"Si l'idée abstraite, se manifeste par un SON, le son devient Créateur ou destructeur, car il est la vibration concrète de l'idée. Mais si la con-science (l'âme) (l'esprit) n'accompagne pas l'idée sonore, la parole n'atteint que les cerveaux et non point les autres âmes-esprits."
André Bouguénec, extrait de Courrier à Alex Bloch
Propos d'André Bouguénec, tenu en réunion, traitant entre autre de l'opposition entre la parole signe/son et la parole lumière.
Année 96 = 135
Nonante six = 135
96 = La Lumière
1996 = Année lumière
96, c'est l'année lumière. Pourquoi "Année lumière" ? Après l'année 95, qui était Notre-Dame, n'est-ce pas, la révélation de la Mère Suprême. La lumière = 96, donc cette lumière elle commence tardivement mais enfin elle commence par l'Atelier de parole, par l'organisation de causeries que vous ferez sans doute de plus en plus, donc la lumière commence à paraitre à l'horizon.
Alors j'ai remarqué que l'atelier de parole vous a fait beaucoup de bien, ainsi que mon handicap d'ailleurs. De ne pas venir, je crois que ça a servi à quelque chose. Alors je ne sais pas si au début de l'atelier de parole vous avez défini ce qu'était la parole. C'est la chose la plus précieuse donnée à l'homme. Et il faut relire l'Evangile de St Jean : "Au commencement était le Verbe, etc." Autrement dit la parole est constructive puisqu'il est bien dit que sans le mot, sans le Verbe, sans la parole, rien de ce qui a été, ne pouvait être fait sans elle. C'est pourquoi il ne s'agit pas de parler, d'un sujet, sans avoir cette conscience que les mots que vous allez utiliser, les phrases que vous allez moduler, eh bien elles font partie de la substance divine. On projette pas le Verbe comme cela.
Parole, parabola, venant de ballein, qui veut dire "projeter" : paraballein : projeter le verbe. Eh bien oui, lorsque vous parlez, vous projetez vos pensées. Mais il y a 36 façons de les projeter. Soit en balbutiant, ce qui n'aboutit à rien, y'a aucun effet. Là ça provoque pas d'émotion, sûrement ! Donc projeter le Verbe, c'est avoir la conscience qu'il est un miracle en vous. Que vous n'êtes pas n'importe qui, que vous êtes le Verbe incarné. Tant que vous n'avez pas compris ça, vous aurez la trouille, vous aurez la frousse, vous serez des incapables, vous serez toujours incompétents. Donc c'est une confiance totale, qu'il vous faut, lorsque vous apprenez quelque chose, lorsque vous enrichissez ce que vous avez appris, de ce que vous voulez ensuite émettre, c'est la substance divine de ces paroles, que vous allez transmettre. Vous ne transmettez pas des sons ni des signes. Ce n'est pas suffisant. Vous transmettez une partie de vous-même.
Et puisque nous parlions d'émotion, il y a des textes, quand vous les lisez, vous projetez votre émotion pour qu'elle soit reçue tangiblement.
Si vous faites une déclaration d'amour a votre ami(e). "Ah, ma p'tite chérie, ben j'suis content d'te rencontrer, ta ta ta, ta ta ta". Bin mon vieux, y'a pas beaucoup d'émotions hein ! C'est sûr !
Donc, prenez tout l'éventail des exemples en ce qui concerne la projection d'une idée. A plus forte raison, la projection d'un sujet qui touche, soit au divin, soit à la connaissance, soit à l'amitié, à la fraternité, à l'amour. Il est évident qu'il faut mettre le paquet. Il s'agit pas de réciter les pensées qu'on a. Il faut les pro-jeter avec quelque chose dedans.
Ce quelque chose c'est en réalité ce qui devrait exister dans la prière.
Quand vous écoutez le dimanche matin, à la télévision, les prières annonées à l'église : gnin gnin gnin, je vous salue ma gnin gnin gnin. Bon, qu'est-ce que ces gens-là projettent ? Ils savent même pas à qui... La Marie, pffff. Voilà. Alors on fait comme tout le monde.
