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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Caractère civilisateur exemplaire des celtes - Louis Lallemant

Le même caractère se retrouve, plus près de nous encore, dans ce que l'on a parfois appelé improprement l'empire celte. En réalité, les peuples celtiques n'ont jamais été unis par des liens d'ordre politique, pas plus qu'il n'y eut entre eux d'étroite unité raciale, mais ils formaient une vaste communauté spirituelle. Si l'on parle de « celtisme », il faut entendre par là le fonds commun de culture préhistorique diffusé par les druides, c'est-à-dire la spiritualité ancestrale de l'Europe, car c'est l'aire d'extension du système druidique qui a délimité au point de vue spirituel l'espace « européen ».

L'unité du monde celte, qui coordonnait d'innombrables tribus, fut donc d'essence spirituelle. Ce fut l'œuvre des druides. Sur ce point, tous les historiens sont d'accord. Gardiens d'une tradition appartenant au patrimoine profondément préhistorique de l'Occident, ce sont les druides qui donnèrent à l'ensemble des peuples relevant de leur organisation « internationale » un même enseignement métaphysique, entraînant des croyances et des pratiques religieuses semblables, des mythes analogues, des conceptions politiques et sociales communes, tout en laissant dans ce cadre spirituel une grande latitude au libre développement des particularismes, aux différenciations fécondes entre lesquelles cette commune référence supérieure assurait sans contrainte une harmonie fondamentale.



La Gaule, qui exerça cette influence puissante, avait d'ailleurs été de temps immémorial une terre élue pour les druides. Face à la Germanie, où s'incarnaient les puissances de la barbarie à l'état brut, liée à l'Irlande, qui était comme un sanctuaire du druidisme à l'état pur, la Celtique gauloise reflétait dans sa diversité harmonieuse toutes les valeurs du monde celte. Rien du patrimoine primitif de la Gaule n'a survécu à la domination romaine, mais César témoigne avec étonnement que chez les Gaulois se conservait une tradition « énorme », pour laquelle il ne cache pas son admiration.

Cette culture avait son origine dans les collèges druidiques et se transmettait par eux. Toujours curieuse des valeurs de l'étranger et prompte à les faire siennes, la Gaule accueillit très tôt l'influence de la civilisation grecque, entretint des rapports étroits avec les îles Britanniques, voire avec la Germanie, mais elle conserva toujours son fonds original celtique. Même l'empreinte de Rome, dont elle accepta l'organisation administrative et dont elle assimila si profondément la culture hellénistique, ne put oblitérer les caractères spirituels de son génie ancestral. L'essence en devait demeurer celte à travers toutes les évolutions ultérieures, jusqu'à nos jours où l'on présente le génie français comme essentiellement latin et cartésien.

Si l'on songe au rôle capital que la France devait jouer, dans la suite des siècles, comme maître d'œuvre de la civilisation occidentale médiévale et moderne, on voit, de ce point de vue encore, quelle part essentielle revient au celtisme dans l'histoire de l'Europe.

Ceci a été méconnu, parce que l'inspiration sacrale et la haute spiritualité du druidisme échappent aux perspectives rationalistes et aux méthodes scientifiques des historiens modernes. Cependant, sans se faire un tableau idyllique de ce monde antérieur à l'histoire, perdu dans la brume des temps, ce qui en est connu autorise à penser que les druides furent de remarquables maîtres de civilisation. Ils surent, du moins, faire régner dans le monde celte l'attraction des cieux. L'organisation sociale qu'ils inspirèrent, ménageant les visées spirituelles tout en répondant aux nécessités pratiques, tendait à élever l'homme et laissait à chacun la liberté nécessaire pour l'accomplissement de sa destinée propre.

On peut y voir un type des plus parfaits de civilisation « primitive ». « S'ils ont échoué dans leurs créations politiques faute d'avoir eu la notion de l'Etat et le sens de la discipline, a-t-on pu écrire des Celtes, ils prennent leur revanche et leur importance dans l'histoire par la valeur de l'individu et le développement de la personnalité... Comme partout où l'organisation sociale n'a pas été lourde, oppressive, centralisatrice, niveleuse, la conscience ici a pu grandir et l'activité de l'esprit s'exercer. Les Celtes ont été à la fois des « inventeurs » et de souples assimilateurs... Ils ont été en Europe porteurs du flambeau'. »

Si l'on ne doit pas au celtisme quelqu'une de ces grandes réalisations politiques qui marquent dans l'histoire des peuples, son rôle fut plus essentiel dans l'évolution de l'humanité : il a diffusé dans le ciel d'Europe la lumière de la révélation primitive, la sagesse des fils du vieil Adam. Il a semé dans le sang des peuples occidentaux ce sentiment du sacré qui donne son seul vrai prix à la personne humaine, en même temps que son sens à l'univers, et qui est au fondement de toute civilisation.

A l'évangile de la Sagesse éternelle, les Celtes laissaient un terrain préparé. L'aire longtemps cultivée par les druides serait, après quelque temps de jachère, accueillante à la révélation plénière de la loi d'amour chère aux Hyperboréens.

Mais avant que vienne le temps de la grande rénovation, et pour que celle-ci soit totale, avant que s'accomplisse dans le renouvellement de la terre et des cieux, selon la vision de Patmos, la conjonction de l'alpha et de l'oméga des civilisations, l'Occident devait réaliser le plein développement des capacités naturelles de l'homme.

En un premier stade, amorcé dès le déclin du celtisme, ce devait être l'œuvre de la Grèce antique.


La vocation de l'Occident