Académie métaphysique

 

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« Le "Jugement Dernier", ne peut, ne pourra se faire, QUE sur les paroles dites en tous les temps par les hommes et les responsables des diffusions qui ont conditionné le monde, au TEST du Testament du Christ qui l'a ré-digé au commencement pour qu'en Fin il s'ouvrit et con-Fonde toute la Dispersion, cette "Diaspora" "tra-issante" ou trahissante à travers l'Ordre Divin de Rassemblement. Qui, quelle religion, quelle académie, quelle initiation, s'est voulue assez large de coeur et d'esprit pour rassembler toutes les brebis égarées de la Maison d'Israël, c'est-à-dire, non pas le pays des juifs, mais la Maison de Dieu qu'est le Verbe par TOUT : IS-RA-EL : "l'Intelligence-Royale-de Dieu", contre laquelle l'homme doit "lutter", "l'emporter" (de la racine hébraïque sârôh), ce qu'est en vérité l'antique Iswara-El, cette "Agartha" invisible, enfouie dans les profondeurs de la "Terre", c'est-à-dire de l'Homme, dans ses ténèbres. »

André Bouguénec, Entretien avec l'homme, article Qui est Judas ?

 

 

 

L'esprit libre dénonce l'imposture à son frère, l'aveugle volontaire - Molière

ORGON
Mon frère, ce discours sent le libertinage
Vous en êtes un peu dans votre âme entiché;
Et comme je vous l'ai plus de dix fois prêché,
Vous vous attirerez quelque méchante affaire.

CLÉANTE
Voilà de vos pareils le discours ordinaire.
Ils veulent que chacun soit aveugle comme eux.
C'est être libertin, que d'avoir de bons yeux;
Et qui n'adore pas de vaines simagrées,
N'a ni respect, ni foi,
Pour les choses sacrées.
Allez, tous vos discours ne me font point de peur;
Je sais comme je parle, et le Ciel voit mon cœur.
De tous vos façonniers on n'est point les esclaves,
Il est de faux dévots, ainsi que de faux braves :
Et comme on ne voit pas qu'où l'honneur les conduit,
Les vrais braves soient ceux qui font beaucoup de bruit;
Les bons et vrais dévots qu'on doit suivre à la trace,
Ne sont pas ceux aussi qui font tant de grimace.
Hé quoi ! vous ne ferez nulle distinction
Entre l'hypocrisie, et la dévotion?
Vous les voulez traiter d'un semblable langage,
Et rendre même honneur au masque qu'au visage ?
Egaler l'artifice, à la sincérité ;
Confondre l'apparence, avec la vérité ;
Estimer le fantôme, autant que la personne ;
Et la fausse monnaie, à l'égal de la bonne ?

ORGON
Oui, vous êtes, sans doute, un docteur qu'on révère ;
Tout le savoir du monde est chez vous retiré,
Vous êtes le seul sage, et le seul éclairé,
Un oracle, un Caton, dans le siècle où nous sommes,
Et près de vous ce sont des sots, que tous les hommes.

CLÉANTE
Je ne suis point, mon frère, un docteur révéré,
Et le savoir, chez moi, n'est pas tout retiré.
Mais en un mot je sais, pour toute ma science,
Du faux, avec le vrai, faire la différence :
Et comme je ne vois nul genre de héros
Qui soient plus à priser que les parfaits dévots ;
Aucune chose au monde, et plus noble, et plus belle,
Que la sainte ferveur d'un véritable zèle ;
Aussi ne vois-je rien qui soit plus odieux,
Que le dehors plâtré d'un zèle spécieux ;
Que ces francs charlatans, que ces dévots de place,
De qui la sacrilège et trompeuse grimace
Abuse impunément, et se joue à leur gré,
De ce qu'ont les mortels de plus saint, et sacré.
Ces gens, qui par une âme à l'intérêt soumise,
Font de dévotion métier et marchandise,
Et veulent acheter crédit, et dignités,
À prix de faux clins d'yeux, et d'élans affectés.
Ces gens, dis-je, qu'on voit d'une ardeur non commune,
Par le chemin du Ciel courir à leur fortune ;
Qui brûlants, et priants, demandent chaque jour,
Et prêchent la retraite au milieu de la cour:
Qui savent ajuster leur zèle avec leurs vices,
Sont prompts, vindicatifs,
Sans foi, pleins d'artifices,
Et pour perdre quelqu'un, couvrent insolemment,
De l'intérêt du Ciel, leur fier ressentiment ;  
D'autant plus dangereux dans leur âpre colère,
Qu'ils prennent contre nous des armes qu'on révère,
Et que leur passion dont on leur sait bon gré,
Veut nous assassiner avec un fer sacré.
De ce faux caractère, on en voit trop paraître ;
Mais les dévots de cœur sont aisés à connaître.
Notre siècle, mon frère, en expose à nos yeux,
Qui peuvent nous servir d'exemples glorieux.
Regardez Ariston, regardez Périandre,
Oronte, Alcidamas, Polydore, Clitandre :
Ce titre par aucun ne leur est débattu,
Ce ne sont point du tout fanfarons de vertu,
On ne voit point en eux ce faste insupportable,
Et leur dévotion est humaine, est traitable.
Ils ne censurent point toutes nos actions,
Ils trouvent trop d'orgueil dans ces corrections,
Et laissant la fierté des paroles aux autres,
C'est par leurs actions, qu'ils reprennent les nôtres.
L'apparence du mal a chez eux peu d'appui,
Et leur âme est portée à juger bien d'autrui ;
Point de cabale en eux ; point d'intrigues à suivre ;
On les voit pour tous soins, se mêler de bien vivre.
Jamais contre un pécheur ils n'ont d'acharnement.
Ils attachent leur haine au péché seulement,
Et ne veulent point prendre, avec un zèle extrême,
Les intérêts du Ciel, plus qu'il ne veut lui-même.
Voilà mes gens, voilà comme il en faut user,
Voilà l'exemple enfin qu'il se faut proposer.
Votre homme, à dire vrai, n'est pas de ce modèle,
C'est de fort bonne foi que vous vantez son zèle,
Mais par un faux éclat je vous crois ébloui.