Alors vous voyez quand même la différence entre une volonté de se donner dans l'expression du Verbe qui est en soi, afin que cela soit reçu, compris, et que nous ayons un écho, de cette projection. Alors évidemment, dans un dialogue, dans une causerie, eh bien c'est cela également qu'il faut avoir, en conscience. Vous avez un miracle en vous.
Beaucoup de mes amis sont étonnés de voir que quand on me reçoit actuellement à droite et à gauche... J'étais chez les Blassel. Je suis resté 2:30 h. Hier. Je me suis emmerdé !... Je ne savais pas quoi dire. C'est du bavardage. Je suis incapable de parler de choses et d'autres qui n'ont aucun intérêt. Et je suis malade, je serais malade d'utiliser le Verbe pour dire des âneries, pour dire des choses complètement ineptes. Et au bout de 2:00 h, 2:30 h, bin qu'est-ce qu'il en est sorti ? Pfft
[Coupure]
... Fait voeu de silence pour être plus près du seigneur. De toute façon c'est pas un silence parce qu'ils ont quand même l'expression sentimentale de leur pensée.
Il n'est pas que des sons et des signes. Ils transportent dans du verbe, la parole, vos propres vibrations.
On sent très bien lorsque quelqu'un connait fort bien son sujet, il y a une sorte de vibration qui passe, et c'est ça qui arrive à convaincre. Donc parler ce n'est pas exprimer une pensée, un sujet. C'est apporter quelque chose de plus. Avec les mots, les idées, il faut ajouter votre propre personnalité. Comme elle est vivante en tant que chrétien, ne vous faites pas d'illusion, ça passe. Et vous pouvez facilement, je dis bien facilement - pas à un tordu, pas à quelqu'un qui est en béton armé, mais à une personne qui est assez ouverte à entendre quand même des choses que vous voulez dire, bon. Mais qui n'est pas très convaincue de quoi que ce soit, vous pouvez appuyer justement sur cette sorte de silence qui ne veut pas se développer en concomitance avec ce que vous dites. Eh bien justement c'est là qu'il faut donner à vos sons, aux signes, je parle pour les écritures, une émotion, qui doit être reçue, qui doit être sentie comme vivante en vous. Et à ce moment-là ça vibre également dans votre interlocuteur, dans votre auditoire.
"Parler le mot" = 135 ou "Le mot parler" = 135. C'est faire vibrer et "vibrer" c'est 74, c'est faire vibrer Jésus, puisque depuis 2000 ans vous savez qu'il exprime carrément le Verbe dans sa manifestation sociale. Pas seulement religieuse, ce n'est pas vrai. Le Verbe est une manifestation sociale et il l'a prouvé. Mais bien sûr qu'il ajoutait que l'unité de ce Verbe et de tout ce que représentait justement ce miracle de la parole, c'était avec le Père, c'était le Père, c'était lui qui était le centre du monde, et de toute expression possible.
L'amour est une gamme de vibrations. L'amour depuis la maman qui adore son petit bébé, jusqu'à l'amour du couple, etc. jusqu'à l'amour même d'un animal. Les animaux, un animal sauvage, n'est pas sensible à vos paroles, mais peu à peu, il peut ressentir vos sentiments et votre vibration lorsque vous avez une sympathie voire un amour vis-à-vis d'un animal, et qui s'apprivoise à cause de cela. Et un animal qui reçoit plus la vibration de vos sentiments, tombe malade.
***
La parole c'est pas que des signes et des sons :
Avez-vous défini la parole ? Quand on ne définit pas mais qu'on ne fait que décrire sa forme, elle peut avoir le sens qu'on veut. Sens qui peut être tordu pour amener à de nouvelles définitions, malgré l'usage de mots de "confiance".
Arnaud Upinsky traite de pédagogie et de matières "non définies", étudiées en "ateliers". Extraits de 2 + 2 = 5
Ces mots servant le dressage des singes savants, répondant à des signes sonores, des axiomes-slogans qu'ils ne comprennent pas, parce qu'on les a habitués à obéir à des mots-moteurs, les mettant en mouvement, les mettant en scène : le dresseur lance des signes de façon invisible, que le public ne voit pas, mais à l'énoncé de certains mots (promettant le fouet si...), le singe s'exécute et fait le "savant".
Fonctionnement de l'atelier de paroles
L'atelier de paroles s'est inspiré du programme de Dale Carnegie et de son livre "Comment se faire des amis*", dont le sous-titre original ajoutait : "et du pouvoir".
