile de voir que les « explications » destinées à fonder la loi en apaisant l'angoisse, sont toutes des « histoires » ou, plus exactement, des ontogénies. Les mythes primitifs se rapportent presque tous à des héros plus ou moins divins dont la geste explique les origines du groupe et fonde sa structure sociale sur des traditions intouchables : on ne refait pas l'histoire. Les grandes religions sont de même forme, reposant sur l'histoire de la vie d'un prophète inspiré qui, s'il n'est pas lui même le fondateur de toutes choses, le représente, parle pour lui et dit l'histoire des hommes ainsi que leur destinée. De toutes les grandes religions, le judéo-christianisme est sans doute la plus « primitive » par sa structure historiciste, directement attachée à la geste d'une tribu bédouine, avant d'être enrichie par un prophète divin. Le bouddhisme au contraire, plus hautement différencié, s'attache uniquement, dans sa forme originale, au karma, la loi transcendante qui régit la destinée individuelle. C'est une histoire des âmes, plus que des hommes.

De Platon à Hegel et Marx, les grands systèmes philosophiques proposent tous des ontogénies à la fois explicatives et normatives. Chez Platon, il est vrai, l'ontogénie est à rebours. Dans l'histoire il ne voit que corruption graduelle des formes Idéales et, dans La République, c'est une machine à remonter le temps qu'il veut en somme mettre en marche.

Pour Marx comme pour Hegel, l'histoire se déroule selon un plan immanent, nécessaire et favorable. L'immense pouvoir sur les esprits de l'idéologie marxiste n'est pas dû seulement à sa promesse d'une libération de l'Homme mais aussi, et sans doute avant tout, à sa structure ontogénique, à l'explication qu'elle donne, entière et détaillée, de l'histoire passée, présente et future. Cependant, limité à l'histoire humaine et même paré des certitudes de la « science », le matérialisme historique demeurait incomplet. Il fallait y ajouter le matérialisme dialectique qui, lui, apporte l'interprétation totale que l'esprit exige : l'histoire humaine et celle du cosmos y sont associées comme obéissant aux mêmes lois éternelles.

Le hasard et la nécessité