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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Eon de l'Etoile, prophète breton anti-romain - Encyclopédie théologique de l'Abbé Migne

EONNIENS :

Eon de l'Etoile, gentilhomme breton, fit voir, dans le douzième siècle, qu'il n'y a point d'opinion si absurde et si extravagante, qui ne trouve des partisans dans un siècle d'ignorance et de superstition. L'articulation d'un mot latin lui donna lieu d'imaginer le système le plus insensé qui jusqu'alors eût entré dans la tête d'un chef de parti. Ayant entendu souvent chanter ces paroles du Symbole : Per eum qui venturus est judicare vivos et mortuos, « Par celui qui viendra juger les vivants et les morts », et se fondant sur l'articulation du pronom eum, celui, que l'on prononçait alors comme si l'on eût écrit éon, il s'imagina que c'était de lui-même qu'il était question, et que lui Eon, étant le fils de Dieu, devait en effet juger un jour les vivants et les morts.

Son amour-propre saisit avidement cette chimère flatteuse, et il s'en pénétra si bien qu'il entreprit de le persuader aux autres. Ce qui est pour le moins aussi étonnant que la folie de ce gentilhomme, c'est qu'il réussit à faire des dupes, et qu'il se vit bientôt à la tête d'un parti assez nombreux. Il donna à ses sectateurs des titres en rapport avec le rôle qu'il s'était arrogé ; les uns avaient le nom d'anges, d'autres celui d'apôtres.

Eon, que les gens sensés avaient d'abord méprisé, ne tarda pas à devenir redoutable. Car à la croyance qu'il avait imposée, il ajoutait la pratique de piller les églises et de brûler les monastères, ce qui sans doute ne contribua pas peu à accroître le nombre de ses partisans. Enfin, les brigandages qu'exerçaient ses anges et ses apôtres engagèrent plusieurs seigneurs à envoyer des gens pour s'emparer de ce fanatique.

Eon, pour se défendre, employa des armes plus puissantes que le fer : il donna de l'argent à ceux qui étaient chargés de le prendre, et les régala si bien, qu'ils n'eurent pas le courage d'exécuter les ordres qu'ils avaient reçus. Pour s'excuser, ils répandirent le bruit qu'Eon était un magicien, qui s'était dérobé à leur poursuite par le pouvoir de ses charmes. Cette opinion s'accrédita parmi le peuple, et, pendant quelques temps, Eon passa pour un homme imprenable, et qui avait tout l'enfer à son service ; mais l'archevêque de Reims triompha de ce prétendu pouvoir surnaturel, et vint à bout de faire arrêter le gentilhomme.

Interrogé dans un concile assemblé à Reims, il fit des réponses si absurdes et si extravagantes, que personne n'eut lieu de douter qu'il n'eût perdu la raison. Ainsi, sans s'amuser à réfuter ses erreurs, on le condamna à une prison perpétuelle. Cependant, quelques-uns de ses disciples s'étant opiniâtrés à soutenir la prétendue divinité de leur chef, furent livrés au bras séculiers, et ces pauvres fanatiques se laissèrent brûler plutôt que de renoncer à leur extravagance.

[Eon en Breton, signifie "juste, droit". Ce qui ajouta un argument pesant sur sa prise de décision. Et pourquoi "de l'étoile" ? Officiellement à cause d'une comète qui passa au moment où il commença sa prédication. Mais Les Eons, dans la gnose, étaient les anges, c'est-à-dire les "célestes".]