*Titre original : How to Win Friends and Influence People.
Objet :
Donner notre opinion ou témoignage sur des événements-chocs, en faire des "témoignages" objectifs, rapides, alors que ce sont des sujets... émotionnels.
En défendant des slogans :
Devenons plus enthousiastes
Augmentons notre capacité d'adaptation
Obtenons une franche collaboration
Renouvelons nos objectifs
Bâtissons sur nos progrès
Par des mises en scène et une parole millimétrée, selon les lois de l'horloge. D'où les biens-nommés : "ateliers", pour préparer scolairement un futur travail à l'usine de la parole, qui sera gérée comme il se doit par le contremaitre, et où chacun sera mesuré à sa capacité de débiter des slogans le plus rapidement possible.
Il nous souvient des années après, que suite au départ d'André Bouguénec, nos réunions prirent le même tour : travailler sur des slogans complètement creux, mais aussi paralysant, pour qui doit être remis à sa place, comme "Etre acteur de sa vie".
Ces slogans désincarnés, auxquels on a ôté toute chair, mènent à comprendre pourquoi la peur est celle de ne pas oser devenir le "Verbe incarné", afin de s'opposer à cette prétendue "parole", réduite à des signes et des sons.
Signes désincarnés, puisqu'un signe est toujours le signe... d'autre chose qu'on ne voit pas, et sons, puisque ce qui est entendu n'est pas ce qui est vu. Les sons permettant de parler un langage désincarné, immatériel, permettant de ne pas voir ce qui se passe sous nos yeux, sous couvert de slogans et de tous ces mots-prétextes, désactivant le système immunitaire, l'esprit critique.
Or ces slogans auront tous une finalité de déviation au regard de notre enseignement : nous le faire oublier.
Sommes-nous le seul à l'époque, à avoir remarqué que les sujets abordés durant ces "ateliers", touchaient à des sujets parfaitement débiles, et jamais à notre enseignement !
Ex : illustrer par une expérience de votre vie, tel ou tel slogan, pour faire agir autrui. Seul le slogan étant en effet efficace pour obtenir ce résultat. La démonstration en elle-même ne valant pas tripette.
C'est là que Mireille D. a exprimé n'avoir plus "d'enthousiasme" pour suivre notre enseignement auprès d'André Bouguénec. Premier pas vers sa psychanalyse, son rejet et son "oubli" de la parole.
Traduisons : "L'enthousiasme", c'est la volonté d'un progrès, en modifiant l'esprit des autres, but même de cet apprentissage à débiter des slogans creux.
L'enthousiasme devenant l'argument d'une révolution à effectuer au regard d'un langage qui demandait d'étudier, de prendre le temps.
L'enthousiasme en un mot c'est la vitesse qui le motive, et qu'apprenait-on en ces "ateliers" (usine où il faut aller vite) ? Parler vite et creux.
Le champion était le plus rapide et le plus "enthousiaste", forcément.
Mais le langage, c'est le commun, ce qui se "communique". Parler vite le commun c'est alors se servir du commun pour en faire un outil de victoire sur l'autre. C'est faire du langage un outil purement rhétorique, dans un contexte de débat et de combat, où malgré les mots du "commun", c'est bien le chacun pour soi qui prévaut.
C'est donc le calcul qui devient le principe du parler vite, plus vite que l'adversaire, pour vaincre l'opinion (amener l'auditeur à "décider"), tout en parlant de (comme le souhaitait Dale Carnegie) "se faire des amis".
Ces Ateliers ne cachaient pas leur ambition de faire de nous des... orateurs. "Comment parler en public", signifiant : comment modifier la pensée des assemblées, autrement dit : l'opinion.
Chacune de nos sessions de qui était appelé "Atelier de parole" étaient en effet chronométrées, et en fin de formation, filmées. Comme elles le seront plus tard en Néo-Phare...
Toute la compétence de nos interventions ne reposant que sur notre contrôle du temps. Lorsque nous avions (supposément) réussi à convaincre notre interlocuteur en 2', on réduisait encore la durée de l'intervention.
Mais chaque intervention était elle-même coupée en tranches : tant de temps pour l'exposé et le récit d'une expérience, tant de temps pour la conclusion.
