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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

Légende de Soudra (Premier homme, androgynat, déluge) - Encyclopédie théologique de l'Abbé Migne

SOUDRA, un des quatre premiers hommes créés par le Dieu suprême, suivant la mythologie hindoue ; il était d'un caractère doux et facile : c'est pourquoi il fut destiné au négoce et à la navigation, afin d'enrichir par le commerce les différents Etats qu'il devait parcourir. A cet effet Dieu lui donna des balances et un sac rempli de poids de toute espèce, comme insignes de sa profession, et lui ordonna de s'acheminer vers le Nord. Après avoir marché pendant quelque temps, il souhaita, suivant l'usage de ceux qui aiment le travail, de trouver l'occasion de se livrer à des emplois conformes à sa vocation. Etant arrivé auprès d'une montagne, il plut d'une manière si extraordinaire qu'il fut contraint, pour laisser passer le mauvais temps, de se mettre à l'abri dans un trou de cette montagne. Le ciel redevint clair et serein ; mais la grande quantité d'eau qui était tombée ayant occasionné des débordements, il ne put aller plus loin ce jour-là, parce que le ruisseau qui coulait dans la vallée, ne pouvant contenir ses eaux, était sorti de son lit et avait inondé la campagne. Soudra fut donc obligé d'attendre, dans les anfractuosités de la montagne, que les eaux en s'écoulant lui permissent de continuer sa route. Au bout de quelque temps, la terre avait absorbé une partie des eaux et le soleil avait desséché le reste par l'ardeur de ses rayons; il quitta alors sa retraite, et étant descendu dans la vallée, il y trouva des coquilles à perles. Il s'arrêta et les ouvrit pour voir ce qu'elles contenaient ; il se sut gré de sa curiosité à la vue des perles magnifiques qui y étaient enfermées ; il fut ébloui de leur éclat et de leur beauté, et jugea qu'elles méritaient d'être conservées, bien qu'il n'en connût pas la valeur. Il les serra donc précieusement et continua son chemin ; mais à peine eut-il franchi la vallée que la nuit le surprit près d'une autre montagne, où il fut obligé de demeurer.

Comme si les perles n'eussent été pour lui que l'avant-coureur d'une meilleure fortune, il découvrit une roche de diamants que les eaux avaient lavée. Ces pierres jetaient tant d'éclat qu'il résolut d'en approcher pour admirer ce phénomène, qu'il prenait d'abord pour du feu ; mais voyant que leur éclat était fixe et continu, il s'enhardit à y porter les doigts et s'assura que ces objets brillants avaient l'éclat du feu sans en avoir la chaleur. Il attendit que le jour fût venu pour éclaircir ce mystère ; mais, à sa grande surprise, la lumière du jour n'eut pas plutôt paru que celle des diamants s'évanouit, et il n'aperçut devant lui qu'une matière blanchâtre et sans éclat ; il en prit néanmoins une assez grande quantité pour les examiner plus à loisir, et remarqua le lieu d'où il avait tiré des diamants afin d'y revenir dans la suite, lorsqu'il en aurait connu le prix et la valeur.

Soudra continua ainsi son voyage et rencontra une femme qui se promenait le long d'un bois ; il quitta aussitôt son chemin pour examiner de plus près cet être qui lui ressemblait si fort. La femme, de son côté, ne fut pas moins surprise à sa vue, et, remplie d'admiration et de curiosité, elle ne savait quelle contenance garder, ni si elle devait fuir ou demeurer ; tant elle était diversement agitée par la joie et la crainte.

Soudra l'aborda enfin et lui dit : « Admirable et excellente créature, avec laquelle j'ai tant de ressemblance, je te prie de demeurer, puisque notre mutuelle ressemblance, qui te donne de l'admiration aussi bien qu'à moi, doit t'obliger à m'aimer et à écouter celui qui ne te poursuit pas pour te faire du mal, mais pour jouir de la douceur de ta conversation; car il semble que ce rapport frappant nous invite à nous unir étroitement par les voies d'une société et d'une amitié réciproques. »

La femme, qui s'appelait Visakanda, jugeant, par les manières courtoises et modestes de Soudra, qu'il était rempli pour elle d'intentions bienveillantes, témoigna, en s'arrêtant, que sa présence lui était agréable ; elle lui dit même qu'elle consentirait à unir son sort avec le sien, pourvu qu'elle fût assurée d'être bien traitée par lui. Soudra lui en ayant donné l'assurance, ils engagèrent la conversation. Visakanda lui ayant demandé d'abord comment il était possible que deux personnes qui ne s'étaient jamais vues pussent si bien s'entendre, Soudra lui répondit que Dieu, qui les avait faits semblables de corps, leur avait donné la parole pour se communiquer leurs pensées, sans quoi la société leur serait devenue presque inutile.

Après s'être donné des marques d'affection réciproque, Soudra raconta à Visakanda les incidents de son voyage, lui dit comment il avait trouvé les perles et les diamants, la para de ces bijoux, et depuis ce temps-là on s'en est toujours servi. Il lui parla ensuite de la création ; lui dit qu'il était fils de Pourous et de Prakriti, que ses frères étaient Brahman, Kchatriya et Vaisya, lui détailla les emplois et la destination de chacun d'eux ; en un mot, il lui communiqua tout ce qu'il savait lui-même.

Ils vécurent depuis lors toujours ensemble, et eurent plusieurs enfants qui furent marchands comme leur père. Quand ses enfants furent devenus grands, Soudra alla avec quelques-uns d'entre eux travailler à la mine de diamants qu'il avait découverte. Il en fit une ample provision, et dans la suite cette marchandise fut toujours fort estimée. C'est ainsi que le Nord fut peuplé.

Plus tard, les quatre frères se réunirent et vécurent d'abord en bonne harmonie ; mais les hommes s'étant multipliés, la discorde se mit entre eux ; ils devinrent fourbes, cruels et méchants ; leurs désordres attirèrent enfin le courroux de la divinité, qui a les fit périr par un déluge universel.