Notre parole devenant ainsi les signes d'une simple géométrie du temps.
Parler c'était calculer, gérer la parole. Mais parler c'est d'abord penser, donc...
Oui, mais qui "dicte" le temps de parole de celui qui parle - et pense, et détermine sa place dans le "groupe" des "rhéteurs" ? Il faut bien que quelqu'un décide.
Forcément celui qui, quelques mois plus tard, créera Néo-Phare sous prétexte de former des orateurs pour des conférences.
Pourquoi cet individu serait-il artificiel ? Parce que sa parole ne reflète pas un véritable pouvoir, détenu dans sa propre chair, ce "voult" dont André parle ailleurs, donnant à l'émetteur de créer de la substance divine, de la lumière, lorsqu'il parle.
Quel était le critère ou le "témoin" de notre réussite à cet "Atelier de paroles" ? Non pas la capacité à produire des arguments fiables, à démontrer par des raisons réelles, la validité de notre opinion, mais uniquement à le faire le plus rapidement possible.
Si on nous demande d'aller vite et que cette vitesse devient le critère du salut, on censure tout ce qui vient du temps, s'apprend sur le long temps, permettant de se former non pas contre le groupe, mais pas plus en se soumettant à ses ordres dictés par des slogans.
Si la vitesse détermine la vérité, les mots doivent alors être vidés de leur sens, de leur substance, qui permettait l'évolution personnelle de chacun en ce sens, par un "commun" et un "personnel" également ou alter-nativement pris en compte.
Et plus on vide un mot de sa substance, plus on le détermine, plus on le fixe. sait peut-être pas, mais on est en train de parler dans la matière. Cela signifie qu'on réduit le sens des mots, qu'on les redéfinit sur leur seul pôle, verrouillé, du monde matériel, fini.
A la fin il n'est plus que signe et son vide.
"N'est−ce pas là l'opinion de votre école ? Oui, dit le bon Père ; et je l'ai bien dit ce matin en Sorbonne. J'y ai parlé toute ma
demi−heure ; et, sans le sable, j'eusse bien fait changer ce malheureux proverbe qui court déjà dans Paris : Il opine du bonnet comme un moine en Sorbonne. Et que voulez-vous dire par votre demi−heure et par votre sable ? lui répondis-je. Taille-t-on vos avis à une certaine mesure ? Oui, me dit-il, depuis quelques jours. Et vous oblige-t-on de parler demi-heure ? Non, on parle aussi peu qu'on veut. Mais non pas tant que l'on veut, lui dis-je. O la bonne règle pour les ignorants ! O l'honnête prétexte pour ceux qui n'ont rien de bon à dire !" Deuxième Provinciale, Pascal
"C'est dans ce même esprit qu'ils ont trouvé cette rare et toute nouvelle invention de la demi−heure et du sable. Ils se sont délivrés par-là de l'importunité de ces docteurs qui entreprenaient de réfuter toutes leurs raisons, de produire les livres pour les convaincre de fausseté, de les sommer de répondre, et de les réduire à ne pouvoir répliquer." Troisième Provinciale, Pascal
Le Verbe incarné
L'incarnation du Verbe, est une condition permettant à la fois d'être entendu de son locuteur, tout en offrant à chaque individu d'avoir une définition qui lui soit propre. Telle définition d'une réalité abstraite, bien que personnelle, reste correcte, dès que Dieu est présent dans chaque locuteur. Elle permet alors leur échange en confiance, mais aussi l'enrichissement réciproque de leurs propres notions. Mieux : plus cette notion est étudiée, creusée, plus l'échange peut devenir fructueux, fin, puisque Dieu est infini.
"Donc c'est une confiance totale, qu'il vous faut, lorsque vous apprenez quelque chose, lorsque vous enrichissez ce que vous avez appris, de ce que vous voulez ensuite émettre, c'est la substance divine de ces paroles, que vous allez transmettre. Vous ne transmettez pas des sons ni des signes. Ce n'est pas suffisant. Vous transmettez une partie de vous-même."
D'où la suite immédiate du propos d'André Bouguénec : "Et il faut relire l'Evangile de St Jean : "Au commencement était le Verbe, etc." Autrement dit la parole est constructive puisqu'il est bien dit que sans le mot, sans le Verbe, sans la parole, rien de ce qui a été, ne pouvait être fait sans elle. C'est pourquoi il ne s'agit pas de parler, d'un sujet, sans avoir cette conscience que les mots que vous allez utiliser, les phrases que vous allez moduler, eh bien elles font partie de la substance divine. On projette pas le Verbe comme cela."
Ce prologue dit bien : le Verbe s'est fait chair, et est constructif, pour cette raison même.
Les définitions sont souvent fournies par les académies, les élites ou un pouvoir, qui par ce moyen fixent LEUR langage, après en avoir progressivement détourné le sens. A commencer par le mot "langage", ou le mot "parole", dont les limites fixeront les limites des autres mots, qui "construisent" l'homme.
Qu'est-ce alors que la "parole", pour quelqu'un qui ne croit pas en l'incarnation du Verbe ?
Si le mot "parole" ne renvoie qu'à l'expression sonore d'un signe, l'intériorité communicative de l'homme aura vécu. Nous parlons bien de son âme.
De "l'Atelier de paroles" comme "corvée", à "L'Atelier 153"
Que trouve-t-on dans un atelier ? Des travailleurs, rassemblés en l'occurrence en vue d'une fabrication, autour de machines. Dans un atelier 3.0, on ne trouve plus que des machines.
Celle-ci peut être manufacturière, ou industrielle, relativement à son échelle d' "organisation", d'efficacité.
"Usine" en ancien français se disait "atelier", lieu de travail.
Devinez qui a inspiré le nom "Atelier 153", auteur collectif de l'ouvrage Satornet, dont Arnaud Mussy a, selon ses propres "mots", "écrit la colonne vertébrale" ? Axe de tout moteur pour faire agir l'homme, le mettre en mouvement.
Suggestion d'un nom, décrit comme un prolongement d'un autre "atelier", toujours "inspiré" par le même : "Atelier de paroles".
Atelier destiné à nous apprendre à "parler pour : faire agir". Par de petits chefs, notamment.
On nous dira qu'Arnaud Mussy ne s'y présentait lui-même qu'en tant qu'élève. Mais tout "scénariste" doit savoir "incarner" tous les rôles de son texte.
La loi du plus fort devenant la finalité de ce type de discours, ceux qui parleront "lent", auront toutes les raisons d'avoir peur de "perdre" leur "place" dans le "salut". Ils seront exclus du camp des "vainqueurs", selon la loi du "temps", devenue une norme mathématique indépassable.
Plus tard, après le départ d'André, Arnaud Mussy apprendra l'art de la "conférence" (on monte en productivité...), et incitera les Phare-ouestiens à être des "acteurs".
C'est durant et parmi les participants à ce projet, que commencera à naitre autre chose : le projet de la secte "Néo-Phare".
Etre un "acteur" c'est aussi prendre un masque, celui de la morale la plus élevée, pour mieux faire agir les autres, en se posant en "ami" ("Comment se faire des amis" n'est-ce pas, Titre et principe de ces "ateliers"). Les slogans creux débouchant donc bien sur une pression à faire agir les groupes, sur le fondement d'une pression de l'opinion ainsi créée.
Nous parlions plus haut de rhétorique, or cet usage utilitariste du langage était précisément la même chez les sophistes grecs.
Soumettre un discours moral et le contraindre au "temps" et son accélération, c'est automatiquement réduire, et devoir tordre cette parole, puis l'homme qui le parle. C'est le censurer.
Là il faut bien comprendre à quoi nous arrivons : la parole, c'est la censure.
Censure des imbéciles qui se prenant pour une élite, ne font que débiter les slogans qu'on leur a susurré pour motiver leur "enthousiasme" au progrès;
Censure des timides, qui entendant ces slogans, n'osent s'opposer à leur force de pression.
André aura dit à Arnaud Mussy que notre mission n'était pas une "corvée", mot qui en tchèque signifie : robot. Etymologie connue puisque mentionnée dans Couple et alchimie.
Dans ces
Cours de vente, André Bouguénec écrit : "Le travail n'est pas une corvée dont le seul intérêt est le gain, dont la seule loi est « d'en faire le moins possible » en gagnant le plus possible."
Pourquoi "comprendre que nous sommes le Verbe incarné" nous sauve de la peur
De quelle peur la vitesse est-elle fondamentalement la solution, bien précaire certes, mais obligée ? De la mort.
Voilà l'argument poussé à son ultime extrémité rationnelle.
Qui accélère, le fait sous le coup de la pression d'une vie qui va finir par s'arrêter. Pour subir cette peur, il faut être matérialiste, ne pas croire en la survie de l'âme.
Or, n'est-ce pas la croyance logique d'un matérialiste, de toute personne dont le langage ne se réduit qu'à calculer ?
Que faire d'autre, quand il n'y a rien au bout, pas même l'amour, qui n'est plus que le mot d'une réaction cérébrale (un signe et un son) ? Laquelle va se couper définitivement, bientôt.
Alors il faut "survivre" maintenant. Et pour cela il faut de l'énergie. L'énergie des mots et de l'âme des autres étant la plus forte.
Dans ces "ateliers", la mort sociale est celle de celui qui ne peut parler, ne sais pas parler, ne connait pas les codes. Il devient un "perdant" au regard des apprentis sophistes, des "enthousiastes".
Ce "faible" va être écarté des "forts", tout de suite, puisque classé par la vertu mathématique de la mesure de sa "vitesse", de sa place et de ses interactions dans le groupe, et non plus en fonction de ses propres repères personnels.
Ne croyant en rien, il faut accepter cette révolution du langage DES-INCARNE, inversant le sens du langage INCARNE, qui finira par devenir le langage qui fait "perdre du temps", ne servant à rien pour "avoir raison" devant les assemblées, prendre le pouvoir et les faire obéir pour soi, et en jouir avant de crever.
Les "Ateliers de parole" non définis comme "Lumière"
André évoque la réunion précédente, où il voit : "la lumière (qui) commence à paraitre", "parce qu'il (André Bouguénec) n'était pas là". Du fait de son handicap, de sa faiblesse pour raison... d'incarnation.
La lumière c'est la prudence, la méfiance, face au douteux.
Pro videre : voir à l'avance.
Absence d'André qui a mené Arnaud Mussy à proposer un projet commun, imposant "d'accélérer" et pour cela, éliminer nos propres projets, prenant, eux, du "temps".
Ce qui induisit notre propre réaction franche et directe, devant tous, pour nous opposer à Tartuffe, qui au nom d'André Bouguénec, nous demandait d'aller contre les demandes d'André Bouguénec : Etudier, se former individuellement POUR les autres, et pour cela prendre le temps qu'il faut.
La réunion suivante, André dit donc :"la lumière commence à poindre". "Poindre" signifie devenir un "point". Or la "Lumière, c'est tout ou rien", disait-il ailleurs. Donc ce "point" était aussi un "tout", comme potentiel.
Il dit aussi : "Si 96 est l'année de "LA LUMIERE", elle met aussi un éclairage, en avant, tous les faux-semblants... Alors je suis dans les faux-semblant et vous aussi."
Source
Au fait, si 96 est l'année lumière, ce n'est pas qu'une question d'alphanumération, même si LA LUMIERE = 96 et LE 96 = 113, mais aussi parce que les lettres dépouillées de leurs cercles, forment un X.
C'est rendre abstrait un chiffre par une lettre... Mais la lumière, c'est aussi l'unité du concret et de l'abstrait : de ce qu'on voit et de ce qu'on peut entendre.
D'où le Verbe de la Révélation est "Lumière" (prologue de l'Evangile de Jean), puisqu'elle nait d'une source s'originant dans le métaphysique, pour dire et faire entendre une vérité qui se développera, donc sera reconnue, fatalement.
Et c'est le Verbe, pas les chiffres seulement.
La parole, si elle est lumière, est ressentie dès que son porteur l'exprime. Parce qu'incarnée, pour que tous ceux qui auront le coeur et l'esprit ouvert à Elle, l'entendront en eux, naturellement. Simplement parce qu'elle parle les mots de tous, sans besoin de rhétorique. Non pas que cette dernière matière soit à rejeter, mais seulement lorsqu'elle prend toute la place dans le discours.
Voilà comment cette "lumière" renvoie directement à notre propos envoyé dans les dents d'Arnaud Mussy lorsqu'il invita lors de la réunion précédente (celle où André Bouguénec fut absent), de nous engager dans un projet commun destiné à produire des prosélytes. Ceci impliquant, par sacrifice, l'arrêt de nos études personnelles, de notre temps d'évolution.
A quoi nous avons répondu que selon l'enseignement d'André, l'âme se développait individuellement et à son propre rythme, et qu'il n'était pas question pour nous de rentrer dans ce projet demandant un arrêt de notre évolution personnelle, POUR faire du chiffre. Qu'en outre, c'était seulement à cette condition que le salut collectif pouvait advenir, sinon concrètement (puisqu'il ne fait pas rêver), du moins selon le principe.
Ajoutons un fait important : notre réaction fit taire Arnaud Mussy. Nous ne disons pas cela pour nous présenter comme plus fort, mais pour montrer au contraire, comme un prétendu porteur du verbe, non préparé à une réaction surprise, peut se la boucler devant une réaction spontanée et lucide, qu'il n'a pas prévue.
Notre intervention concluant... le débat.
Alors, cette "lumière" qui commençait à poindre, c'était soit la sienne, soit la nôtre, mais ce qui était nouveau, c'était :
- la demande d'un lancement de quelque chose
- notre réaction claire et plutôt musclée, puisque nous avons - fait exceptionnel - mouché Arnaud Mussy devant l'assemblée, et pour prendre la défense des objectifs de celui qui, absent, se voyait contrecarré dans son programme, et en son nom.
La lumière étant forcément, aux yeux d'André Bouguénec, le "point de départ" d'une capacité de réfutation des ténèbres, ou des fausses lumières.
"Année 96 = 135
Nonante six = 135
96 = La Lumière
1996 = Année lumière
96, c'est l'année lumière. Pourquoi "Année lumière" ? Après l'année 95, qui était Notre-Dame, n'est-ce pas, la révélation de la Mère Suprême. La lumière = 96, donc cette lumière elle commence tardivement mais enfin elle commence par l'Atelier de parole, par l'organisation de causeries que vous ferez sans doute de plus en plus, donc la lumière commence à paraitre à l'horizon."
La lumière dont parle André dans l'Autre Mystère de Marie, est cependant et clairement présentée comme un "travail solitaire" (en référence au de labore solis), que je venais de défendre.
Il est à noter que le jour où nous défendions la lumière (prenant le temps), personne dans le groupe n'a confirmé ou appuyé notre propre voix. Personne sauf André, lors de la réunion suivante.
La lumière est bien un travail solitaire.
André Bouguénec ajoute : dans le cas de l'expression, chrétienne, il n'y a pas à avoir peur, car "ça passe", terme qu'il employait justement à propos de censure, disant dans tel ou tel cas, critiqué bien entendu : "faut pas que ça passe".
Or quelle parole est "passée", la semaine précédente ? La nôtre, à laquelle Arnaud Mussy ne sut ni ne put répondre.
Parole chrétienne, contre parole de calcul, voire...
"Alors ça passe". C'est donc qu'une réalité commune existe, et qu'elle passe par ce moyen : parler avec son coeur, porteur de lumière.
Sa parole sera alors "comprise" par toute personne non conditionnée.
C'est encore de cette Lumière dont parle André Bouguénec dans une dédicace qu'il me fit, pour me dire que je portais sa "croix". Or porter sa croix, fait précisément là encore, allusion à cette solitude, mais aussi au travail.
Le travail n'est pas une... jouissance, avant de crever, puisque ses fruits peuvent même venir après notre décès physique.
Dédicace d'André sur l'ouvrage L'inconnu se révèle :

Qui a peur ?
André parle d'une peur de parler... Ce jour-là, nous n'avons pas eu peur de nous opposer au maitre du débat.
"Qui" a peur, c'est aussi poser la question : "qui n'a pas peur". Or qui connaissait cette peur parmi nous ? Question inverse : qui ne la connaissait pas ?
A coup sûr notre grande gueule de service, parfaitement à l'aise à l'expression orale, et le revendiquant d'ailleurs "HAUT ET FORT", déclarant dès son arrivée : "Contrairement à certains pédants édentés qui zézayent « je pense... donc je fuis », je clame, aujourd'hui, haut et fort « je pense donc je SUIS», avec Toi, en Toi et grâce à Toi mon André." Arnaud Mussy
Pourra-t-on en faire plus ?!!
On notera le jugement en termes de capacité de parole, d'élocution... tiens donc, sur la parole, jugée minoritaire (de "certains"), rationnellement ("contrairement"), avec handicap physique ("édentés"), donc de chair, et pour cela : écarté dans l'image.
La "fuite" évoquant alors le rejet, l'éloignement solitaire, la non-survie (qui elle est "participation" à la parole et son groupe, présence, etc.).
Description qui nous visait directement, via la parole défectueuse ("zézayant"), pour défaut dentaire ("édentés") comme étudiant philosophe ("je pense donc..."), fuyant (la société humaine), destiné à l'enseignement ("pédant"), la fuite décrivant par la géométrie (perspectiviste) d'un "contraire" rationnel, l'inverse du HAUT et FORT, abstrayant par sa propre tête ("JE clame") le nom d'André Bouguénec.
L'idée était lancée dans les cerveaux, pour nous caricaturer et faire rire tout en provoquant l'idée du rejet (type même de la création du Bouc émissaire) au regard du lanceur de slogan ("je clame haut et fort..."), etc.
"Etre par toi André", signifiant tout simplement, "en dévorant ta chair", donc "grâce à toi" : Merci ! "André" accaparé par ce slogan, cet axiome sans fondement : "Mon".
La force du slogan, étant sa vitesse de propagation, devant l'assemblée.
Le pluriel des "philosophes", permettant de sidérer l'esprit, le rendant incapable de trancher réellement sur l'identité de la personne visée, comme singulier ou pluriel, ce qui permet de ne pas mettre Arnaud Mussy en position inconfortable alors qu'il vient d'arriver. C'est plus tard et après le décès d'André, qu'il se permettra de parler de nous comme "l'homme à abattre au Phare-ouest" (sic).
Pour ajouter à ce procédé de confusion des esprits, le mot "parler" commence à prendre sa double dé-finition : appliquée à la personne de l'ennemi à abattre : c'est mal ("pédant", "zézayant" etc.), mais "parler", pour le pouvoir "HAUT et FORT" (abstrait), le langage de la vitesse, c'est bien.
Note supplémentaire : le "pédant" (faute morale... de vouloir apprendre aux autres) tire ses références du passé, périmé (Descartes...), quand le "clameur" les tire du présent, de l'être : "JE SUIS"
Après un tel schéma géométrique, plus personne n'osera publiquement prendre notre parti pour nous, même pas nos propres amis.
Annexe :
Quelques extraits de polycopiés, retrouvés sur le tard, dans nos documents personnels, et que nous recevions pour nous préparer aux Ateliers de Paroles...montrant comment nous nous préparions en réalité à devenir de bons orateurs de tribune politique. Tous ces thèmes pouvant en être tirés.


Ici on voit le progrès par une demande d'accélération : 120 secondes pour cette intervention (la seconde étant l'unité minimale de temps, le contrôle sur la mesure est entier)

Dernière et 12ème séance : il s'agit de présenter et de défendre un "renouvellement" en 60 secondes.

Conclusion
"On sent très bien lorsque quelqu'un connait fort bien son sujet, il y a une sorte de vibration qui passe, et c'est ça qui arrive à convaincre. Donc parler ce n'est pas exprimer une pensée, un sujet. C'est apporter quelque chose de plus. Avec les mots, les idées, il faut ajouter votre propre personnalité. Comme elle est vivante en tant que chrétien, ne vous faites pas d'illusion, ça passe. Et vous pouvez facilement, je dis bien facilement - pas à un tordu, pas à quelqu'un qui est en béton armé, mais à une personne qui est assez ouverte à entendre quand même des choses que vous voulez dire, bon. Mais qui n'est pas très convaincue de quoi que ce soit, vous pouvez appuyer justement sur cette sorte de silence qui ne veut pas se développer en concomitance avec ce que vous dites. Eh bien justement c'est là qu'il faut donner à vos sons, aux signes, je parle pour les écritures, une émotion, qui doit être reçue, qui doit être sentie comme vivante en vous. Et à ce moment-là ça vibre également dans votre interlocuteur, dans votre auditoire."